Cuba, l’enseignement secondaire « toujours vers le haut »

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En présence du membre du Bureau Politique du Parti Communiste Cubain (PCC) Miguel Díaz-Canel Bermúdez, premier vice-président du Conseil d’Etat et du Conseil des Ministres, les 350 délégués invités à l’Assemblée Nationale de la FEEM (Fédération des Elèves de l’Enseignement Secondaire) ont analysé en réunion plénière les principaux défis de l’organisation pour le présent et pour l’avenir. Ils ont également débattu de la responsabilité et de l’engagement des lycéens envers les destinées de la Patrie et du pays.
Un article de Margarita Barrios et Yuniel Labacena Romero paru dans le journal Juventud Rebelde , le 6 décembre 2017 et traduit par notre amie Pascale Hébert. Mis en page grâce à l’obligeance de Paula Lecomte

L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE « TOUJOURS VERS LE HAUT »
Les jeunes gens de la FEEM (Fédération des Elèves de l’Enseignement Secondaire) apportent dans leur jeunesse le dynamisme et la profondeur de notre temps, ils savent d’où vient la Cuba d’aujourd’hui et tout ce qu’il leur incombe de faire pour le présent et pour l’avenir. Leur Assemblée Nationale, qui se termine aujourd’hui, a donné des preuves évidentes de leur amour – et de leur engagement – pour leur île.

« Vous allez avoir beaucoup de responsabilités. L’avenir est à vous !... Cela n’est possible que dans une révolution profonde et juste comme l’est notre Révolution », avait dit Fidel aux membres de la Fédération des Elèves de l’Enseignement Secondaire (FEEM), il y a 33 ans, lors de la clôture de leur 6ème Congrès.

Ces paroles du leader historique de la Révolution cubaine semblent prononcées en ce moment même, alors que se déroule jusqu’à aujourd’hui dans la capitale leur Assemblée Nationale, et que Juventud Rebelde les écoute défendre avec maturité, responsabilité et passion leur rôle dans les destinées de la Patrie, lors des intenses débats du travail en commissions.

Ceux qui ont pu partager les problèmes, les doutes, les préoccupations, les critères, les inquiétudes, les insatisfactions et les rêves des 350 délégués et des invités à ce rendez-vous – qui met un point final au processus réalisé depuis la base en septembre dernier – savent que l’organisation lycéenne ne reste pas les bras croisés et qu’elle porte « les idées et la conscience, toujours vers le haut, aux côtés de nos glorieux prédécesseurs », comme le leur avait également demandé Fidel, auquel est dédié ce rendez-vous en même temps qu’à la figure du Che.

Nombreux ont été les sujets dont ont débattu les lycéens, au Centre des Congrès de Cojimar, pendant toute cette matinée, depuis une analyse critique, sans perdre de vue que l’essentiel est d’identifier les forces et les faiblesses de l’organisation depuis ses propres rangs, de trouver les causes de ce qui n’a pas été réussi, de multiplier les meilleures expériences, de trouver des réponses et d’agir. Dans cette espèce de nécessaire autocritique, ils n’étaient pas seuls : des dirigeants du Parti, de l’Union des Jeunes Communistes (UJC) et du Gouvernement les ont accompagnés.

L’avenir est à nous
Si une prémisse a guidé les débats de la Commission 1 consacrée au fonctionnement organique c’est bien que l’organisation n’a pas perdu sa responsabilité de représenter, de conduire et de regrouper ces 300 000 et quelques membres. Cependant, pour que cet objectif soit plus palpable, la FEEM doit leur ressembler, et aussi être plus forte, plus entreprenante, et bannir le formalisme et l’inertie.

C’est sur ce sujet qu’ont insisté les délégués et les invités de cette commission, où on a, en outre, mis en avant la nécessité que les différents processus, mouvements et activités que développe la Fédération soient menés avec plus d’efficacité à partir des approches des lycéens et des demandes de notre société.

La déléguée de Camagüey Melissa Delgado Morales a appelé à renforcer le travail du groupe et de son assemblée, comme cellule fondamentale.
« Nous ne pouvons pas voir cela comme une consigne » a dit la jeune fille, qui a rappelé, en outre, que ce n’est pas un espace quelconque, mais un espace essentiel pour réfléchir, pour débattre, pour partager et pour transformer les problèmes qui touchent les lycéens.

D’autres participants ont mis en avant la nécessité d’une plus grande formation pour les dirigeants lycéens qui conduisent les processus et les activités devant leurs camarades. Mais il ne s’agit pas seulement des mécanismes que créerait l’organisation lycéenne ou bien le Ministère de l’Education (Mined) pour leur offrir des styles et des méthodes de travail, c’est aussi le devoir de chacun des leaders d’être informé, d’apporter et de conduire avec lui ses camarades.

Leandro González Suárez, délégué de Cienfuegos, s’est référé à la nécessité que les leaders prêchent par l’exemple et la créativité. Il a également abordé l’urgence que le processus d’admission à la FEEM se déroule avec une plus grande qualité et que les Mouvements (scientifique-expérimental, de moniteurs, d’artistes amateurs, et le Mouvement sportif) soient activés pendant toute l’année scolaire et soient étendus à la communauté environnante.

On a également parlé au cours de cette journée des résultats encourageants du projet Ne sois pas un de plus –principal outil de l’organisation pour prévenir la consommation de drogues, la grossesse des adolescentes, le port incorrect de l’uniforme, les incivilités et les autres conduites négatives de ses membres à l’intérieur et à l’extérieur des écoles. Il a été dit que plus de 165 236 lycéens ont participé de façon active à l’initiative, depuis sa création il y a deux années scolaires.

Je crois en vous

« Si nous n’étudions pas, si nous ne nous formons pas, nous ne serons pas ces jeunes que Fidel a voulus et qu’il a chargés de prendre soin de la Révolution. Nous savons ce que nous devons faire, mais par le simple fait de le répéter encore et encore, nous n’allons rien résoudre, il faut entrer en action. Ce n’est pas que l’on n’ait pas fait des choses, le problème c’est de mieux les organiser » a déclaré Armando Echenique, délégué de La Havane.

Le jeune homme a proposé dix mesures pour organiser le travail sur le projet personnel, la participation des moniteurs dans la vie du lycée d’enseignement général, le soutien, grâce au travail socialement utile, à l’économie du pays et à la formation professionnelle des lycéens, le développement des sociétés scientifiques et l’admission dans les filières pédagogiques. Rien que des sujets centraux dans les débats de la rencontre et significatifs dans le travail de la FEEM.

L’admission dans l’enseignement Supérieur a également été une préoccupation de la Commission 3 Etude/travail – à l’issue de la dernière année scolaire plus de 6000 lycéens ne se sont pas présentés aux examens d’entrée et plus de 8000 n’ont pas été reçus - ce qui compromet les plans du pays concernant la formation des cadres intellectuels, car ce sont des chiffres fixés en fonction des besoins d’ici à cinq ans.

A ce sujet, Leandro Marrero, délégué de Granma, a soutenu l’idée qu’il faut perfectionner le travail que réalise la FEEM auprès des élèves de lycée d’enseignement général, pour que tous soient conscients que la poursuite d’études à ce niveau d’enseignement a un objectif clair : entrer à l’Université.

En ce sens, les propositions n’ont pas manqué, comme commencer à sensibiliser les lycéens, dès la classe de Seconde, sur l’importance qu’il y a de passer les examens d’entrée, ainsi que d’organiser des Journées Portes Ouvertes en direction des jeunes des collèges, pour qu’ils choisissent bien s’ils veulent aller dans un lycée d’enseignement général ou aller dans l’enseignement technique.

La préoccupation des élèves des Lycées Techniques n’a pas manqué à propos du rôle que doivent avoir les lieux de stage dans la formation des futurs techniciens du pays. Pedro de Jesús Fonseca, représentant de la province de Granma, a soutenu que dans son établissement il y a de très bonnes expériences dont celle qui concerne la formation des professeurs pour ce type d’enseignement, ce qui, a-t-il soutenu, doit être pris comme exemple pour d’autres territoires.

« Il est très important de vous écouter, de connaître les recommandations que vous pourrez nous faire. C’est la garantie pour que l’éducation continue de progresser vers des étapes de plus grande qualité », a affirmé Ena Elsa Velázquez Cobiella, ministre de l’Education, qui a, en outre, souligné que lorsque quelque chose ne se fait pas bien à l’école, qu’il n’y a pas de discipline et que le Conseil de Direction ne répond pas aux justes revendications des lycéens, le rôle primordial de la FEEM doit être assumé.

Une marche irrépressible

Comment faire pour que chacun des jeunes de la FEEM se sente un soldat de la Révolution ? a été une question qui a guidé le débat de la Commission 2 qui a analysé la défense de la Patrie, le plus grand honneur et le devoir suprême de chaque Cubain, d’après la Constitution de la République de Cuba. Il ne s’agit pas seulement d’être uniquement disposés à échanger les livres contre un fusil quand ce sera nécessaire, mais d’être des hommes et des femmes meilleurs, prêts à participer, à transformer et à améliorer, qui défendent leurs rêves, mais sans méconnaître leur histoire.

Comme l’ont dit plusieurs participants, presque 60 ans après le triomphe de la Révolution, l’empire nord-américain le plus féroce de la planète n’a pas renoncé à ses efforts pour nous détruire, et pour ce faire il continue de chercher de nouvelles méthodes. De tels présupposés sont indispensables pour les jeunes d’aujourd’hui, comme ils l’ont été en leur temps pour ceux qui ont mené les batailles capitales de l’histoire de notre Patrie.

C’est pourquoi Olga Lidia Tapia Iglesias, membre du Secrétariat du Comité Central du Parti, a souligné que la préparation à la défense de la Patrie est une nécessité impérieuse et un élément indispensable pour le pays et pour la formation des lycéens. « Il s’agit d’une question stratégique, garantie de continuité, et cela la société, ses institutions et, surtout, la famille doivent le comprendre ».

En approfondissant le sujet du Service Militaire Volontaire Féminin – l’un des plus débattus dans la Commission - la dirigeante du Parti a déclaré que le recrutement des jeunes filles ne doit pas attendre la dernière année mais qu’il doit commencer tôt , et que la FEEM a beaucoup à y apporter, par exemple, dans la motivation, dans les bénéfices qu’apporte ce passage pour la vie future, et pour vaincre la résistance des parents.

« Tout ceci s’obtient depuis le groupe, tout comme la formation patriotique et les convictions », a dit Tapia Iglesias, en même temps qu’elle a invité les élèves à fuir les préjugés et les stéréotypes pour continuer de contribuer aux destinées du pays rêvé.« Vous devez profiter de tous les créneaux comme les rassemblements patriotiques matinaux ou les heures de cours réservées au débat et à la réflexion pour parler de ces sujets et pour donner des arguments convaincants aux lycéens ».

« Bien souvent nos membres ne savent pas à quoi sert l’argent que nous versons comme participation au processus Mon apport à la Patrie, a déclaré l’un des délégués de la province de Camagüey, qui en même temps a ajouté que c’est l’un des processus que la FEEM développe le plus traditionnellement chaque année scolaire. Il nous a manqué la qualité et la portée dans ce processus, qui bien souvent est assumé avec rigueur mais non avec le véritable engagement dont nous avons besoin ».

L’attention portée à l’Avant-garde Combative Ramón López Peña, c’est-à-dire à ces élèves qui intègrent la défense de la première tranchée anti-impérialiste de Cuba, le bastion lycéen et le service militaire actif ont également été parmi les sujets débattus, car ce sont les nombreuses autres manières dont la FEEM doit et peut sauvegarder la Révolution.

Face à cela, Susely Morfa González, première secrétaire du Comité National de la UJC (Union des Jeunes Communistes), a affirmé aux lycéens que la continuité de l’œuvre édifiée jusqu’à aujourd’hui, dépend, dans une grande mesure, de ce qu’ils seront capables de faire et d’apporter. « Nous devons avoir le sens du moment que nous sommes en train de vivre et passer à une autre étape. C’est ce que demande en ce moment même la nation et selon les dires de Fidel vous avez toujours été son armée la plus fidèle ».

Tout pour la Révolution
Les jeunes gens de la FEEM ont montré leur bonne connaissance des dangers auxquels le pays fait face aujourd’hui, et en particulier les jeunes, face à la permanente agressivité du Gouvernement des Etats-Unis, aggravée par l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

Rien n’est resté exclu de l’analyse et de la réflexion concernant les relations internationales de notre pays, les dernières accusations et les bobards de l’Empire, comme les prétendues attaques acoustiques et le renforcement du blocus ainsi que le récent triomphe de notre pays à l’ONU, lorsque le monde a voté contre cette mesure génocidaire.
L’utilisation de la subversion contre les plus jeunes générations de Cubains, par exemple la création des bourses World Learning, conçues avec l’objectif de manipuler et de tromper, n’a pas été oubliée dans l’analyse des délégués de la Commission 4, consacrée au travail politico-idéologique.

Parmi les approches, il a été indiqué que la base fondamentale du travail politico-idéologique est l’étude de l’Histoire et que parfois elle n’est pas faite de manière attrayante et que l’on omet l’histoire locale.

On a pu savoir que la FEEM organise chaque année scolaire la journée idéologique Nous avons des raisons à revendre de marcher, qui s’effectue avec l’objectif d’identifier l’avant-garde politique de l’organisation dans les établissements scolaires. Cependant, on a soutenu qu’il est fondamental d’y accorder plus d’attention et de former les cadres de l’organisation lycéenne pour qu’ils la dirigent avec succès.

L’utilisation des nouvelles technologies a également été un objet d’analyse, non seulement comme méthode efficace d’actualisation des connaissances, mais aussi comme un moyen de dénonciation et de réaction, destiné à faire face aux problèmes actuels grâce à la possibilité qu’elles offrent de faire connaître le sentiment révolutionnaire des nouvelles générations sur les réseaux sociaux, qui peuvent se transformer en sources bouillonnantes d’opinion.

Une émouvante journée d’ouverture
Une exposition d’affiches inspirées par Ernesto Guevara de la Serna, à l’occasion du 50ème anniversaire de son assassinat, a marqué ce mardi l’ouverture de l’Assemblée Nationale de la FEEM. Les participants à ce rendez-vous ont redécouvert ce Che qui revit chaque jour à travers les jeunes.

Comme étape du planning de cette première journée de travail, les délégués et les invités, dans un émouvant hommage à Fidel, un an après son passage à l’immortalité, ont planté dans l’enceinte de La Cabaña – où se trouvait le bureau de Commandement du Che, l’un de ses grands amis – cinq pins et un caguairan, un arbre exploitable d’une dureté extraordinaire, considéré comme un symbole comparable à la fermeté du leader de la Révolution cubaine.

Ils ont également eu une rencontre avec Jorge González Pérez qui a dirigé l’équipe de recherche des restes mortels du Che et de ses compagnons de lutte en Bolivie, qui leur a confié plusieurs anecdotes sur cette mission passionnante et tendue.

Ce mardi, en outre, ont été présentées et approuvées les modifications apportées au Manuel Nous Autres, document recteur de l’organisation lycéenne ; de même on a approuvé le nouveau Conseil National et on a procédé aux votes pour l’élection du nouveau Secrétariat National, qui sera présenté aujourd’hui.

L’Assemblée Nationale de la FEEM, comme nous l’avons indiqué, se déroule neuf ans après la tenue du 11ème Congrès de l’organisation. A ce moment-là on avait conclu 90 accords, dont cinq sont abrogés, 69 sont réalisés et 16 sont en cours : ces derniers, liés principalement à l’urgence de consolider le lien de la Fédération avec les organismes et les institutions, de perfectionner l’attention portée aux différents enseignements que regroupe l’organisation, ainsi qu’à la formation intégrale des lycéens.

photos : Raúl Pupo et Abel Rojas Barallobre

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