Guantánamo, les portes de l’enfer

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En partenariat avec Le Figaro Magazine, à l’occasion de la 200e du magazine Enquête Exclusive sur M6, dimanche, Bernard de La Villardière a pu se rendre à Guantánamo, le camp de détention le plus sécurisé au monde. Il nous livre en exclusivité son récit.

Derrière ces hauts barbelés, l’entrée du camp VI à Guantánamo. Un monde carcéral sous haute sécurité où les moindres déplacements sont filmés. Ici commence un voyage dans les zones d’ombre du droit pénal international. (Georges Mérillon/Le Figaro Magazine)

Cet enfer est bien à CUBA, mais dans la base de Guantanamo !

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Avec son pub anglais, son golf, ses jardins égayant des cottages aux façades austères, Guantánamo, en ce petit matin d’octobre, a des airs de Jersey, l’île anglo-normande. Nous sommes arrivés la veille munis de nos laissez-passer, badges autour du cou, surveillés de près par trois officiers de presse en treillis beige. Ils ne nous quittent pas un instant depuis que nous avons posé le pied sur l’enclave américaine à l’extrême sud-est de l’île de Cuba. Les conditions qui nous ont été imposées pour ce tournage sont très strictes : nous devons respecter la volonté de nos interlocuteurs de témoigner sans montrer leur visage. Il nous est impossible d’interroger des détenus, ni même de les croiser. Guantánamo a la même superficie que Jersey, 118 kilomètres carrés. Mais le comité d’accueil n’a pas la même allure. Après deux heures et demie de vol en provenance de Miami, il a fallu traîner nos bagages et le matériel de tournage jusqu’au bout du tarmac, avant de passer à travers un espace grillagé grand comme un terrain de basket. Les maîtres-chiens de la police militaire font office de machine à rayons X. La belle lumière du soleil couchant donne une touche surréaliste à la scène. Serait-il possible de passer des vacances à Guantánamo ? C’est sous escorte que nous montons dans un bus scolaire désaffecté avant de traverser la baie sur une barque qui doit dater de la guerre du Vietnam. Ma voisine d’un âge certain m’explique qu’elle quitte régulièrement sa maison du Michigan pour venir ici se reposer avec son mari retraité, car elle s’y sent plus en sécurité qu’aux États-Unis.

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