L’eau reviendra mais les sites symboliques seront aussi sauvegardés

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Le littoral nord de La Havane, avec un tissu urbain et des paysages d’une grande valeur, est une des régions et sites du pays identifiés comme parmi les plus sensibles au changement climatique.

Au début, personne n’y a prêté suffisamment attention, mais le changement climatique est un enjeu sérieux. Il s’agit d’un des plus grands défis pour aujourd’hui et pour l’avenir de l’humanité. La lutte pour un monde plus écologique n’a pas de frontières et requiert l’effort coordonné de la part de toutes les nations.

Cuba a accueilli à bras ouverts et avec sérieux cette requête et a mis en place un programme national de grande envergure pour y faire face, étant donnée la condition insulaire de l’archipel caribéen.

Face à cette adversité est née la « Tarea Vida » ( Tâche Vie), initiative qui comprend un vaste programme, dont l’objectif est de limiter les dégâts dans ces régions plus vulnérables.

Les actions, absolument prioritaires pour la politique environnementale du pays, s’orientent vers la prévention, la préparation, et la restauration afin de contrecarrer et réduire les risques et les vulnérabilités et de nous adapter à ce phénomène qui nous impacte à tous, selon les déclarations d’experts cubains.

SITES PRIORITAIRES

Le littoral nord de La Havane, doté d’un milieu urbain et de paysages d’une grande valeur, est une des zones et sites du pays reconnus comme parmi les plus vulnérables.

D’après des articles parus dans les pages de cet hebdomadaire, des vagues de plus de 10 mètres de haut ont réussi à pénétrer à l’intérieur des terres et ont inondé une grande partie des communes du littoral de la capitale cubaine. Cet événement météorologique et bien d’autres ont renforcé le besoin d’être mieux préparés pour contrôler autant que possible les effets pervers dans cette zone.

Si on tient compte de cette réalité et du péril croissant du changement climatique, il existe un plan qui réunit plusieurs organismes et dont le but est de sauver « le Malecón » et de chercher des solutions en accord avec les mesures urbanistiques et la préservation des biens ayant une valeur architecturale.

Le projet inclut la coordination d’une série d’actions qui concernent naturellement les installations les plus exposées et une autre série de travaux, de solutions et d’investissements qui ne risquent pas de ternir l’image de cette zone emblématique.

LA STATUE DE CALIXTO GARCIA

Décidés à ne pas se laisser dépasser par la force du changement climatique, les responsables du patrimoine de la capitale ont décidé récemment de déplacer la statue du Général en chef de l’Armée de Libération Calixto Garcia, située dès la fin des années 50 du siècle dernier à l’Avenue des Présidents et Malecón, et de la réinstaller dans un des ronds points de Quinta Avenida.

La statue de Calixto Garcia a été replacée dans un des ronds points de la Quinta Avenida . Photo : Espinosa , Maykel.

Ce noble dessein qui est de préserver monuments et effigies si significatifs dans le devenir historique de la Patrie, a entraîné le démontage du monument équestre qui supportait la statue du Général des Trois Guerres, en raison de sa détérioration due à sa proximité avec la mer.

Une usure qui s’est aggravée avec les avancées de la mer et suite aux derniers cyclones, de plus en plus fréquents et violents. D’où la décision de déplacer la statue à l’ endroit en question, où, à en juger d’après les spécialistes, il profite de l’éclairage, du pavage et de la signalétique.

PLACE CONTRE L’IMPÉRIALISME

Une autre épreuve définitive dans ce défi imposé par le changement climatique, est d’actualité ces jours -ci. Il s’agit de la restauration de la Tribune Anti-impérialiste, site très emblématique de la capitale et de Cuba, et qui inévitablement exige une
couverture plus solide pour se défendre de l’impact de la mer toute proche.

Les travaux sur l’Esplanade ne supposent en aucun cas qu’on va démolir la tribune,
d’après les déclarations sur le site Cubadebate d’Oreste Llanes Mestres, vice-président du Conseil de l’Administration Provinciale (CAP).

Il a dit qu’il était inévitable d’intervenir maintenant sur cette œuvre car la Tribune a subi les assauts du cyclone Irma. Les inondations côtières ont endommagé toutes
les installations de la place, a-t-il expliqué après avoir précisé que les structures métalliques sont aussi abîmées en raison du salpêtre et de l’impact environnemental.

Llanes Mestres a laissé entendre que la rénovation de la Tribune inclut un autre format et une autre structure, ce qui doit lui garantir une plus grande durabilité et protection face aux assauts de n’importe quel phénomène météorologique, et que dans le projet collaborent de façon coordonnée des organismes, institutions et plusieurs ministères.

La première phase de la réalisation, a-t-il précisé, doit être terminée avant le 26 juillet 2019.

Le vice-président du CAP a ajouté que des fonds seront aussi destinés pour rafraîchir les bâtiments aux alentours de la Tribune et que cette dernière sera toujours une place par excellence pour la lutte contre l’impérialisme, une scène de grandes batailles et de victoires, issue de la mobilisation du peuple pour libérer l’enfant Elian González.

Il a assuré que le monument à José Marti, pilier symbolique dans la Tribune, sera inamovible et que de là nous continuerons à défendre l’œuvre et la pensée de Fidel.

Tous ces aménagements et décisions radicales traduisent les urgences que nous impose le changement climatique et démontrent ce besoin de le combattre, de limiter ses effets, et d’accélérer les travaux dans les endroits les plus exposés.

Le cyclone Irma a complètement noyé la Tribune Anti-impérialiste, qui, en ce moment, est soumise à un processus de restauration.
Photo : Extraite de Cubadebate.

MISES AUX NORMES URBANISTIQUES POUR LA ZONE DU MALECON TRADITIONNEL

Dans les nouvelles constructions on impose l’emploi de matériaux résistants aux intempéries.

On considère que 15% du terrain à bâtir est un espace découvert et on maintient le profil urbain traditionnel, à l’exception de quelques coins où l’on pourra édifier des bâtiments plus élevés.

On interdit les rez-de-chaussée à usage d’habitation, et qui devront être réservés à des activités commerciales et de services. Les sous-sols seront seulement utilisés comme parkings.

Il sera obligatoire d’élever le niveau de l’appartement par rapport au niveau du trottoir de 15 et 45 centimètres dans les porches et 1,20 mètre à l’intérieur des constructions.

On conservera la structure urbaine d’origine, spécialement les formes et dimensions des pâtés de maisons, parcelles, et des galeries à arcades publiques.