Deux hymnes un même esprit !

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« Entre la réalité et la légende, je préfère la légende », disait le producteur de La vieille dame indigne, un de mes amis qui comme moi aime le cinéma de fiction.

Ci-après la conférence prononcée par la directrice de la Maison Victor Hugo à La Havane et publié dans le Portail CUBARTE du 21 Octobre 2011.

DEUX HYMNES, UN MEME ESPRIT !

Et les images de Rouget de Lisle sont réellement belles quand il entonne pour la première fois son chant de guerre, ou celle de Perucho Figueredo improvisant la lettre du sien, une jambe croisée sur son cheval Pajarito , seul les faits paraissent avoir été quelque peu différents. Par chance, dans ce cas, comme dirait la Directrice du Patrimoine Culturel du Bureau de l´Historien, plus attaché à l´histoire qu´à la fiction, « la véritable beauté est dans la réalité ».

La Marseillaise, selon Michel Vovelle, un des historiens les plus réputés sur ce thème, a été probablement entonnée pour la première fois par le bourgmestre ou maire de Strasbourg et non par son auteur, mais qu´est- ce que cela donne de plus ? dit Michel Vovelle, alors que les paroles de La Bayamesa n´ont pas été improvisée le 20 octobre 1868, comme nous le savons aujourd´hui, mais cela, en effet, nous fait quelque chose. Faisons une tentative de flash back sur les deux hymnes en parallèle.

L´anecdote est très connue selon laquelle Francisco Maceo Osorio dit à Pedro Figueredo, le 13 août 1867 : « Maintenant il te revient de composer notre Marseillaise » et ici apparaissent obligatoirement deux questions : La Marseillaise a- t- elle eu quelque chose à voir dans la composition de notre hymne ? Qu´ont en commun les hymnes nationaux de Cuba et de France ?

Sans prétendre offrir la réponse exacte qui correspond aux historiens et aux musicologues mieux renseignés et ayant davantage de temps pour boire aux sources primaires, nous survolerons le vide qui s´ouvre devant nous.

Les titres. Du local au national

Partons du titre. Ici les histoires s´invertissent : le titre original de l´hymne français a été autre, à savoir Chant de guerre de l´Armée du Rhin c´est seulement plus tard qu´il a été appelé La Marseillaise, alors que La Bayamesa a eu des titres dissemblables, comme Himno a Bayamo, Himno de Bayamo , Himno Bayamés , parmi de nombreux autres, et elle a été dépossédée de son titre original pendant presqu´un siècle. En 1954, Flora Mora, musicologue cubaine, a répertorié 22 versions avec 9 dénominations différentes.

Ce fut un jeune médecin, François Mireur, le principal responsable du changement opéré dans le titre de l´hymne français. Envoyé comme volontaire pour organiser les contingents de Montpellier et de Marseille contre la coalition monarchique, Mireur prononce un discours enthousiaste, le 21 juin 1792, dans un local de la rue Thubaneau et entonne l´inconnu chant de Rouget de Lisle avec une telle émotion que le bataillon de Marseille l´adopte comme marche de campagne et il le popularise durant sa montée jusqu´à Paris. La population de la capitale ne tarde pas à le baptiser comme Marche des Marseillais et ensuite comme La Marseillaise, de manière abrégée. Rouget de Lisle refuse d´accepter le nouveau titre, mais la Convention de la Montagne l´érige en hymne national avec ce titre par accord du 4 Frimaire de l´an II (24 novembre 1793), pour la première fois. La Marseillaise a souffert ensuite autant, ou davantage, d´accidents que la république elle- même, elle est révoquée pendant la réaction thermidorienne, rétablie le 26 Messidor de l´an III (14 juillet de 1795) et ainsi de suite jusqu´à sa plus récente ratification comme Hymne National, le 4 octobre 1958.

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