Comment faire « pleuvoir » du café dans la campagne ?

Café et transfert technologique.

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Abandonner routines et traditions pour cette culture, s’appliquer à étendre les expériences réussies réalisées avec la collaboration vietnamienne, permettrait à brève échéance de rattraper le retard du programme de développement du café et répondre par un bond de la production aux mesures d’aides économiques adoptées par le gouvernement en faveur de cette branche.

Cuba souhaite consacrer 100 000 ha aux plantations de café. Photo : Julio Martinez Molina

Lors d’une visite de contrôle où il a rencontré les producteurs des provinces de Santiago de Cuba et Granma, le ministre de l’Agriculture Gustavo Rodriguez Rollero
a insisté sur la nécessité d’accélérer avec efficacité et discipline le transfert technologique avec une nouvelle vision adaptée au tropique, et appliquée avec succès dans les stations d’agroforesterie de Tercer Frente et Guisa, afin de faire progresser les rendements équivalents à une tonne pour chacun des 100 000 ha que la nation compte consacrer aux plantations de café (voir NdT).

Notre effort, précise l’édile, repose sur l’élimination progressive des mauvais fonctionnements, la correction des modèles de plantations, du nombre exact de plants à l’hectare, des schémas de fertilisation, de la régulation de l’ombre, de la taille afin de réduire la hauteur de la plante et favoriser la reproduction de jeunes branches avec des grains à hauteur de cueillette. Il consiste aussi à créer des centres proches des lieux de production qui puissent se consacrer à la greffe du café arabique (exportable) sur des sujets de café robusta, et aussi renforcer cette pratique qui consiste à creuser un sillon plus large et profond pour installer les plants.

Rodriguez Rollero a proposé de modifier l’ ancien système de relation de l’entreprise d’État avec les producteurs, pour aboutir à un rapprochement effectif, réussir à accompagner réellement la résolution des conflits, l’exécution des contrats, le conseil technologique « qui permettra qu’on ne s’en tienne pas à une pure théorie. »

L’entreprise d’État doit aussi devenir leader en ce qui concerne la diversification de ses domaines d’intervention, surtout ceux qui génèrent des revenus par l’exportation et éliminer des situations tristes et absurdes comme par exemple, « être propriétaire du patrimoine forestier et ne pas avoir une seule ruche dans la montagne qui produise du miel ».

Le ministre de l’Agriculture a passé aussi en revue le programme de développement du cacao, de celui du coco au niveau agro-industriel sur la frange côtière du sud de Granma et quant au café, il a souligné l’ambition nationale de passer des 8 500 ou 9 000 tonnes annuelles aux 30 000 qui permettraient d’éviter les importations actuelles tout en augmentant les revenus grâce à l’exportation du grain arabique.

NdT :(source Unesco)
Les premières plantations de café du sud-est de Cuba, constituent un paysage culturel illustrant les productions caféières coloniales du XIX au début du XX° siècle . C’est un patrimoine qui comprend non seulement les vestiges architecturaux et archéologiques de 171 anciennes plantations de café ou « cafetales », mais aussi l’infrastructure pour l’irrigation et la gestion de l’eau , et le réseau de transport constitué de routes de montagne et de ponts qui reliaient les plantations entre elles et avec les ports d’exportation du café .La topographie, dominée par les pentes abruptes et escarpées des contreforts de la Sierra Maestra, illustre l’ingéniosité des propriétaires de plantations ( principalement d’origine française et italienne) dans l’exploitation de l’environnement naturel par la sueur et le sang de leurs esclaves . Le bien inscrit au patrimoine mondial occupe une superficie totale de 81 475 hac dans les deux provinces de Guantanamo et Santiago de Cuba. Le grand parc national de Sierra Maestra englobe la zone du bien inscrit situé à Santiago de Cuba .