Entretien avec François Pache

photographe, auteur de l’exposition « La Habana Vieja Renaissances »

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" En octobre 2017 à l’UNESCO, c’est le lancement des activités de Cuba Coopération France pour les 500 ans de La Havane. Mon ami Kiflé Selassié, ancien directeur du Fonds International de la Culture de l’UNESCO, me présente François Pache qui vient de réaliser un très beau travail photographique sur l’Éthiopie. Il souhaite réaliser un projet similaire sur La Havane. Nous l’accompagnerons durant deux années avec la Casa Victor Hugo et la SNCF dont il est l’un des cadres. La SNCF est l’un des principaux partenaires internationaux des chemins de fers cubains.
Le 18 octobre, à la Casa Victor Hugo, se tiendra le vernissage de cette très belle aventure. L’exposition reviendra ensuite en France où elle est déjà programmée en 2020 ".

PHM

François Pache répond ci-dessous à nos questions

Q : Présentez-vous et d’où vient votre passion pour la photo ?

R : La photographie est pour moi une 2 [1] vie, une passion qui remonte à l’enfance. Elle vient en contrepoint d’un parcours professionnel d’ingénieur et de responsabilités dans de grandes entreprises. Je suis actuellement en activité à la SNCF.
J’approfondis mon travail photographique en travaillant l’expression de mes personnages. Tout comme mon parcours professionnel m’amène à accorder une plus grande attention à l’humain. C’est un parcours de vie.
J’ai perfectionné ma technique et la relation avec le modèle avec le photographe d’art William Ropp.
Mon exposition photos « ETHIOPIE, d’une présence à l’Autre, portraits millénaires et regards sur la mémoire du monde » reçoit actuellement un très bel accueil auprès du public et de la critique.
https://francoispache.book.fr/

Q : vous connaissiez Cuba ? Quelle est l’origine de ce projet sur la Vieille Havane

R : J’ai parcouru l’île en 2017. J’ai découvert une société métissée et plurielle, attachante. J’ai réalisé pendant ce premier voyage de belles rencontres photographiques. Des histoires parallèles d’hommes et de femmes qui réussissaient à sublimer leur condition, dans un mélange de gravité et de joie de vivre. J’avais alors réalisé une belle série de portraits. L’année suivante, j’ai réussi à retrouver plusieurs de ces femmes et de ces hommes et à leur en apporter un tirage. Cela a été chaque fois une belle émotion.
Lorsqu’avec Philippe Mano nous avons eu l’idée de rendre un hommage photographique au projet de restauration de La Vieille Havane, je lui ai proposé de porter un regard sur les liens qui unissent les habitants de La Vieille Havane à ses monuments et à ses lieux de vie. En plaçant l’humain au cœur d’une exposition photographique, nous rendrions hommage à l’ambition du projet de restauration qui embrasse l’ensemble des composantes du patrimoine architectural et humain, dans le dessein d’une
« restauration intégrale » et d’une renaissance de la Cité.

Q : Quel fut votre travail à La Havane sur l’exposition et la collaboration avec la Maison Victor Hugo ?

R : J’ai poursuivi mes prises de vue à La Havane à l’automne 2018, en compagnie de Danae Plata Rio de la Maison Victor Hugo. Son intelligence et son énergie m’ont ouvert des portes auxquelles je n’aurais pas eu accès. Grâce à elle, j’ai réussi à capter des instants de vie auprès d’étudiants, d’apprentis des métiers de la restauration et du bâtiment, auprès d’artistes. Ils témoignent de l’enracinement populaire dans un urbanisme respectueux d’une identité plurielle. Ils sont le signe que l’âme de La Vieille Havane est bien vivante.

Q : Que retenez-vous de cette expérience ?

R : Tout d’abord, le plaisir du travail avec nos amis de la Maison Victor Hugo. Danae est une jeune femme intelligente et remarquable. Le travail de préparation de l’exposition pendant l’année qui a suivi a été l’occasion de mieux les connaître et d’approfondir le lien avec Cuba. Enfin le travail sur une thématique particulière avec ses contraintes a été une expérience intéressante, différente de celle d’un travail de recherche personnelle plus libre.

[1ème