Díaz-Canel fixe des priorités pour l’emploi à Cuba

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Article de Leticia Martínez Hernández, Revista Bohemia, 18 janvier 2020, traduit par Pascale Hébert

Lors d’un dialogue approfondi avec des hauts fonctionnaires du MTSS – auquel ont participé également le Premier Ministre, Manuel Marrero Cruz, et le secrétaire général de la Centrale des Travailleurs de Cuba, Ulises Guilarte de Nacimiento- Díaz-Canel a proposé une sorte de feuille de route pour cette année qui commence tout juste. Au cours du dialogue, il a dit : « il faut définir ce qu’il faut pour déployer toutes les formes de gestion et de propriété qui sont ratifiées dans notre Constitution ».

(Photo ACN)

Le Président de la République, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, a plaidé pour lever les obstacles à tout ce qui sera nécessaire pour parvenir à une meilleure politique de l’emploi, lorsqu’il est intervenu ce samedi lors de la réunion annuelle de bilan du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale.

« Nous devons continuer de rechercher une approche plus intégrale des problèmes qui concernent l’emploi, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé », a précisé le dirigeant cubain, qui a insisté, en outre, sur l’amélioration des conditions de travail et sur la mise en œuvre de moyens de protection.

Lors d’un dialogue approfondi avec des hauts fonctionnaires du MTSS – auquel ont participé également le Premier Ministre, Manuel Marrero Cruz, et le secrétaire général de la Centrale des Travailleurs de Cuba, Ulises Guilarte de Nacimiento- Díaz-Canel a proposé une sorte de feuille de route pour cette année qui commence tout juste. Au cours du dialogue, il a dit : « il faut définir ce qu’il faut pour déployer toutes les formes de gestion et de propriété qui sont ratifiées dans notre Constitution ».

Nous nous sommes interrompus, a-t-il estimé, en ce qui concerne les coopératives ; et le sujet des petites et moyennes entreprises est également en suspens. Ces choses-là, il faut commencer à lever leurs obstacles ».

Vous devez, a dit le Président, faire un ensemble de propositions concernant le salaire, l’embauche, l’emploi et la relation secteur public-secteur privé.

Nous devons beaucoup avancer pour favoriser définitivement l’entreprise publique, a-t-il précisé. « Une partie de ces obstacles ont à voir avec des catégories d’emploi et de salaire, avec la manière dont nous embauchons, avec la manière dont on détermine la salaire, avec les indicateurs et avec le fonctionnement des systèmes de gestion et de paiement », a souligné Díaz-Canel.

Lors du débat, le Chef de l’Etat a critiqué « la lenteur avec laquelle nous affrontons parfois les problèmes et avec laquelle nous proposons la prise de décisions ». Nous prenons encore du retard, a-t-il ajouté, à cause de ce poids de la bureaucratie, de l’inertie dont nous devons nous délivrer à nous tous.

L’une des choses auxquelles nous appelons dans le Plan 2020, a-t-il mis en avant, c’est qu’il faut achever définitivement de lever les obstacles à l’économie et aux processus sociaux du pays ».

Je souhaite, a-t-il commenté, qu’avant la fin du mois de janvier les organismes nous remettent un résumé des obstacles qui les pénalisent dans le travail, « pour voir comment nous commençons à organiser depuis le gouvernement les décisions qui pourront progressivement les éliminer le plus rapidement possible ».

Parmi les priorités pour 2020, il a signalé : « continuer de travailler à la création de nouveaux emplois », surtout analyser cette problématique dans les provinces orientales où - a indiqué le Chef de l’Etat- se créent très peu d’emplois et où il y a beaucoup de jeunes qui sont coupés des études et du travail. Il faut faire des propositions, a-t-il signalé, sur la façon dont nous allons y remédier.

De même, il s’est montré insistant en se référant à l’attention à porter au travail des auto-entrepreneurs, secteur « que nous devons éloigner de l’illégalité et de l’impunité ». Il faut contrôler, a-t-il indiqué, ceux qui sont reconnus comme tels », mais le plus gros problème que nous avons, ce n’est pas avec eux mais avec ceux qui exercent une activité privée sans être déclarés. Ceux-là, personne ne les embête et ce sont eux qui dénaturent toute notre avancée ».

Le Président a appelé à suivre de près les sujets liés au télétravail, au cumul de divers emplois et à l’embauche, avec le plus faible nombre possible d’empêchements pour aller vers une utilisation plus efficiente de notre force de travail.

Il a également pressé les hauts fonctionnaires du Ministère à « avancer dans les systèmes de gestion et de paiement qui mettent le secteur public en condition d’avoir autant de succès que celui qu’on attribue parfois aujourd’hui au secteur privé ».

Díaz-Canel a défendu, en outre, l’idée d’être plus intégraux en matière de prévention, d’assistance et de travail social, de mieux former les travailleurs sociaux, de parvenir finalement à un accompagnement des personnes les plus vulnérables et de travailler sur les causes qui les ont amenées à ces situations. Il a même parlé de revenir aux prémisses sur le travail social défendues par le Commandant en Chef de la Révolution, Fidel Castro Ruz.

En faisant le bilan de l’activité réalisée par le MTSS pendant l’année 2019, le dirigeant a estimé que l’on avait atteint de meilleurs résultats dans le positionnement de la force de travail qualifiée et de celle qui est encore en formation, dans les relations avec l’académie et dans l’informatisation des processus.

Il a rappelé aussi qu’on était parvenu à l’augmentation des salaires dans le secteur budgétisé, avec un impact surtout dans le secteur de l’éducation et dans celui de l’administration publique.

Nous sommes parvenus, a-t-il estimé, à donner aux entreprises plus de libertés liées au salaire, comme, par exemple, la possibilité de payer cinq fois le salaire au moment de répartir les bénéfices.

On a avancé dans le perfectionnement des systèmes de paiement, on a suscité un débat sur le point de savoir s’il était juste ou non de payer pour la valeur ajoutée brute, et progressivement on a introduit d’autres formes de paiement comme le paiement à la tâche, a-t-il rapporté.

De la même manière, on a augmenté les pensions et dans le cadre de l’augmentation des salaires dans le secteur budgétisé, on a étendu le paiement de la contribution spéciale à la Sécurité Sociale à un plus grand nombre de travailleurs.

Au cours du fructueux débat, les hauts fonctionnaires du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale ont mis sur la table des sujets tels que l’attention à porter aux jeunes diplômés, à propos de laquelle la Ministre, Martha Elena Feitó Cabrera, a estimé que l’on doit continuer de travailler sur la relation avec les étudiants dès qu’ils sont en troisième année d’études et qu’ils commencent déjà à entrer en contact avec les centres de travail, et non pas lorsqu’ils terminent leur dernière année.

De même, on a échangé sur la nécessité de faire de meilleures analyses concernant le secteur privé et de supprimer les rigidités de la liste qui régule aujourd’hui les activités du travail autonome, de favoriser davantage encore l’utilisation des cartes magnétiques pour la perception des pensions et de maintenir comme instrument quotidien de travail la « banque de problèmes » identifiée par le Ministère, sujet sur lequel le Premier Ministre a tout spécialement insisté, l’estimant être la meilleure voie pour faire un suivi constant des problèmes et pour alerter à temps, pour agir en conséquence et rapidement.

(Photo : Prensa-latina.cu)