Malgré les restrictions, le budget cubain conserve son caractère éminemment social

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Les prévisions pour 2020 garantissent les services de base dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture et des sports, ainsi que la mise en œuvre des politiques sociales, la défense du pays et le maintien de l’ordre intérieur

Le budget prévu pour 2020 est placé sous le signe de l’économie et de la rationalité des dépenses, et accorde la priorité à la maximisation des recettes à partir de toutes les réserves disponibles dans l’économie, a déclaré lundi en conférence de presse Vladimir Regueiro Ale, Premier vice-ministre des Finances et des Prix.

Le harcèlement et la traque financière découlant de l’intensification du blocus se poursuivent, c’est pourquoi, a-t-il dit, une analyse détaillée de l’utilisation et de la destination des dépenses est essentielle pour éviter des pertes inutiles.

Durant l’année en cours, a-t-il rappelé « les modifications budgétaires visant à accroître les dépenses ne répondront qu’aux ajustements du plan de l’économie, à des niveaux d’activité approuvés et à des décisions du gouvernement central. De même, les dépenses salariales et l’impôt sur l’utilisation de la main-d’œuvre sont définies comme des indicateurs de gestion et de destination spécifiques dans le secteur budgétisé ».

Regueiro Ale a insisté sur l’évaluation, poste par poste, du budget, sur la base des états financiers, en vue d’une prise de décision opportune, en plus de la nécessité de renforcer l’information et la discipline comptables.

Malgré les restrictions, a-t-il souligné « le budget cubain conserve son caractère éminemment social, puisqu’il garantit les services de base en matière d’éducation, de santé, de culture et de sports, ainsi que la mise en œuvre des politiques sociales, la défense du pays et le maintien de l’ordre intérieur ».

Il assure également la continuité de l’augmentation partielle des salaires dans le secteur budgétisé et des pensions de la Sécurité sociale.

Revenus

66 291 millions de pesos sont prévus, ce qui représente une croissance de 11,5 %.

Cette planification a tenu compte de la hausse substantielle prévue de la circulation du commerce de détail, ainsi que de toutes les actions mises en œuvre pour améliorer l’efficience des entreprises, notamment dans le secteur public, qui garantit 85 % des revenus totaux. Les recettes fiscales jouent également un rôle clé, puisqu’elles représentent 74 % du total.

Atteindre ces résultats exige :

• De la discipline dans les contributions mensuelles des acteurs économiques, afin de permettre une liquidité en temps utile.

• Renforcer le contrôle et la gestion systématique des administrations fiscales municipales et provinciales.

• Continuer à promouvoir la culture fiscale, en insistant sur l’importance de payer l’impôt et, en même temps, d’accroître la rigueur des mesures à l’encontre des contrevenants.

Recettes fiscales : 49 348 millions de pesos, soit une croissance de 12%

• Les impôts sur les biens et services, qui représentent 37 % des recettes brutes totales, devraient augmenter de 14 % et 25 %, respectivement.

• L’impôt dû au titre des bénéfices des entreprises représente 19% du revenu brut et augmente de 4%, dépassant les 12 milliards de pesos.

• La taxe sur l’utilisation de la main-d’oeuvre et la cotisation à la Sécurité sociale prévoient des hausses résultant des augmentations de salaire et des pensions.

• La contribution territoriale pour le développement local prévoit 1,144 milliard de pesos, soit un montant similaire à celui de 2019.

• Les contributions des formes de gestion non étatiques représentent 13% des recettes totales, et l’on prévoit une croissance de l’ordre de 12%.

Sur ce total : les travailleurs à leur compte contribuent à hauteur de 50 %, les coopératives non agricoles de 17 % et les autres formes de gestion non étatique de 33 %.

Certaines mesures fiscales prévues en 2020

• Appliquer l’impôt sur le revenu des personnes physiques aux sportifs qui sont engagés à l’étranger.

• Simplifier la liquidation annuelle et le paiement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques aux producteurs agricoles individuels. En l‘occurrence, le barème progressif est remplacé par un taux d’imposition de 5 %.

• Mise à jour des activités taxées dans le cadre du régime simplifié.

Concernant les réserves dans le recouvrement des recettes fiscales pour 2020, Vladimir Regueiro a attiré l’attention sur les retards dans le dépôt des déclarations sous serment, ainsi que le non-paiement des impôts sur les bénéfices et les revenus personnels. À cela s’ajoutent l’accumulation de dettes fiscales et la fraude par sous-déclaration du revenu liée à la vente de maisons et de véhicules entre particuliers.

Par ailleurs, il a souligné l’importance d’impliquer les travailleurs dans l’analyse du respect du recouvrement au niveau de chaque entité, unité d’entreprises de base, y compris dans les formes de gestion non étatiques.

Dépenses

La vice-ministre des Finances et des Prix, Maritza Cruz, a rappelé quant à elle que plusieurs principes sont inviolables dans l’exécution du budget : éviter les dépenses superflues et non prioritaires, maintenir un contrôle rigoureux des dépenses publiques, utiliser efficacement les ressources matérielles et financières allouées ; ainsi que renforcer les mesures d’économie des vecteurs énergétiques et rationaliser les dépenses des services de base tels que le téléphone, l’eau et le gaz, entre autres.

Pour 2020, les dépenses totales devraient s’élever à 73 186 millions de pesos, soit une hausse de l’ordre de 10,5 %. Les aspects les plus importants de cette croissance sont les dépenses courantes, qui soutiennent les services sociaux de base, la politique de subventions pour les actions dans le logement, ainsi que l’amélioration des salaires dans le secteur budgétisé.

Un autre volume important de ressources est destiné aux investissements, avec une priorité totale pour :

• Le Programme du logement.

• Les travaux d’infrastructure, y compris les sources d’énergie renouvelables.

• Le secteur touristique.

• La lutte contre la sécheresse.

• Les investissements dans les secteurs sociaux de l’éducation et de la santé.

Quant au budget de la Sécurité sociale, il couvre 1,68 million retraités, dont 96 % au titre des pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès.