Cuba à Aubenas

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Des propos de notre ami Philippe MANO, secrétaire général du comité Ardèche Grand Sud Est, et membre du bureau national de l’association en charge de la Culture, recueillis par Anthony Soudan et publiés dans le Dauphiné Libéré le 18 février 2020.

Philippe Mano : « À Cuba, il y a un vrai intérêt pour la France »

Dans le cadre d’Invitation aux Caraïbes, Philippe Mano tiendra une conférence sur “La France et Cuba, une relation particulière”, ce mardi 18 février. Entretien avec l’écrivain et journaliste qui œuvre au sein du comité Ardèche Grand Sud Est de Coopération Cuba.


  • Rappelez-nous votre role au sein du comité local de Cuba coopération France ?
    « Je m’occupe de la culture. Chaque année depuis 7 ans, nous faisons une action à Aubenas ou dans le coin. En 2020, dans toute la France, nous fêtons les 500 ans de La Havane. Lorsque nous avons appris la programmation d’Invitation À, nous avons proposé notre idée avec une exposition, une conférence et du
    cinéma. »
  • Vous êtes l’auteur de “La France et Cuba, petit manuel d’une relation particulière”, comment évoluent justement les liens entre les deux pays ?
    « Il faut savoir que le blocus américain n’est pas terminé...
    On a même vécu un retour en arrière avec l’élection de Donald Trump. Avec l’extraterritorialité, une entreprise française peut difficilement travailler avec Cuba et les États-Unis (c’est la même chose avec l’Iran). Avec l’association, nous cherchons des investisseurs. Surtout, nous avons créé un lieu culturel franco-cubain : la maison Victor-Hugo dans la vieille Havane. François Hollande, le seul président français alors en activité à s’être rendu à Cuba en 2015, est même revenu dans l’île pour les 500 ans de la capitale. À Cuba, il y a un vrai intérêt pour la France et c’est réciproque. Plusieurs sociétés françaises y travaillent comme Bouygues ou encore Aéroports de Paris. »
  • Une exposition sur la Vieille Havane se tient jusqu’au 22 février à la galerie de Rolf Mollenhof. Dites-nous en plus sur cette partie de la ville ?
    « La vieille Havane a tout de la ville espagnole, c’est magnifique. On se croirait à Séville. Cette exposition est importante pour nous car nous l’avons commandée à François Page, qui a travaillé sur la renaissance de La Havane et sur les métiers qui ont été mis en place pour réaliser la restauration de la vieille ville. Tous les urbanistes du monde s’y rendent pour voir ce qui s’est passé : ils ont réussi à faire une restauration en maintenant la population sur place, tout en étant un lieu touristique. Les enfants, en costume, vont à l’école, les gens partent travailler, etc. »
  • Vous semblez fasciné par la culture cubaine...
    « Oui, je suis surtout sidéré par le niveau de formation et d’éducation des gens. Il y a des médecins cubains envoyés dans le monde entier avec de vraies compétences. Ils n’ont pas que la salsa... Ils ont une école de danse et de musique classique formidable. En littérature, ils sont très forts, avec notamment Leonardo Padura Fuentes, auteur de polars. Je suis très surpris dans les écoles d’art par la qualité de la formation. Les jeunes qui en sortent savent tout faire. »
  • Ce mercredi, il y a une soirée cinéma avec un débat accompagné d’un mojito à la fin, c’est bien ça ?
    « Tout à fait, comme nous l’avons fait l’année dernière avec l’universitaire de Lyon Magali Kabous, spécialiste du cinéma cubain. Là, nous avons sélectionné trois films en lien avec la ville de La Havane. Il faut savoir que beaucoup de jeunes cinéastes latino- américains viennent se for- mer à La Havane. D’ailleurs, Le Navire programme “Cuban Network”, l’histoire d’espions cubains qui sont envoyés pour contrecarrer les anti-castristes de Miami. C’est un bon film, qui est assez juste historiquement parlant. »
  • Propos recueillis par Anthony SOUDANI