Casa Victor Hugo

Journée de la francophonie et programme d’avril.

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La Maison Victor Hugo, institution dépendant du Bureau de l’Historien de La Havane, a développé un vaste programme culturel pour la Journée de la francophonie 2018, une « Journée » qui en fait s’est étalée sur plus d’une semaine . . . !
En voici le compte-rendu établi par l’équipe de la Casa Victor Hugo.
Nous publions à la suite son programme d’activités pour ce mois d’avril 2018.
Paula Lecomte

La « Journée de la francophonie » à la Maison Victor Hugo :

Ce fut l’occasion, le 20 mars, de lancer l’une des actions les plus prestigieuses pour la culture française sur le territoire national : la convocation à la 4° édition du Prix Maison Victor Hugo, en présence de Philippe Bonnet, membre de l’association Cuba Coopération France et coordinateur du Prix.

La présentation débuta par un bref rappel des éditions précédentes par le directeur de la Maison, Deivy Colina, qui évoqua l’histoire du Prix, sous l’égide d’un Comité d’Honneur composé d’importantes personnalités des deux pays, dont Eusebio Leal, Historien de la ville, Eduardo Torres Cuevas, président de l’Académie cubaine de la langue, Nancy Morejon, poète, essayiste et critique littéraire, Roger Grevoul, président fondateur de l’association Cuba Coopération France et Gérard Pouchain, écrivain, historien, biographe et spécialiste de Victor Hugo, parmi bien d’autres.

Philippe Bonnet expliqua, pour sa part, le thème de cette nouvelle édition du Prix : le port de La Havane, en tant que port d’entrée des connaissances étroitement lié aux processus socioculturels de l’île.

Cette proposition littéraire fait partie des festivités prévues à l’occasion du 500° anniversaire de la ville de San Cristobal de La Havane en 2019, durant lesquelles aura lieu le Colloque Victor Hugo, visionnaire de paix.

Cette nouvelle édition du Prix ambitionne une plus grande représentativité et une incitation à la promotion.
"Nous souhaitons avoir plus de candidats et recevoir des propositions de différentes approches académiques dont le point de départ soit une démonstration des liens culturels entre la France et Cuba".

La convocation est prévue en de nombreux lieux afin d’offrir des opportunités à tous les intéressés. Concernant l’organisation, la Maison Victor Hugo commencera ces prochains jours un intense travail pour faire connaître les règles du concours et offrir des informations complémentaires à tous les participants.

Le 21 mars était aussi le Jour international de la poésie, en lien avec la Journée internationale de la francophonie ; la seconde partie du documentaire « Aimé Césaire, une voix pour l’histoire » de la metteuse en scène Euzhan Palcy, écrivaine et productrice martiniquaise a été présentée.

L’activité était animée par Nancy Morejon, poète, essayiste, honorée des insignes de l’Ordre du mérite de la République de France, membre de l’Académie cubaine de la langue depuis 1999 et nommée Maître des jeunesses par l’association Hermanos Saiz (AHS).

Ce fut l’occasion d’un hommage au poète, dramaturge et intellectuel martiniquais, l’une des figures principales de la poésie moderne en langue française.
Nancy Morejon, spécialiste de l’oeuvre de Nicolas Guillen et de la littérature des Caraïbes, a partagé avec le public sa connaissance de l’œuvre d’Aimé Césaire, qu‘elle rencontra à La Havane en 1968 et à qui elle dédia l’un des ses poèmes.

Nancy Morejon commença son intervention par l’une des œuvres les plus emblématiques de Césaire qui, avec le sénégalais Léopold Sedar Senghor, avança le concept de « négritude »pendant les années 30 dans « Retour au pays natal ».
La première édition de ce texte réalisée à Cuba a été illustrée par les œuvres de l’artiste cubain Wifredo Lam.
La relation du peintre avec l’intellectuel martiniquais contribua à une nouvelle expérimentation de son œuvre, reliée à ses racines.
La pensée du poète conserva un lien étroit avec la recherche de l’identité en tant que processus de conscience et un profond humanisme.

Morejon fit remarquer que, curieusement, les textes d’Aimé Césaire suscitèrent autant l’enthousiasme que le rejet chez ses contemporains.
Souvent marginalisé, l’écrivain ne participa ni aux polémiques inutiles, ni aux discussions frivoles parce qu’il pariait sur la justesse de sa cause et à la portée de sa parole.
Césaire comprenait la négritude comme une réaction à l’assimilation culturelle qu’imposait le colonialisme français et un soutien au substrat africain de la culture de sa terre, discréditée par le racisme colonial blanc.

Il consacra une partie de sa vie à la défense de ces valeurs, tant en littérature centrée sur la poésie- bien qu’il y ait aussi quelques pièces de théâtre, essais et ouvrages historiques – que durant sa longue carrière politique.

De nos jours, ses textes n’ont pas perdu leur vitalité et de nombreux problèmes de notre siècle sont déjà présents dans son œuvre, atteinte, comme il le confessa lui-même, à force d’observer le matin.

À l’occasion de la Journée de la francophonie, Yenia Gonzáles, spécialiste de la bibliothèque de la Maison Victor Hugo, a présenté le 28 mars l’activité « Gustave Eiffel, le forgeron » dans la bibliothèque Cosette sur l’œuvre de l’ingénieur civil français, innovateur des structures métalliques et pionnier de l’aérodynamisme dans les constructions.

Si l’on connaît bien la majestueuse Tour Eiffel de 324 mètres qui porte son nom, conçue pour commémorer le centenaire de la Révolution française durant l’Exposition universelle de Paris en 1889, Eiffel accumula durant sa longue carrière d’importants projets tels que moulins, ponts, viaducs, cathédrales, coupoles d’observation, gares ferroviaires et d’autobus dans le monde entier : Vietnam, Portugal, Italie, ou encore notre continent comme la Bolivie, le Pérou, le Chili, l’Argentine ; c’est d’ailleurs de l’Argentine que lui vient le nom de forgeron grâce à une fabrique (devenue aujourd’hui un musée) construite intégralement en fer avec des pièces préfabriquées en France, transportées par bateau jusqu’à Buenos Aires.

Pour conclure, la spécialiste de la bibliothèque montra aux participants le livre de grand format (52 cm de hauteur) « La tour de 300 mètres », œuvre qui montre avec une grande précision le dessin conceptuel, les plans et détails du processus de construction de cette magnifique œuvre.

Ainsi s’achevèrent à la Maison Victor Hugo les activités du mois de mars, avec des propositions permettant aux différents publics la connaissance de la culture française, but essentiel de son travail.

Programme du mois d´avril 2018

  • Lundi et mercredi, de 16:30 à 18:30 : Atelier d’initiation à la langue et à la culture françaises, animé par Philippe Alder, professeur de français et collaborateur résidant à La Havane.
    Salle Molière de la Maison Victor Hugo. Seulement pour enregistrés.
  • Tous les mardis, à 10 heures, Scrabble en français. Bibliothèque francophone Cosette. Animation : la spécialiste Yenia González.
  • Tous les jeudis, à 9 heures, Projet petit déjeuner créole, du Programme de la personne âgée. Visite des salles d’exposition, aperçu du travail socio-culturel de la Maison Victor Hugo, ainsi que de la vie de l’écrivain français et de son œuvre. Présentation de quelques documents audiovisuels.
    Salle Jean-Valjean. Animation : Miguel Ángel García, promoteur culturel.
  • Jusqu’au 9 avril  : Exposition La résistance aux antibiotiques, un véritable fléau. Un témoignage de la culture scientifique en collaboration avec les institutions françaises Universcience, la Cité des sciences et de l’industrie, le Palais de la découverte et l’Ambassade de France à Cuba.
  • Mercredi 11 avril, à 10:30 : Film-débat sur l´audiovisuel d’animation Los dos Príncipes, des studios d’animation d’ICAIC, basé sur le poème homonyme de José Martí.
    Participants : les adolescents de l’école secondaire "Jorge A. Vilaboy Viñas", dans la Vieille Havane. L’activité comprend aussi la lecture du poème par les étudiants eux-mêmes et le débat avec les membres de l’équipe de production, dirigée par Yenia González, spécialiste de la bibliothèque de la Maison Victor Hugo.

  • Mercredi 12 avril, à 15 heures, conférence Développement de vaccins comme alternative à la résistance microbienne : expérience cubaine. En charge de la MsC. Ricardo Pérez, membre de l’Institut Finlay, centre de recherche et de production de vaccins à Cuba.
  • Mardi 17 avril, à 17 heures, inauguration de l’exposition photographique Puntos de encuentro. Exposition personnelle du photographe Pilar Rubí. La proposition constitue un essai créatif tiré de l’héritage français au développement historique de la photographie.

  • Vendredi 27 avril, à 17 heures, Tertulia, soirée musicale avec le duo Cáliz, le guitariste Luis Manuel Molina et le clarinettiste Vicente Monterrey. Seront interprétées des œuvres du répertoire français ainsi que d’autres pays francophones.
    La rencontre aura lieu en présence de divers invités et étudiants des écoles de musique et conservatoires de La Havane.

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