La harpe à Cuba . . . en passant par la Casa Victor Hugo.

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Claire Le Fur harpiste et présidente de l’association « Glissando des harpistes », organisatrice des « Journées Internationales de la harpe dans la Caraïbe et en Guyane » était en voyage à Cuba en février dernier. Après un printemps et un été chargés elle nous fait parvenir aujourd’hui le compte-rendu et les photos de son « passage » à la « Casa Victor Hugo » où nous lui avions offert de se produire en collaboration avec la toute nouvelle équipe alors de la MVH, ainsi que de ses interventions à l’Alliance française et la Casa del Caribe de Santiago, de son concert à Sancti Spiritus et de sa visite à Trinidad . . . entre autres infos.

La harpe n’est pas du tout utilisée dans la musique traditionnelle cubaine, à l’inverse des guitares (diverses), des percussions et de la contrebasse que l’on entend partout dans l’île en accompagnement des chanteurs(euses), à quoi s’ajoutent, selon le groupe constitué, plus ou moins important (du quintette au septuor et plus), les flûte et violon, ainsi que les clarinette et saxophone et même le basson (inutilisé chez nous dans la musique populaire ! ).
Du fait de cette tradition musicale cubaine la harpe n’est pas développée à Cuba et son enseignement est rare et dispensé seulement dans quelques écoles nationales.

La démarche de Claire Le Fur à Cuba comme dans d’autres lieux de la Caraïbe est de faire connaître cet instrument et le riche répertoire dont il bénéficie, que ce soit pour la « grande harpe » comme elle est appelée chez nous, ou pour la « harpe celtique », utilisée surtout, tel que son nom l’indique, pour l’interprétation des musiques traditionnelles celtes, très belles.
Son premier « Voyage à Cuba » comme est intitulé son compte-rendu, devrait permettre de mettre peu à peu en lumière ces magnifiques instruments, et d’en développer l’apprentissage et l’utilisation, notamment avec les possibilités qu’offrent les nouvelles petites harpes en composite et les toutes récentes harpes en carton (Prix du concours Lépine 2017 ! ne pesant qu’un peu plus de 2 Kg !), peu onéreuses et tout à fait suffisantes pour les débutants.
Nous continuerons d’être à ses côtés, avec l’équipe de « la Casa Victor Hugo » pour une coopération allant dans ce sens comme nous le faisons pour tous les secteurs selon les demandes formulées par les responsables cubains.
Paula Lecomte, membre de Cuba Coopération,
diplômée du CNSMD de Paris,
directrice de conservatoire.

VOYAGE à CUBA
Quelques musiciens des « Journées internationales de la harpe dans la Caraïbe » se sont déplacés à Cuba afin de préparer l’extension du festival à Cuba en 2019 ou 2020.

JOURNÉES DE LA HARPE DANS LA CARAÏBE
L’association Glissando dont le siège est maintenant en Guadeloupe, organise, depuis 25 ans, les « Journées internationales de la harpe dans la Caraïbe et en Guyane » dont le but est de faire découvrir dans le monde, la Caraïbe et sa musique, par le biais de cet instrument magique qu’est la harpe sous toutes ses formes.
La Martinique, la Guadeloupe, plus récemment la Guyane, nous accueillent depuis de nombreuses années, dans les communes intéressées ou dans des lieux symboliques, chargés d’histoires ou privés. La mer et l’eau tiennent un rôle primordial aux côtés de la harpe depuis l’antiquité.

Les musiciens, tous professionnels reconnus, de métropole, des Antilles, ou d’autres pays du monde (Irlande, Pays de Galles, Italie, Brésil, Réunion, Tahiti, Croatie, Russie, Mali, Vénézuéla, etc) se sont déplacés à la Réunion, à l’Ile Maurice, dans les îles de l’OECS , toujours pour faire découvrir et apprécier tant la musique traditionnelle que la musique classique.
Nous avons aussi, de plus en plus, privilégié les milieux sociaux fragiles, les EHPAD, les prisons, les hôpitaux, les quartiers défavorisés. Lors de ces animations, l’émotion est palpable et durable, autant pour les musiciens que pour le public émerveillé de ce moment improbable !

En février 2018, nous avons décidé de faire un passage Cuba avant de nous rendre en Haïti pour une tournée de concerts.
Après un voyage en avion par « Air Caraïbe », partenaire des Journées internationales de la harpe, nous atterrissons à la Havane.
Les instruments ont bien voyagé : une harpe en composite de 15kg à pédales créée par Didier Budin, une harpe en carton (poids 2kg4) créée par « pop’harp »( qui a remporté le concours Lépine 2017), le violon et la guitare de Raymond Gratien .

Nous retrouvons à la Havane Amos Coulanges et Kécita Madaleno, deux musiciens haïtiens vivant sur Paris, arrivés la veille. La ville de la Havane est très accueillante et une courte visite nous enchante.

Dès le soir de notre arrivée :
Concert à la Casa Victor Hugo, nous sommes accueillis chaleureusement par Monsieur Deivy Colina Echevarria, le tout nouveau directeur de la Casa Victor Hugo pour notre 1er concert à Cuba organisé par l’intermédiaire de l’Association Cuba Coopération qui, depuis la France, nous avait proposé de nous produire dans ce lieu.

La « Casa Victor Hugo » est magnifiquement bien rénovée avec une salle de concert, une très belle entrée où est présentée une exposition sur les abeilles.
Nous offrons une soirée variée avec des musiques françaises pour harpe solo, composées par Freddy Alberti, Bernard Andrès et Jean Michel Damase en accompagnement d’un poème de Victor Hugo.
Pour mettre en valeur la protection des fonds sous-marins et du littoral, nous proposons un court métrage montrant Claire le Fur jouant de la harpe à 10 m de fond sous la mer en Martinique.
Elle joue, ce soir là, devant l’écran ! en direct sur la même harpe au rythme des poissons !(voir photo ci-dessous). Ce film réalisé avec les images de Michel Météry et Albert Falco fait un clin d’œil à ce grand homme, qui fut capitaine de la « Calypso » le mythique bateau de Cousteau.

Puis nous entendrons des œuvres classiques en duo de guitares ou en duos guitare-harpe : Vivaldi, Boccherini, Granados, Villa Lobos, et de belles musiques haïtiennes rythmées et humoristiques du compositeur guitariste Amos Coulanges, sublimées par la voix fluide de Kecita Madaleno.
Ce fut une soirée pleine de couleurs qui a ravi le public de toute nationalité, c’est le mois de la francophonie et les responsables culturels des ambassades d’Haïti et du Canada sont présents !

Les musiciens se rendaient ensuite à Santiago de Cuba où ils retrouvaient Sissi percussion, le célèbre joueur de gwoka de Martinique pour une prestation sur les terrasses de « L’hôtel impérial » qui dominent la ville.
La « harpe en carton » qui pèse seulement 2kg est de sortie et intrigue les spectateurs.
Le séjour se poursuit par un passage à la Casa del Caribe qui prépare le « Festival del Caribe » prévu du 3 au 9 juillet 2018.
C’est un grand évènement, attendu de tous, où se rassemblent de nombreux artistes de toutes les îles de la Caraïbe.
Cette année, Porto Rico est à l’honneur. Sissi percussion est venu à plusieurs reprises à Cuba avec la délégation de la ville du Lamentin en Martinique, ville jumelée avec Santiago.

Nous passons à l’Alliance française, dirigée par Madame Decilap et nous proposons aux professeurs, une découverte surprise de la harpe pour leurs étudiants : c’est notre seul après midi de libre.
Amos Coulanges et Kecita Madaleno participent également à cette animation : les étudiants sont ravis. Grâce à cette belle rencontre improvisée par le professeur de français Lionel, ce fut pour ces étudiants, une approche « réelle » de la musique française.

Le lendemain, Sissi percussion, Amos et Kecita partent pour Port au Prince. Raymond Gratien et moi, partons pour Sancti Spiritus où nous sommes attendus pour un concert à l’église.
Nous prenons la route après des difficultés pour trouver une voiture à louer : la conduite est très spéciale, il faut slalomer entre les charrettes à cheval, les vélos, les camions… !
Après 8h de trajet, nous arrivons enfin à l’église. Le public est présent pour nous accueillir auprès du Père Alban Marie : une jeune pianiste très prometteuse, ouvre la soirée, puis nous proposons un programme mêlant Granados, Debussy, Bach, Gounod, Léo Brouwer à la musique irlandaise ou paraguayenne.

Une fois encore la petite harpe composite (1m60) intrigue par sa sonorité envoûtante et céleste.
À l’issue du concert, je présente cet instrument millénaire et j’explique le fonctionnement des 7 pédales : le public de tout âge est sous le charme.
Soirée passionnante avec Père Alban et de jeunes musiciens à la pointe de la technologie (prise de son et montage, création de CD et vidéos) où chacun échange en pédagogie, informatique , montage et enregistrement.

Nous repartons vaillamment (8h de route…) le lendemain (après un passage obligé dans la magnifique ville de Trinidad) pour prendre notre avion à destination de Port au Prince : un concert enregistré en direct, dès notre arrivée, aux côtés d’Amos Coulanges, Kecita et Sissi percussion, nous attend à Pétionville au Press café.
Commence maintenant toute une semaine de concerts et d’ateliers dans les centres de Frère Armand Francklin, à Léogane, Pandiassou et Saintard, à Jacmel, à l’Université du Limbé et dans le petit village de l’Anse Pirogue que nous soutenons depuis plusieurs années.

Notre première approche à Cuba a été très enrichissante : partout règne une ambiance de fête, tous les restaurants accueillent des musiciens, des groupes de jeunes jouent dans la rue, les contacts sont chaleureux.
La vie semble encore difficile pour les cubains : les problèmes d’internet et de wifi bloquent les contacts avec l’extérieur et font perdre beaucoup de temps.
Il n’est pas simple de louer une voiture, ni de trouver de quoi faire un bon repas à la maison quand on ne veut pas choisir le restaurant.

La musique reste un moyen de contact merveilleux et de communication informelle. Elle rassemble des personnes de tout bord et toute origine. Elle permet d’apaiser, d’atteindre son propre regard sur la vie

Les petites harpes en composite, les harpes celtiques et même les harpes en carton auraient tout à fait leur place à Cuba afin de développer cet instrument magique comme nous le faisons en Europe. (prix abordable et transport simple). Il n’existe que 4 grandes harpes actuellement sur l’île.

Nous étions invités au « Festival del Caribe » en compagnie de musiciens martiniquais et guadeloupéens mais les avions, entre la Martinique et la Guadeloupe pour se rendre à Cuba, ont été supprimés en mai et nous avons dû renoncer ; ce sera peut-être pour 2019…

Merci encore à « l’Association Cuba coopération » de nous avoir mis en contact avec la Casa Victor Hugo !
Avec toute notre amitié !

Claire Le Fur harpiste et présidente de l’association Glissando des harpistes, organisatrice des « Journées Internationales de la harpe dans la Caraïbe et en Guyane » : 25 ans de festival en 2018 !

Deivy, directeur de la Maison Victor Hugo, présentant le groupe.
Tout le groupe dans la salle de concert de la Casa.
Claire Le Fur sous la mer . . . et sur scène ! Casa Victor Hugo.
Cours de harpe à l’Alliance française de Santiago.
Initiation harpe et flûte, Alliance française de Santiago.
Hôtel Impérial à Santiago, Claire Le Fur accorde la petite harpe en composite.
Hôtel Impérial, Claire en concert sur la grande harpe.
Trinidad, musicien de rue avec Claire Le Fur