Cuba : Panorama des investissements

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D’ici 2019, les investissements étrangers devraient jouer un rôle plus important dans l’ensemble des investissements du pays

Yisel Martinez Garcia26 décembre 2018 17:12:04

Les investissements étrangers à Cuba sont perçus aujourd’hui comme une source importante pour le développement du pays. Même si auparavant ils étaient considérés comme un complément à l’économie, ils constituent à l’heure actuelle un moteur essentiel du développement cubain.

Rodrigo Malmierca, ministre du Commerce extérieur et des Investissements étrangers (Mincex) a signalé à la presse que les principaux obstacles de cette politique résident dans le blocus, l’existence d’une dualité monétaire et du taux de change et la liquidité financière. Cette situation est aggravée par des problèmes liés au manque de formation du personnel et à des déficiences dans les études de faisabilité.

Il a qualifié les investissements étrangers d’essentiels pour dynamiser l’économie cubaine. « Il ne doit donc pas y avoir de craintes ou de préjugés envers l’ouverture aux capitaux étrangers », et pour ce faire, il a appelé à un changement de mentalité.

Depuis l’adoption, en 2014, de la Loi 118 sur les investissements étrangers, un capital de 5,5 milliards de dollars a été engagé. Plus d’une trentaine de projets (énergie, industrie, construction, mines, agroalimentaire et biopharmaceutique) sont actuellement à un stade avancé de négociation, pour un montant dépassant 1,5 milliard de dollars. Même si nous sommes encore très en deçà des attentes, les premiers résultats sont déjà palpables.

ZONE SPÉCIALE DE DÉVELOPPEMENT DE MARIEL

Par ailleurs, la Zone spéciale de développement de Mariel (ZSD), cinq ans après sa création, affiche les résultats escomptés. « 2018 a été une année positive pour la Zone », a déclaré sa directrice générale, Ana Teresa Igarza Martinez.

En ce qui concerne les infrastructures, en 2018, plus de 200 hectares ont été aménagés pour l’installation des investisseurs et créer des routes et les réseaux de communication nécessaires dans ces espaces. En outre, le terminal ferroviaire, à partir duquel les travailleurs de laZED sont répartis est déjà en service, et le complexe chargé de l’alimentation des plus de 5 000 travailleurs, est en phase de démarrage.

Selon Igarza Martinez, 2018 a été une bonne année pour attirer les investissements nationaux et étrangers. La Zone boucle l’année avec 43 entreprises agréées et d’autres en phase avancée, en plus de la première concession administrative pour attirer des investisseurs nationaux et internationaux. De même, une entreprise mixte avec une participation cubaine et nord­américaine a été créée, qui produira des vaccins contre le cancer.

Le Programme de développement et d’affaires de la ZSD a récemment été approuvé avec des projections à l’horizon 2042. Les nouveaux secteurs à développer seraient : le secteur B (avec des activités dans le domaine industriel et logistique), le secteur G (industries des matériaux de construction et autres bases productives) et le secteur H (développement du tourisme).

L’année qui touche à sa fin a été celle où la Zone a enregistré le plus grand nombre d’investissements étrangers : 474 millions. Au total, la ZSD de Mariel a attiré 2,13 milliards d’investissements étrangers et compte 17 projets en cours.

VASTE PORTEFEUILLE D’OPPORTUNITÉS À CUBA

« Le portefeuille d’opportunités d’investissement étranger s’inscrit dans le cadre de la volonté politique du gouvernement cubain de générer les premières opportunités dans des secteurs stratégiques », a indiqué Déborah Rivas Saavedra, directrice générale des investissements étrangers au ministère du Commerce extérieur (Mincex), à la presse.

Il compte actuellement 525 projets structurés sur la base du Plan national de développement. Ceux ayant un impact environnemental immédiat ont été identifiés et il se caractérise par une plus large participation des collectivités locales, cherchant à promouvoir des investissements étrangers au sein de chaque territoire, organisme et entité du pays.

Rivas Saavedra a signalé que pour l’année prochaine le guichet unique sera prêt pour toutes les affaires en dehors de la ZSD Mariel. Cette démarche vise à supprimer les obstacles et les mécanismes qui ont alourdi le processus d’approbation du projet d’investissements, sans perdre de vue les exigences fixées lors de la négociation. L’objectif est de raccourcir le processus pour que la croissance se fasse au rythme souhaité.

Bien qu’en 2018, les investissements étrangers dans le pays aient augmenté, il reste encore des problèmes subjectifs et organisationnels à résoudre qui ont une influence négative sur ce secteur. En 2019, les investissements étrangers devront jouer un rôle plus important dans l’ensemble des investissements du pays.

PARI MAINTENU SUR LE SECTEUR TOURISTIQUE

Reconnu comme l’un des secteurs les plus dynamiques de l’économie cubaine, le tourisme se développe et se consolide. Même si dans la saison d’hiver 2017­2018 il a enregistré une baisse de 7% des effets de l’ouragan Irma
et d’autres phénomènes météorologiques sur l’Île, cet été et durant les mois de la saison d’hiver (novembre a augmenté de 18,5%) nous avons assisté à une relance de la destination.

Selon Michel Bernal, directeur commercial du ministère du Tourisme (Mintur), les statistiques de 2018 révèlent que les arrivées d’avions ont diminué de 6%, les aéroports de La Havane et Varadero restant les principaux points d’entrée, suivis par ceux de Santa Clara et Jardines del Rey.

En revanche, les arrivées maritimes ont augmenté de 48 %, ce qui permet d’estimer qu’à la fin de cette année, environ 850 000 croisiéristes seront accueillis. Dans cette modalité, le port de La Havane reste le principal point d’entrée.

Malgré une baisse de 2 %, le Canada demeure le premier émetteur de touristes vers Cuba. En deuxième position figurent les États­Unis, et parmi les marchés les plus dynamiques on remarque la Russie, le Mexique, le Brésil, les Cubains vivant à l’étranger, la Chine et la Colombie.

Bernal a précisé qu’à ce jour, un total de 4 500 000 visiteurs internationaux sont arrivés à Cuba, et qu’il est prévu de boucler l’année avec le chiffre de 4 750 000 touristes, ce qui représenterait une croissance de 1,3% par rapport à en 2017.

Par ailleurs, pour 2019, ils estiment atteindre 5 100 000 visiteurs internationaux, ce qui représente une croissance de 7% par rapport aux estimations de cette année.

En outre, le ministère du Tourisme dispose d’un vaste plan d’investissements qui comprend 610 projets. Comme l’a expliqué José Daniel Alonso, directeur du développement et de l’investissement du Mintur, parmi les plans figurent l’achèvement de nouvelles chambres, 332 nouveaux hébergements, 51 espaces de loisirs, 30 projets immobiliers liés au tourisme, 50 espaces pour les modalités de la nature, 55 campings, 22 points de loisirs nautiques et 70 entités de soutien au tourisme.

Parmi ces projets, 45% sont déjà en cours, ce qui permettrait d’ajouter 3 841 chambres au parc hôtelier au début de 2019, qui comptait déjà 70 879 chambres à la fin novembre.

Cette année, il faut souligner les travaux exécutés dans le cadre de la célébration des 500 ans de La Havane. Dans la ville, 136 projets seront en cours, 60 avec des investissements étrangers et 76 avec des investissements nationaux, parmi lesquels figure la rénovation d’hôtels et la création de nouvelles capacités. Il s’agit notamment de l’hôtel New York, des hôtels Prado et Malecon, des hôtels 23 et K, l’agrandissement de l’hôtel Sevilla, de l’hôtel Moscou et autres.

http://fr.granma.cu/cuba/2018-12-26/le-panorama-des-investissements-a-cuba