Être comme le Che : aujourd’hui et demain

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LE 9 Octobre 1967, le CHE, était torture et assassiné à La Higuera en Bolivie. Il est enterré dans un mausolée à Santa Clara aux cotés de six de ses derniers compagnons guérilleros.

Aussi grand que lui, Fidel demanda un jour, en même temps qu’il répondait, comment nous souhaitions que nos enfants soient, ceux-là mêmes qui aujourd’hui se posent la même question pour les leurs : « Nous voulons qu’ils soient comme le Che ! »

« Je suis ou serai » : c’est sans doute le conflit personnel le plus récurrent qui, en matière d’éthique révolutionnaire, provoque en nous ce débat lorsque la mémoire du Che nous convoque.

« Je suis ou je serai » : c’est sans doute cette question profonde qui emplit la poitrine des hommes les plus conscients, qui connaissent cette force vive qui s’impose depuis l’histoire et l’exemple irréprochable de Guevara.

Il est clair, tout d’abord, que cette question ne s’adresse pas à tous, de même que le Che ne signifie pas la même chose pour tous. Un homme devient un symbole seulement pour ceux qui partagent des utopies, alors que pour d’autres il reste l’homme de l’Histoire.

La question est que le Che convoque précisément à tous les niveaux : légende, leader, soldat, compagnon, père, homme ordinaire....

Rien dans sa vie et dans son œuvre n’a besoin d’une plaidoirie qui défende ses valeurs. Il n’en eut pas besoin vivant, alors que parlaient pour lui son comportement et les actions qui le feraient entrer dans l’Histoire. Encore moins plus tard, lorsqu’il quitta le monde des vivants de chair et d’os pour entrer dans l’éternité.

De l’enfant de Rosario en Argentine au chef de la guérilla bolivienne, il traversa des épisodes constants de gigantesques défis : contre l’asthme ? Escalader toutes les montagnes ; pour apporter des soins ? Qu’importe s’il dut traverser une rivière à la nage dans la jungle ; apprendre les souffrances des peuples ? Il suffit de parcourir à moto l’épine dorsale d’un continent enfiévré ; aider à y remédier ? Se donner tout entier au combat et embarquer sur le yacht Granma, et se battre et triompher et faire la Révolution qui allait déclencher la rébellion continentale, dans laquelle il savait déjà qu’il allait mourir.

Ses impossibles objectifs accessibles furent tout aussi légendaires que l’homme et, même ainsi, pour les simples révolutionnaires qui le comprennent, il légua un vaste témoignage de défis réalisables au quotidien dans les dimensions de l’humain et du vertueux.

Aussi grand que lui, Fidel demanda un jour, en même temps qu’il répondait, comment nous souhaitions que nos enfants soient, ceux-là mêmes qui aujourd’hui posent la même question pour les leurs : « Nous voulons qu’ils soient comme le Che ! »

C’est de cela dont il est question aujourd’hui : de nous demander si nous sommes ou si nous serons comme le Che ; de comprendre que la question n’est pas de choisir de l’être aujourd’hui ou de l’être demain, mais de l’être toujours, francs, audacieux, travailleurs, solidaires, critiques, inébranlables et bien sûr sensibles, rêveurs et dévoués au bien commun, car le bonheur construit pour soi-même n’est pas authentique. Cela n’est vrai que lorsque, comme ce guérillero du monde, on a une âme collective et une vocation d’humanité.