L’ordre international injuste considère la santé comme une marchandise

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Le 23 septembre dernier, au siège de l’Organisation des nations unies (ONU), le ministre cubain des Affaires étrangères a prononcé une allocution déplorant que la santé soit considérée « comme une marchandise et non comme un droit ». En effet, cela met gravement en cause l’accès à la santé de près de la moitié de la population mondiale. À Cuba, le durcissement du blocus étatsunien représente non seulement une violation des droits de sa population mais il entrave les actions de coopération menées depuis de nombreuses années avec les pays en voie de développement.

Nicole Bedez

L’ordre international injuste considère la santé comme une marchandise

Nations unies - 23 septembre 2019 - Le ministre cubain, Bruno Rodríguez, a aujourd’hui dénoncé le fait que, à cause de l’ordre international injuste et du système capitaliste, la santé est considérée comme une marchandise et non comme un droit.

 Dans son intervention lors de la réunion à haut niveau sur la couverture médicale universelle, au siège de l’ONU à New York, il a rappelé que près de la moitié de la population mondiale n’a pas accès aux soins médicaux de base.

« Le capitalisme est opposé philosophiquement à la couverture médicale universelle car celle-ci impliquerait des responsabilités accrues et des dépenses publiques pour les États et, en conséquence, un espace et des profits moindres pour ceux qui s’enrichissent aux dépens de la santé d’autrui. »

 À cet égard, a-t-il ajouté, l’expérience cubaine démontre que lorsqu’il y a suffisamment de volonté politique, il est possible de construire un système de santé unique, public, gratuit et accessible à 100 % de la population.

 Fin 2018, Cuba a enregistré une espérance de vie de 78,45 ans et un taux de mortalité infantile de 4,0 pour mille enfants nés vivants. La couverture vaccinale était de 98 %, avec éradication de 14 maladies infectieuses, 9 maladies qui ne représentaient pas un problème de santé, et 29 maladies contagieuses sous contrôle.

 En outre, les indicateurs qui ont reconnu la Grande île comme étant le premier pays à éliminer la transmission de la mère à l’enfant du virus du sida et de la syphilis congénitale ont été respectés.

 Pour obtenir ces résultats, Bruno Rodríguez a souligné que non seulement nous avons fait face aux défis que nous impose notre condition de petit pays en voie de développement mais également aux conséquences du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis depuis près de 60 ans et qui, actuellement, se durcit.

 Le ministre cubain a indiqué que « le blocus est le principal obstacle à notre développement et l’unique entrave actuelle à l’obtention de résultats encore plus tangibles dans le domaine de la santé. Il constitue une violation flagrante, massive et systématique des droits humains de l’ensemble de notre peuple ».

 La santé est l’un des domaines sur lesquels ce génocide politique étatsunien a le plus d’incidence et, pour couronner le tout, Washington s’en prend maintenant aux programmes de coopération médicale cubaine avec les pays en voie de développement, dans le but de les décrédibiliser et de les saboter.

 Ces programmes, fondés sur des principes éthiques et humanistes, représentent un exemple de coopération Sud-Sud. Ils ont apporté leur aide à de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie.

 Le ministre a indiqué qu’en attaquant ces projets, les États-Unis non seulement agressent Cuba mais ils sapent les réelles perspectives d’un grand nombre de nations en développement d’instaurer la couverture médicale universelle, de matérialiser le droit humain à la santé et d’atteindre les Objectifs de développement durable.

 Il a insisté sur le fait que l’accès à la santé est un droit humain et que les États-Unis commettent un crime en ayant pour but de le limiter ; mais ils se trompent en imaginant qu’ils pourront éliminer ces programmes.

 Cuba continuera à apporter son soutien sans faille à ces pays du sud qui en ont besoin et poursuivra le renforcement de sa longue tradition de coopération et d’échange avec des institutions, telles les Organismes mondiaux et panaméricains de la Santé qui ont conscience de ce que compter sur des services de santé de qualité pour tous est une condition fondamentale pour assurer le développement.