Voyage sur les chemins du bien-être

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La Havane existe depuis 500 ans et les diverses restaurations vont bon train. En novembre 2019, tous les Cubains fêteront dignement cet événement. Par ailleurs, Cuba et son peuple connaissent d’importants changements avec, entre autres, une nouvelle gouvernance suite à l’élection, le 19 avril 2018, d’un nouveau président de la République, Miguel Díaz-Canel.

Dans son premier discours en tant que président, il a insisté sur sa détermination à s’inscrire dans la continuité de ce qui a été accompli par Fidel et Raúl Castro et affirmé qu’il n’y avait pas « d’espace pour une transition qui détruirait autant d’années de lutte ».

Nicole Bedez

par Alina Perera Robbio - 27 août 2018

Photos : Estudios Revolución

Traduit par Nicole Bedez

Le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a visité ce lundi, à La Havane, les lieux restaurés dans le cadre du 500ème anniversaire de la fondation de la ville.


Le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, en visite dans des sites d’intérêt social

Que la vie soit un parcours de bien-être, que le bonheur, plus que quelque chose d’inaccessible, soit un état auquel on puisse parvenir par différents chemins, tout cela dépend largement du fonctionnement des nombreux espaces sociaux où l’on trouve des loisirs, un remède spirituel ou physique, de l’éducation, des plaisirs des sens ainsi qu’un accompagnement dans les moments difficiles.

Cette philosophie de l’épanouissement a été ce lundi le fil rouge de la visite, par le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, des sites d’intérêt social de La Havane.

Très tôt dans la matinée, le chef de l’État, accompagné du premier secrétaire du Parti dans la capitale, Luis Antonio Torres Iríbar, du président du Gouvernement de la province, Reynaldo Zapata García, ainsi que par d’autres autorités de la capitale cubaine, a été reçu au centre culturel Artex El Sauce, dans la municipalité de Playa.

Il a pu, en ce lieu, apprécier ce que sont devenues les principales installations après l’étape de restauration qui vient de s’achever. La salle de musique Juan-Formell, une salle de projection de films en 3D, quatre bars, un espace où l’on pourra danser au rythme d’orchestres renommés, un parking, une cafeteria et une boutique pourront offrir leurs services dans d’excellentes conditions.

À ce stade, ce qui revient fréquemment et avec force, c’est l’interrogation logique du président de Cuba, exprimée à son arrivée dans un endroit rénové en profondeur et prêt à retrouver sa valeur d’usage : comment assurer dans le temps la qualité des services et tout ce qui aujourd’hui a l’apparence du neuf ? comment faire pour que l’excellence ne disparaisse pas au fil des jours ?

L’Aquarium national de Cuba, qui appartient également à la municipalité de Playa, a été la deuxième étape de la visite gouvernementale. Accompagné de Elba Rosa Pérez Montoya, ministre des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement, Díaz-Canel a écouté attentivement les explications de la directrice de l’établissement, María de los Ángeles Serrano, et visité les secteurs dédiés aux loisirs et au savoir.

Le président a souligné l’intérêt de l’Aquarium qui dispense des connaissances sur des sujets intéressants. Et il n’a pas écarté l’importance d’y proposer une gastronomie en rapport avec l’affluence croissante du public. Pour sa part, María de los Ángeles Serrano a mentionné le fait que, durant les mois de juillet et août, l’établissement a reçu presque 40 % de visiteurs de plus qu’à la même période de l’année précédente. Cela est lié, a-t-elle expliqué, aux ouvertures avec horaires nocturnes, lesquelles sont en train d’être évaluées en prévision des futurs week-ends.

Díaz-Canel a rappelé que, au cours des jours derniers, lors de l’analyse du déroulement de l’été, il a été défendu l’idée d’étendre à d’autres périodes de l’année ces expériences qui ont donné des résultats tangibles en juillet et août. De nombreux sujets l’ont intéressé et parmi eux, ceux relatifs au fonctionnement des pompes à eau et à la protection des espèces marines.

Le sensitif et le sensible

Le président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a aussi visité le supermarché Kasalta qui fait partie de la municipalité de Playa. À sa sortie du centre où sont vendus à la population des produits en accès libre et ceux du panier familial standardisé, le chef de l’État est revenu sur un concept qu’il a l’habitude de partager quand il s’agit de restaurer et remettre en état nos paysages et nos pratiques. S’il est important de voir se créer de nouveaux espaces, il n’en est pas moins précieux de ranimer tout ce qui a été satisfaisant chez nous et que le passage du temps ou l’indifférence ont laissé tomber dans l’oubli. Là où cela en vaut la peine, ainsi que l’a remarqué le président de Cuba, il faut restaurer « les vieilles choses » tout comme l’on soigne les blessures qui nous font souffrir.

À quelques mètres du supermarché, le restaurant Kasalta a ouvert ses portes à la visite gouvernementale. Celui-ci fut un lieu emblématique de notre gastronomie et il est confronté à une tradition qu’il serait impardonnable d’ignorer. Il apparaît propre, bien agencé, et sa renommée continuera à dépendre du service assuré par ses employés, parmi lesquels il y a de nombreux jeunes.

Les pompes funèbres de Calzada y K, dans le Vedado de la capitale, ont représenté une autre étape dans l’agenda de la visite. Le président a visité plusieurs de ses espaces, y compris la cafeteria dont l’objectif principal est de proposer de la restauration en particulier à ceux qui se rendent en ce lieu dans des moments douloureux.

Non loin de là, également dans le quartier du Vedado, les employés des bars-restaurants El Caribeño et Club 21 ont fait partie du circuit de la visite. Après avoir posé à l’ensemble d’entre eux des questions sur des sujets tels que la qualité du service et les prix, Díaz-Canel leur a souhaité plein succès dans un travail qui ne sera convenable que dans la mesure où il donne satisfaction au public visé.

Dans le jardin d’enfants Elpidio-Valdés, situé dans la municipalité de Plaza, les enfants et les auxiliaires pédagogiques attendaient l’arrivée du président qui a parcouru les espaces du centre éducatif en compagnie de divers responsables, y compris de la ministre de l’Éducation, Ena Elsa Velázquez Cobiella. L’alimentation des petits et ce qu’ils font lorsqu’ils sont confiés aux « dames » ont fait partie des sujets abordés par le chef de l’État.

L’établissement, remarquable par sa propreté et sa réhabilitation, est le fruit du Programme de rénovation des jardins d’enfants de La Havane : il y a deux ans, 42 d’entre eux étaient fermés et 27 demeurent en attente d’une rénovation importante comme celle qu’a connue le jardin d’enfants visité, lequel admet aujourd’hui tous les effectifs qu’il peut accueillir, de la deuxième à la sixième année de la vie de l’enfant.

La visite s’est achevée par celle d’un centre extrêmement sensible : l’Institut national d’oncologie et de radiobiologie. Dans un exposé détaillé, son directeur, le docteur Luis Curbelo Afonso, a décrit l’envergure d’un lieu qui est un produit authentique et particulièrement humain de la Révolution.

Au milieu des médecins et personnels de la Santé, et accompagné du ministre de la Santé publique, le docteur José Ángel Portal Miranda, le président de Cuba s’est intéressé aux prestations de soins, à l’état actuel des médicaments destinés à combattre le cancer, au fonctionnement des appareils de diagnostic les plus modernes, aux traitements et à l’état d’esprit des patients et du personnel médical.

En ce qui concerne l’incendie qui a dévasté, le 17 juillet dernier, certains locaux de l’Institut, les personnels présents ont expliqué à Díaz-Canel que l’hôpital a récupéré en seulement 12 jours sa capacité d’accueil habituelle.

Une brève anecdote partagée avec les visiteurs donne une idée de l’humanisme qui habite les lieux marqués par l’empreinte de la Révolution : au moment d’évacuer un groupe de patients des salles affectées par l’incendie pour les emmener vers trois autres hôpitaux de la capitale, on n’a pas perdu de vue les soins à apporter aux personnes. On sait qu’un Cubain à qui il manquait les deux jambes a dû subir les rigueurs du transfert. Lorsqu’on lui a demandé ensuite s’il avait subi un quelconque désagrément, le patient a été catégorique : « Pas une seule égratignure. » L’anecdote circule dans les conversations, en produisant de la fierté.

http://www.juventudrebelde.cu/cuba/2018-08-27/viaje-por-los-caminos-del-bienestar