« Victor Hugo, ennemi d’Etat » Bonus (3)

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« Victor Hugo, ennemi d’Etat » Bonus (3)

« Un Victor Hugo que peu de gens connaissent »

Entretien avec Jean-Marc Moutout, réalisateur et scénariste

Sud Ouest 5 novembre/ posté par Michel Porcheron

France 2 a diffusé les 4et 5 novembre une fresque historique « Victor Hugo : ennemi d’État » dans laquelle l’illustre romancier, poète et dramaturge est dépeint à travers ses fonctions, moins connues du grand public, de personnalité politique. Cette série de quatre épisodes a été tournée en grande partie à Périgueux en Dordogne, sous la direction du réalisateur Jean-Marc Moutout

Il a livré son expérience sur cette fiction à Jean-Michel Selva (Sud Ouest)

« Sud Ouest » Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce personnage ?

Jean-Marc Moutout C’est d’abord une commande qui m’est arrivée, il y a deux ans, sous la forme de quatre ou cinq pages, qui avaient pour objet la métamorphose politique de Victor Hugo. Il y avait déjà une vision assez romanesque avec la présence de ses maîtresses, mais l’axe principal montrait comment il était passé de fervent royaliste à défenseur de la République.

On a fait appel à moi car j’ai une certaine habitude de ce genre de fiction politique, historique. Cela m’a passionné de travailler sur ce projet et j’ai eu la chance, ce qui est rare pour un réalisateur, d’écrire le scénario. Je me suis plongé dans le cahier des charges qui était un vrai bonheur. On trouve ici un personnage de Hugo que peu de gens connaissent : une icône républicaine. Une sympathie politique qui est arrivée assez tard chez lui, après beaucoup de ses proches. Il a été député pendant ces années-là et on le voit faire ses classes politiques à cette occasion. Juste avant, il était Pair de France mais de façon assez planquée. La Révolution de1848 le propulse dans la politique. Il se jette à corps perdu dans cette bataille.

Le côté intime de Hugo est aussi mis en exergue avec sa passion pour trois femmes, son épouse Adèle et ses maîtresses, Juliette Drouet et Léonie d’Aunet. Il est très indécis en amour. Effectivement et ceci est bien réel et historique. C’est une histoire étonnante mais essentielle que nous avons dû adapter et trouver des raccourcis afin de l’insérer dans son parcours politique.

Avez-vous aussi participé au choix des comédiens ?

Oui, j’ai eu cette chance immense de pouvoir choisir en particulier l’acteur principal, Yannick Choirat, qui n’était pas trop connu. C’est inhabituel lorsqu’un réalisateur a accès aux choix des comédiens. Bien sûr, tout ceci s’est fait avec l’accord de la production

Mais ce « Victor Hugo » a failli ne pas être une fiction. Pourquoi ?

Je ne connais pas très bien le monde de la télévision, car j’ai plus travaillé sur des longs métrages, mais cette fiction est très particulière car elle a été commandée par le pôle culture de France Télévisions. Au tout début, cela devait être un docu-fiction mais la coproductrice de la fiction a réussi à imposer son avis pour en faire une série et non un documentaire. Du coup, nous avons eu une véritable liberté d’écriture, c’était très appréciable.

Pourquoi le choix de la Dordogne comme lieu de tournage ?

À l’origine, il y a Laurent Cavalier (directeur de production du Village français) qui a déjà beaucoup tourné en Dordogne et qui nous a vite orientés vers ce département. Le problème du tournage en extérieur dans un environnement historique s’est vite posé.

À Paris, c’est très compliqué et hors de prix. On a rapidement parlé de Périgueux et après visite, le choix s’est fait sur ce lieu. La Région Nouvelle-Aquitaine nous a aidés.Et du coup, nous n’avons pas fait que des extérieurs. Nous avons aussi tourné d’autres scènes près de Bergerac Soit au total trois semaines en Dordogne.

(mp)