« Valjean » Monologue, par Christophe Delessart

(jusqu’en janvier)

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« Valjean », une adaptation des Misérables, un monologue, de et par le comédien Christophe Delessart (photo), donne une approche simple, essentielle et intimiste du chef-d’œuvre de Victor Hugo.

Valjean, seul depuis le départ de Cosette, entreprend de révéler à son gendre sa terrible identité.

Théâtre Essaïon, Paris 4 e, jusqu’en janvier prochain. Le vendredi en anglais.

« Valjean » Monologue, par Christophe Delessart

Par Fabienne Pascaud/ Télérama/ posté par Michel Porcheron

Entrer dans l’intimité d’un personnage, voire de son créateur, c’est l’obsession du comédien Christophe Delessart depuis plus de trente ans. Il avait 23 ans, en 1987, la première fois qu’il s’affronta au héros des Misérables, de Victor Hugo, Jean Valjean.

Il dit qu’à l’époque c’était la violence du forçat rebelle, surtout, qui le fascinait. Aujourd’hui c’est sa lumière, sa bonté, sa générosité. Lisible dans le visage même et le corps de l’artiste. Il incarne Jean Valjean en frère. Apprivoise au plus intime le cheminement chaotique de l’ennemi de la société devenu notable humaniste, ouvert et tolérant ; puis père de Cosette, rayonnant d’amour et de tendresse.

Dans la claire et juste adaptation qu’a réussie le comédien, ce cheminement hors normes vers la paix intérieure est passionnant. De son jeu apparemment modeste et sans apprêt, Christophe Delessart nous fait suivre les tragiques aventures de Valjean comme celles de son âme. Du grand art. Car il parvient aussi à évoquer sans cesse Victor Hugo à travers cette saga publiée en 1862, où le poète mit tant de lui-même et de son amour pour sa fille... Défi absurde que de réduire cette géante fresque à un monologue d’une petite heure ? Dans un décor épuré, rythmé par la musique mélancolique de Chopin, Christophe Delessart l’a relevé. Parce que jouer Valjean est visiblement pour lui l’œuvre d’une vie. Et cela est magnifique et poignant • FP

Théâtre Essaïon, 6 rue Pierre-au-Lard, Paris 4e /tél. 01 42 78 46 42/Jusqu’au 19 janvier 2019, du jeudi au samedi à 19 h 30/ en version anglaise les vendredis/ 1H15/ mise en scène Elsa Saladin/

Site officiel : http://www.essaion-theatre.com/

Site de la Compagnie : https://www.valjean.eu/

« Jean Valjean est le héros de mon enfance  », Christophe Delessart :

https://www.valjean.eu/blank-1

Lu dans le quotidien L’Humanité :

« Jean Valjean, bagnard toujours libre » Gérald Rossi

Christophe Delessart incarne avec habileté le personnage central des Misérables de Victor Hugo. Cosette comme les Thénardier, le flic Javert et quelques autres sont là, brossés en quelques mots, quelques gestes. Mais Jean Valjean est seul sur le plateau.

De bout en bout. Christophe Delessart, également auteur de cette adaptation des Misérables, publiés par Victor Hugo en 1862, incarne Valjean et, à travers lui, donne vie à cette saga qui par bien des côtés fait écho à de sombres actualités où les puissants prennent toujours tous les droits.

En sept tableaux, le comédien déroule le fil de sa vie, depuis son vol originel, celui d’un pain, la nuit, dans la vitrine d’une boulangerie. S’ensuivront quelques tentatives d’évasion et surtout un total de dix-neuf années de bagne à Toulon. Désormais instruit, âgé de 46 ans, Valjean devient monsieur Madeleine, notable, patron d’industrie, maire de cette localité nordiste de Montreuil-sur-Mer. Mais le passé rôde.

Jean Valjean, lui, tente de remettre un peu d’ordre dans le monde qui l’entoure, où on condamne toujours lourdement les voleurs de pommes. Quand un homme est interpellé par la police, promis au bagne pour des larcins et qu’on le prend pour Valjean, ce dernier ne sait comment faire pour qu’un autre ne soit pas blâmé à sa place. Mais le voilà tenu par un autre serment, fait à Fantine, la mère de Cosette, de protéger l’enfant.

«  Depuis tout petit, tout gamin, Jean Valjean est mon mythe  »

Au final, l’ancien bagnard est désormais vieux et seul chez lui après le mariage de sa fille adoptée avec le baron Marius Pontmercy. Ce crépuscule de la vie, lui, est l’occasion d’une lettre à son gendre dans laquelle il se raconte. Tel est l’argument de la pièce. Le verbe est là pour dire l’histoire. L’exiguïté du lieu ne facilite pas trop les choses, et quelques effets de la mise en scène d’Elsa Saladin ne sont pas forcément très nécessaires. D’emblée, et jusqu’à la dernière lueur, Jean Valjean, alias Madeleine, puis Fauchelevent, vit au présent et offre en partage ses révoltes.

«  Depuis tout petit, tout gamin, Jean Valjean est mon mythe, raconte Christophe Delessart, j’étais le tout petit frère de Valjean et le petit-fils spirituel d’Hugo.  » Ce qui explique, outre le travail du comédien, toute la force qui rayonne dans cette adaptation autant originale que subtilement réussie. G. R.

LIRE AUSSI :

https://webtheatre.fr/Valjean-de-et-avec-Christophe

https://sceneweb.fr/christophe-delessart-est-valjean/

https://www.francebleu.fr/infos/insolite/victor-hugo-s-est-il-inspire-d-un-havrais-pour-son-personnage-de-valjean-1519922576

(mp)