Le blocus imposé par les Etats-Unis empêche les biens nécessaires à la santé publique d’arriver à Cuba

Partager cet article facebook linkedin email

Les deux articles suivants soulignent les conséquences du blocus imposé à Cuba par les Etats-Unis sur la santé des habitants de l’île, en particulier celles des enfants.

Le coût financier et humain en est extrêmement élevé. Et la tâche des soignants s’en trouve compliquée.

http://ww/cuba/2020-02-15/bloqueo-de-ee-uu-impide-que-lleguen-a-cuba-insumos-para-la-salud-publica

Le blocus imposé par les Etats-Unis empêche les biens nécessaires à la santé publique d’arriver à Cuba

Etre obligé d’acheter sur des marchés lointains et devoir affronter la hausse des prix des médicaments, des réactifs, des instruments médicaux, du matériel jetable, des équipements et des pièces de rechange est devenu le quotidien d’organismes comme l’Entreprise d’Import-Export de Produits Médicaux du Ministère de la Santé Publique. La jeune ingénieure Solainy Fajardo Araujo, directrice des Importations de MediCubaS.A. témoigne de l’impact du blocus dans ce secteur.

Samedi 15 février 2020

Ana Maria Dominguez-Cruz anamaria@juventudrebelde.cu

Cuba fait d’énormes efforts pour se procurer les fournitures nécessaires au traitement des maladies cardiaques. Auteur : extrait du journal Vanguardia Publié : 15/02/2020

Que ressent une mère quand les médecins lui expliquent que c’est à cause du blocus imposé par le gouvernement des Etats-Unis contre Cuba que le traitement de son enfant est retardé ? Combien de pensées se bousculent dans sa tête tandis qu’assise à ses côtés, dans un fauteuil, elle attend qu’on puisse effectuer le test de diagnostic nécessaire pour savoir de quelle maladie il souffre ? Que pense son mari qui la regarde à travers la vitre, dans l’attente « qu’arrive ce qui doit arriver ».

Comment un pays peut-il faire tant de mal à un autre ? Est-ce qu’on peut dormir tranquille en sachant qu’à cause d’une politique décidée par rancoeur, des tas de gens souffrent ou meurent d’une maladie qui, sans cela, pourrait peut-être trouver plus vite une issue favorable ?

Le blocus économique, commercial et financier que les Etats-Unis ont infligé à Cuba connaît chaque année de nouveaux « raffinements » assortis de déclarations présidentielles et de mesures législatives. Les calculs révèlent que, de 1961 à 2019, les dommages s’élèvent à 922 630 000 000 dollars, en tenant compte de la dépréciation du dollar par rapport à l’or. Quel chiffre atteignent-ils aujourd’hui ?

Les restrictions, loin de s’affaiblir, ressemblent à des murs qui montent de plus en plus haut. Les produits que Cuba peut être autorisé à acquérir devront remplir les conditions de contrôle et de classification établies par les Régulations pour la Gestion des Exportations du Département du Commerce, à partir de dispositions tenant compte de la sécurité nationale ou d’aspects liés à la biotechnologie.

Non seulement la vente de technologie de pointe pour le secteur de la santé est interdite, mais de plus les Etats-Unis n’octroient les permis que s’il sont en mesure de surveiller et de vérifier que l’utilisation réelle du produit correspond à l’objectif pour lequel l’autorisation a été donnée.. Par ailleurs, les ventes de produits destinés au secteur de la santé ont besoin d’un permis spécial, d’une durée limitée et avec des conditionnement particuliers.

Du fait du blocus, Cuba ne peut pas acheter directement à des fournisseurs étasuniens mais doit passer par des tiers. Ce qui augmente le coût du produit et de son transport, rendant aussi difficile toute opération commerciale avec certaines banques.

Etre obligé d’acheter sur des marchés lointains et devoir affronter la hausse des prix des médicaments, des réactifs, des instruments médicaux, du matériel jetable, des équipements et des pièces de rechange est devenu le quotidien de ceux qui veillent au développement du secteur de la santé cubaine auquel, d’avril 2018 à avril 2019, ont été affectés 104 148 178 de dollars, soit 6 123 498 dollars de plus qu’au cours la période précédente.

Des commandes de Medicuba refusées

La jeune ingénieure, Solainy Fajardo Araujo, directrice des Importations de l’Entreprise d’Import-Export de Produits Médicaux du Ministère de la Santé Publique (MediCubaS.A. ) rapporte que non seulement le blocus contre notre pays s’est accru sous le gouvernement du président Donald Trump, mais que le caractère extra-territorial de cette politique est devenu encore plus marqué.

« Le Gouvernement des États-Unis ne se contente pas d’appliquer en direct le blocus contre Cuba, il sanctionne sévèrement les entités d’autres nations qui effectuent des opérations commerciales avec notre pays et leur inflige des amendes, raison pour lesquelles nous essuyons de plus en plus de refus, non seulement d’entreprises commerciales et d’usines, mais aussi de banques, de compagnies maritimes et même de lignes aériennes au cours de notre processus de négociation. »

Ce qui est incroyable , d’ailleurs, c’est que le refus nous est notifié au moment de l’exécution du contrat, ou du transfert des marchandises vers notre pays, sans préavis, nous a expliqué Fajardo Araujo. « On ne nous informe pas qu’à partir de telle date, on cessera de traiter avec nous. La décision est prise subitement et c’est alors Cuba qui doit réinventer toute sorte d’alternatives pour garantir l’arrivage de ce dont nous avons besoin pour soigner le peuple.

Medium S.A. a passé des commandes à 57 entreprises étasuniennes pour acquérir des fournitures et, à ce jour, 50 d’entre elles n’ont pas répondu et trois font savoir qu’en raison du blocus, elles ne peuvent pas répondre à nos demandes.

L’organisme cubain rapporte que lorsqu’il a contacté l’entreprise étasunienne Promena Corporation pour obtenir la fourniture de matériels pour le diagnostic des maladies génétiques, (Bsu 36, GoTaq Flexi-DNA polimerasa, Nci I, Proteinasa K, Wizard DNA Clean Up System), celle-ci lui a fait savoir qu’à partir de résolutions émises par le Département du Trésor des Etats-unis, on appliquait des sanctions commerciales aux industries basées dans ce pays si elles vendaient des produits ou fournissaient des services et/ou de la technologie à Cuba.

La société Bruker n’a pas non plus accepté de vendre des spectrophotomètres, appareil nécessaire pour quantifier les substances et les microorganismes et Stryker n’a pas répondu à la demande d’endoprothèses extensibles, utilisées dans le traitement chirurgical de préservation ou de secours des membres supérieurs et inférieurs, et l’Institut National d’Oncologie et de Radiobiologie a dû se servir de prothèses fixes.

Cuba a contacté plusieurs entreprises pour acheter des médicaments nouveaux destinés à traiter le cancer, là non plus, pas de réponse. On a voulu acheter à la la Boston Scientific des prothèses valvulaires aortiques percutanées, méthode d’implant peu invasive dont bénéficieraient chaque année 60 patients de plus de 70 ans souffrant de valvulopathie aortique d’origine dégénérative, et elle n’a pas encore répondu. Il en est de même pour Zimmer Biomet à qui on voulait acheter des prothèses de genou, de hanche et dentaires.

La Directrices des Importations de Medicuba raconte à Juventud Rebelde qu’en 2019, par exemple, une entreprises allemande a refusé de livrer à Cuba le Cs-137 EG1-X, nécessaire pour faire fonctionner un appareil permettant le diagnostic du cancer. « Malheureusement, l’entreprise étasunienne Vyaire Medical Inc. a acheté des sociétés suisses et celles-ci nous ont fait savoir qu’elles ne pouvaient pas nous livrer le ventilateurs pulmonaires qui avaient fait l’objet d’un contrat.

« Nous n’avons pas pu non plus effectuer des opérations avec certaines banques de différents pays avec lesquels nous avions des relations car elles ont refusé de récupérer les documents d’expédition originaux à cause des restrictions imposées par le blocus. » a révélé la fonctionnaire.

Elle a ajouté qu’il y a des difficultés persistantes pour acquérir des pièces de rechange et certains matériels pour diverses foncions dans son secteur. Un autre exemple : la compagnie aérienne Emirates, avec laquelle Cuba n’avait jusqu’ici pas eu de problème, a refusé de transporter le médicament Levodopa carvidopa, utilisé pour traiter la maladie de Parkinson.

« Ce médicament était prêt à être importé dans notre pays quand la réception de cette nouvelle a déclenché toutes les alarmes et le processus s’est renchéri car il a fallu chercher d’autres solutions. Nous avons été confrontés à une situation similaire avec une compagnie maritime qui a suspendu tous les envois à Cuba des matériels que nous utilisons dans nos services de soins médicaux, ce qui a causé des dommages économiques considérables puisque nous avons dû rechercher d’autres transporteurs maritimes pour que les envois arrivent à Cuba. »

Fajardo Araujo assure qu’on commencera bientôt à distribuer sur le territoire national les suppléments nutritionnels et aliments à visée médicale destinés aux enfants hospitalisés dont le retard « a été dû au récent refus de la société Nutricia de nous les fournir, à cause du Titre III de la Loi Helms-Burton. »

Heureusement, Cuba peut compter sur des pays amis qui entretiennent des liens étroits de collaboration et de solidarité et qui sont prêts à nous apporter le soutien nécessaire qu’exigent de telles situations. Mais nous ne pouvons pas ignorer que les processus deviennent plus chers et plus longs, et la victime directe en est notre population, a-t-elle conclu.


http://ww/internacionales/2020-02-12/expone-cuba-en-onu-impacto-del-bloqueo-en-ninos-y-adolescentes

Cuba expose à l’ONU l’impact du blocus sur les enfants et les adolescents

Comme l’a souligné Oscar León, chargé d’affaires a.i. de la Mission Permanente de Cuba auprès des Nations Unies, le bien-être des enfants est un objectif inhérent au projet social de Cuba qui met en oeuvre pour l’atteindre entièrement des politiques, des programmes et des projets dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale et d’autres. Tout cela en dépit du blocus nord-américain.

Mercredi 12 février 1020

Laura Esquivel-Mirandadigital@juventudrebelde.cu

Halte au blocus (photo Internet-Publiée le 12/02/2020)

NEW YORK, 12 février - L’ambassadeur cubain, Oscar León González, chargé d’affaires a.i. de la Mission Permanente de Cuba auprès des Nations Unies, a dénoncé cet après-midi l’impact exercé par le blocus des Etats-Unis envers Cuba sur la santé et le bien-être des enfants et des adolescents.

« Les dommages causés par cet encerclement ne sont pas une invention, ce mécanisme inflige des dégâts humanitaires incommensurables et constitue une violation flagrante, massive et systématique des droits humains du peuple cubain » , a affirmé le diplomate lors de la Première session régulière du Conseil d’Administration de l’UNICEF et de l’adoption du Programme Pays pour Cuba, selon Prensa Latina.

« Le blocus empêche entre autres l’acquisition de technologies, de matières premières, d’équipements, de réactifs, de tests de diagnostic », a dit León González qui a regretté que la délégation étasunienne essaie, encore une fois, de politiser le travail du Conseil d’Administration, ici lors du processus d’adoption de ce programme.

Le représentant de l’île a expliqué que le Programme en question répond aux besoins et aux priorités nationaux, en accord avec le Cadre de Coopération pour le Développement Durable des Nations Unies, qu’il s’articule avec le Plan National de Développement Economique et Social jusqu’en 2030 et qu’il est cohérent avec les priorités définies dans la Convention sur les Droits de l’Enfant, qui sert de cadre de référence à la collaboration entre l’UNICEF et Cuba.

L’ambassadeur a rappelé que les enfants de l’île caribéenne bénéficient d’un suivi médical systématique par l’un des 12 842 « médecins de famille » établis dans chaque communauté.

« Mon pays est également fier d’avoir été le premier à éliminer la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis congénitale, ce qui a été validé par l’Organisation Mondial de la Santé en 2015 et ratifié en septembre dernier » a-t-il ajouté.

Cuba se situe parmi les 35 pays ayant le taux de mortalité infantile le plus bas du monde et parmi les premières nations de la région Amérique Latine et Caraïbes, avec un taux de mortalité infantile en 2019 de 5,0 pour mille enfants nés vivants, a précisé le diplomate.

Les services de santé, d’éducation, de sécurité sociale et d’autres ont été généralisés au niveau national et leur accès est aujourd’hui universel et gratuit pour tous les enfants, a-t-il ajouté.

Comme l’a souligné Oscar León, le bien-être des enfants est un objectif inhérent au projet social de Cuba qui met en oeuvre pour l’atteindre entièrement des politiques, des programmes et des projets dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale, et d’autres. Tout cela en dépit du blocus nord-américain, qui représente le principal obstacle au développement économique et social de la plus grande des Antilles et, par conséquent, à la mise en oeuvre de l’Agenda 2030.

Entre 1962 et aujourd’hui, l’impact sur le système cubain de santé publique , du fait du blocus étasunien, s’élève, d’après deschiffres officiels, à près de 3 mlliards de dollars, ajouté Prensa Latina.