Le coût du blocus.

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Toujours sous la plume de nos amis de la Coordination belge pour la levée du blocus de Cuba, dans l’une de leurs publications, voici les coûts estimés de la conséquence du blocus, secteur par secteur, pour l’économie cubaine, d’après les estimations faites par le ministère cubain de l’économie.


Le blocus a coûté 4.305 millions de dollars à Cuba l’année écoulée.

Le blocus de Cuba coûte très cher : 4.305 millions de dollars sur base annuelle, d’après les estimations faites par le ministère cubain de l’économie.

Ceci représente environ le double de ce que le pays a besoin en investissements étrangers pour pouvoir mener une gestion économique saine.

En d’autres termes, le blocus est un véritable attentat contre le développement économique et social du peuple cubain.

Sans doute possible, le Président Trump préfère un style différent de son prédécesseur, et dans les faits, il retourne à une stricte application du blocus contre Cuba.

Mais soyons clairs, malgré quelques assouplissements, sous Obama les États-Unis ont renforcé les sanctions contre les entreprises non-américaines qui faisaient du commerce avec Cuba, et leur ont imposé des méga-amendes.

Le langage agressif de Trump suscite encore plus d’incertitude, avec comme conséquence que beaucoup d’entreprises internationales et des banques refusent des transactions avec Cuba par crainte des amendes nord-américaines.

Le rapport annuel 2017 du gouvernement cubain concernant le blocus donne une vue détaillée des effets négatifs pour le développement social et économique, pour la période d’avril 2016 à juin 2017.

Nous en citons quelques exemples frappants.

Toutes les données qui suivent concernent la période mentionnée.

Soins de santé.

A juste titre Cuba est fier de son système de santé accessible et gratuit. Mais, là également, le blocus pèse lourd pour le budget pour l’achat aux États-Unis de médicaments, de matériel de soins, d’instruments médicaux, etc.

L’année dernière Cuba avait demandé une offre à 18 firmes nord-américaines, dont 14 n’ont même pas réagi. Les 4 autres doivent à chaque fois demander une dérogation au blocus auprès des autorités, ce qui peut durer jusqu’à huit mois.

Pour Cuba cela signifie que pour cette période il faut constituer une plus grande réserve en médicaments, ou qu’il faut acheter ailleurs, des médicaments équivalents.

La firme allemande Otto Block Health Care a communiqué en février 2017, qu’à cause du blocus elle ne pouvait pas livrer de prothèses. Cuba devait donc acheter ailleurs des prothèses de moindre qualité.

Surcoût total du blocus pour les soins de santé : plus de 87 millions de dollars.

Alimentation.

L’industrie alimentaire cubaine dépend, pour les matières de base, à 70% des achats à l’étranger, comme en Espagne, au Brésil, en Argentine, en Italie, etc. Le blocus empêche de faire ces achats aux États-Unis, pays proche géographiquement, avec comme conséquence directe des frais de transport plus élevés.

D’autre part, suite aux délais de livraison plus longs, les entreprises cubaines doivent également constituer des stocks de réserve, ce qui bloque l’argent investi.

Surcoût total du blocus pour la distribution alimentaire : 347,60 millions de dollars.

Enseignement.

En 2017 Cuba consacre 23% de son budget à l’enseignement, soit 9% du PIB. Moins de 2% de la population est analphabète.

Cuba a importé 590 conteneurs avec du matériel scolaire de Chine, à un coût de près de 3.200 dollars pour un conteneur de 20 pieds, et 5.200 dollars pour un conteneur de 40 pieds. En cas d’achat aux États-Unis ces conteneurs ne coûteraient qu’entre 1.300 et 2.000 dollars. . .

Un autre exemple : l’ Université a payé 221.300 dollars pour l’équipement des trois laboratoires spécialisés. L’achat aux États-unis aurait coûté la moitié.

Surcoût total du blocus pour l’enseignement : 2.833.000 dollars.

Sport.

Depuis quelques années l’équipe cubaine de base-ball est « invitée » pour participer à la compétition caribéenne. Mais l’intégration de Cuba en tant que membre permanent reconnu est bloqué par le gouvernement des États-Unis.

L’invitation de Cuba dans le futur dépend uniquement des États-Unis.

Biotechnologie.

Cuba a fortement investi dans le développement des biotechnologies, ce qui place ce secteur deuxième pour les exportations. Mais pour les matériaux de base Cuba dépend des importations.

Illustration : l’entreprise cubaine MedSol produit en tablettes la majorité des médicaments génériques pour la consommation nationale.

Pour l’achat de l’emballage en plastic MedSol a fait appel à la firme allemande Klöckner Pentaplast.

Depuis que l’entreprise est notée en bourse aux États-Unis (2017), elle a reçu des instructions de ne plus effectuer de commerce direct ou indirect avec Cuba.

Surcoût total du blocus : 322.994.000 dollars.

Tourisme.

Le tourisme est devenu une des ressources les plus importantes de l’île. Mais à cause du blocus le pays rate plusieurs millions.

CTO, l’Organisation Caribéenne du Tourisme, estime la croissance du tourisme dans la région à 4,2% depuis 2015, dont la moitié de citoyens nord-américains.

Selon des études près de 1,5 millions de nord-américains choisiraient Cuba comme destination, au cas où les États-Unis lèveraient les interdictions de voyages à Cuba.

Ceci représente une entrée pour le secteur touristique estimée à 1.500 millions de dollars.

Perte totale pour le tourisme : près de 1.702 millions de dollars.

Approvisionnement en eau.

Depuis trois ans Cuba connaît une sécheresse exceptionnelle sur 2/3 de son territoire.

Vu les changements climatiques ce phénomène ne va pas changer à court terme.

Le gouvernement cubain a donc introduit des mesures pour une consommation rationnelle de l’eau.

Les investissements dans l’infrastructure d’approvisionnement de l’eau sont donc vitaux. Mais le blocus empêche l’achat des technologies de pointe sur le marché nord-américain. Les achats sur des marchés plus éloignés ont un transport plus cher comme conséquence.

Coût total : 20,358 millions de dollars.

Bâtiment.

Le blocus signifie le non accès du secteur du bâtiment cubain aux technologies sur le marché américain ou chez les filiales de firmes nord-américaines. Les achats en Asie et en Europe gonflent les coûts de transport des marchandises.

Coût total : 12,406 millions de dollars.

Pour l’ensemble des branches de l’industrie Cuba a payé entre avril 2016 et juin 2017 un surcoût de plus de 59 millions de dollars.

 http://coordination-pour-la-levee-du-blocus-de-cuba.webnode.be/