Un boulevard 100 % cubain !

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Il existe à La Havane deux grandes artères piétonnières. La rue Obispo, dans la Vieille Havane, est bien connue des touristes. Ceux-ci y défilent quotidiennement pour découvrir certains commerces intéressants, comme ce magasin d’instruments de musique, pour visiter certains sites historiques comme l’hôtel Ambos Mundos, fréquenté, à une certaine époque, par l’écrivain Ernest Hemingway, pour la boutique de guayabera, ces magnifiques chemises en lin à quatre poches, pour la Place d’Armes, tout au bout de la rue, là où se trouveraient les restes de la terreur des Anglais, Pierre Lemoyne d’Iberville dont on peut voir le monument, érigé sur le front de mer, le fameux malecon

LE BOULEVARD "SAN RAFAAEL"...

L’autre rue piétonnière, le Bulevar de San Rafael, peut se targuer d’être 100% cubaine. Très peu connue des touristes, elle a fait l’objet au cours des derniers mois d’une cure de jouvence, avec un nouveau pavement, entre autres. Elle débute à l’avenue du Prado, face au Parc central, tout près du Capitolio, là où se trouve le Gran Teatro Alicia Alonso, et s’étend jusqu’à l’avenue Galiano, en plein cœur du Centro Habana.

Ici, sur cette artère interdite aux véhicules automobiles et aux motos électriques, circulent en toute sécurité les familles cubaines, les jeunes et les moins jeunes, gens du quartier essentiellement. Les nouvelles devantures des nombreux commerces piquent la curiosité et nous incitent à y entrer pour découvrir ce qu’on y offre. Ici, on peut payer aussi bien avec des pesos qu’avec des CUC.

On a conservé certaines vieilles institutions, comme le cinéma Rex, qui fera la joie des nostalgiques des années 1950, et un autre cinéma, le Cinecito, offre, lui, une programmation pour enfants. L’ancien hôtel Royal Palm a été converti en édifice à logements. Il y a aussi les Galeries San Rafael, une sorte de magasin à rayons comme l’était Eaton à Montréal, où on peut trouver chaussures, vêtements, éléments de décoration pour la maison, bibelots et autres souvenirs, ainsi que des livres. Du coup, on se trouve plongé dans le Cuba des années 1950. Ce tronçon de rue, contrairement à la rue Obispo, n’a rien de touristique, les prix y sont donc plus bas et on peut même marchander le prix d’un objet désiré.

On y trouve tout ce qu’il faut pour la vie de quartiers, parc, pharmacie, bijouterie, galerie d’art, magasins d’alimentation, bars, salon de coiffure, marchand de glace, des lieux de restauration rapide et autres pizzérias, d’autres plus classiques, et aussi un bistrot français, el Bazar francés, qui ne sert que des petits-déjeuners. Les nombreux

vendeurs ambulants, qui offrent fruits et légumes du jour, ont pris place dans les rues adjacentes.

Si on continue notre marche au-delà de la rue Galiano, on arrivera à l’Université de La Havane. Mais pour prendre le pouls de la ville, pour observer comment vivent les Havanais, comment ils discutent, comment s’amusent leurs enfants, c’est vraiment la partie du « bulevar », entre les rues Prado et Galiano, qu’il faut arpenter et découvrir, en s’assoyant sur un des nombreux bancs publics ou en s’offrant un café-croissant au bistrot français.