Internet : A partir de quelle source juger Cuba ?

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D’importants médias internationaux continuent de souligner que le gouvernement cubain entrave le développement d’Internet « par crainte de la liberté d’information ». Un argument qui tient de moins en moins, si l’on considère que Cuba, par rapport à ses voisins des Caraïbes et d’Amérique du Sud, est le pays dont l’augmentation de l’accès à Internet est le plus rapide.
Un article de José Manzaneda publié par « La Santa Mambisa » qui apporte quelques éléments de réponse !

D’importants médias internationaux continuent de souligner que le gouvernement cubain entrave le développement d’Internet « par crainte de la liberté d’information ». Un argument qui tient de moins en moins . . . !

Quelques rappels :
- l’année dernière l’utilisation sur l’île des réseaux sociaux a connu une augmentation de 346% ;
- ces deux dernières années, entre les salles d’accès à Internet et les zones wifi, le nombre de points collectifs de navigation sur la toile est passé de 155 à mille six ;
- la largeur de bande de fréquence internationale a été multipliée par deux ;
- et le plus important, l’ensemble des utilisateurs a augmenté de 50%, passant ainsi de trois millions en 2014 à quatre millions et demi en 2016.

Même si, avec 40% de la population utilisatrice, Cuba reste à la traîne dans la région, et même si les tarifs de connexion sont encore très élevés, Cuba est parmi les pays alentours celui dont l’augmentation de l’accès à Internet est la plus rapide.

Dans plusieurs provinces du pays on développe pour les particuliers l’ouverture de lignes Internet, jusqu’alors réservées à certaines professions. Et des accords avec des multinationales des Etats-Unis, comme Google, ont amélioré la rapidité de téléchargement de contenus, grâce à des dérogations à l’embargo approuvées par la Maison Blanche.

Il ne semble pas que ce soit, précisément, une stratégie caractéristique d’un état qui limite, censure, ou se méfie d’Internet, comme les médias, dont la principale source d’information sont les rapports de ce que l’on appelle la Freedom House, se plaisent à le répéter.

Freedom House est définie par des médias tels que l’agence EFE (Agence de Presse Espagnole) comme une organisation non gouvernementale internationale qui promeut les libertés et la démocratie dans le monde.
Une étrange « ONG internationale », soutenue à 80% par des fonds du gouvernement des Etats-Unis et qui, depuis 1941, fait partie de l’appareil de renseignements et de propagande du Département d’Etat, du Pentagone et de la CIA.
Freedom House a, en fait, été présidée pendant des années par James Woolsey, ex-directeur de l’Agence Centrale de renseignements.

Depuis 1995, Freedom House mène, contre le gouvernement cubain, des programmes de propagande, de déstabilisation politique et de financement pour la soi-disant « dissidence », avec des fonds du Département d’Etat, de la NED et de l’USAID, toutes des entités dépendantes de la Maison Blanche.
Aujourd’hui, Freedom House met l’accent sur le Vénézuela. Ce n’est pas par hasard si elle a octroyé son dernier prix « Liberté » à Luis Almagro, secrétaire général de l’OEA et l’un des détracteurs politiques internationaux de l’actuel gouvernement de Nicolas Maduro.

Que les preuves de CNN ou de El País pour accuser Cuba ou le Vénézuela soient les rapports de ce cache-sexe de la CIA devrait être un motif de réflexion sur le lien, de moins en moins voilé entre les grands centres du pouvoir politique et leurs porte-paroles médiatiques.

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