Chala, 12 ans, court tout le temps : sur les toits, dans les rues de La Havane, dans les couloirs de son école. Le film entier semble possédé, galvanisé par cette énergie brute. Et pourtant, sur le papier, sa vie n’a rien d’exaltant. Tout seul avec une mère toxico, Chala élève des chiens de combat, traîne sur les voies ferrées avec ses copains, à un cheveu de la délinquance. Sauf que le réalisateur (et auteur) du film s’éloigne du mélo social, choisit l’éclatante lumière du jour plutôt que la noirceur, la gouaille plutôt que le désespoir.
Et puis il y a Carmela, la maîtresse d’école, du genre qui vous marque à vie. Pilier du quartier, adorée des élèves, bourrue, dévouée, elle rattrape des gamins par la peau du cou, comme des chiots perdus. C’est l’autre héroïne du film, une belle figure d’enseignante altruiste et tête de mule. Derrière sa lutte à elle pour défendre Chala se dessine en filigrane la critique d’un pays coincé entre misère, émigration et lourdeurs bureaucratiques.
Porté par des comédiens charismatiques, du plus jeune à la plus âgée, le film touche à quelque chose d’universel : le bouillonnement de l’enfance. On pense sans cesse à L’Argent de poche, de Truffaut : même vivacité, même relation salvatrice entre un gosse malmené et son prof. Et surtout même réponse ouverte, impertinente, gorgée d’espoir, à la violence du monde des adultes.
Cécile Mury, Télérama
Il émane une utilité et une naïveté rafraichissante de ce long métrage. Une vraie leçon de vie et d’humanité. Une remarquable mise en scène.
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Chala sur Cine+ Club
Vendredi 19 avril - 18h45
Dimanche 21 avril - 11h10
Mercredi 24 avril - 19h05
Lundi 29 avril - 10h00
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