La CIA et ses actions.

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Avec la prédominance habituelle des Etats-Unis, l’Agence Centrale d’Intelligence, la C.I.A., fait et défait le monde sans respecter les lois internationales ni les droits des autres pays. Son histoire est remplie d’exemples sans qu’elle n’ait jamais été sanctionnée pour ses agissements.

Récemment, on a connu sa participation dans le coup d’Etat militaire en Bolivie et l’élaboration de fausses campagnes de fraude électorale à l’encontre du Président Evo Morales , homme aux idées de gauche qui dérange les gouvernants de la Maison Blanche.

On vient d’apprendre qu’Alfredo Marcial Chirinos et Aryenis Torrealba, ex-gérants de l’entreprise pétrolière d’Etat du Vénézuela, la PDVSA, ont été emprisonnés pour avoir livré systématiquement des informations stratégiques à la C.I.A. qui permettaient aux yankees de poursuivre leurs attaques contre la principale industrie vénézuélienne, guerre économique, commerciale et financière qu’ils mènent contre ce pays avec l’intention de destituer le Président constitutionnel Nicolas Maduro.

Les Etats-Unis s’efforcent d’entraver le développement du Vénézuela, d’étouffer son économie comme ils l’ont fait il y a quelques semaines avec l’entreprise pétrolière russe Rosneft et, pour y parvenir, elle applique des sanctions aux entreprises qui passent des contrats commerciaux avec les entreprises pétrolières de ce pays.
Les pratiques scandaleuses de la C.I.A. se sont poursuivies en cette année 2020. En plus des cas antérieurs, un rapport publié le 11 février dans le Washington Post dénonce le fait que cette Agence a espionné pendant plusieurs décennies les informations chiffrées de pas moins de 120 pays dans le monde, quasiment tous alliés des Etats-Unis, ce qui est une preuve de l’absence d’éthique et de scrupules de ce pays.

Selon cet important journal, la C.I.A. associée autrefois avec le service de la République Fédérale d’Allemagne, avait acheté secrètement la compagnie suisse Crypto AG qui, par la très haute qualité de ses équipement pour crypter les messages, était parvenue à contrôler le marché dans presque tous les pays, y compris le Vatican et à l’exception de ceux du bloc socialiste avant 1990, ce qui a permis aux Etats-Unis d’obtenir opportunément des informations politiques et économiques émises par des ambassades ou des services gouvernementaux jusque dans ce XXIème siècle bien avancé.

Cette histoire d’abord connue sous le nom de code « Tesauro » puis ensuite par « Rubicon », est conservée dans les Archives de la Sécurité Nationale comme faisant partie de sa collection de joyaux.

Cuba a été victime de l’activité d’espionnage de la C.I.A. de façon permanente, bien avant le triomphe de la Révolution en 1959. Dans la décennie 50, elle opérait depuis une antenne locale dns l’Ambassade et à Santiago depuis son consulat.

La C.IA et le F.B.I. assistèrent les organes répressifs de la tyrannie de Fulgencio Batista, spécialement le Bureau pour la Répression des Activités Communistes (BRAC), en participant à des interrogatoires et en leur apportant un appui matériel et moral dans les atrocités envers le mouvement révolutionnaire.

En 1959, la C.I.A. comptait sur une vingtaine d’officiers pour diriger un large réseau de collaborateurs plus des officiers des services secrets militaires et du F.B.I… Le premier programme d’actions clandestines approuvé par le Président Eisenhower le 17 mars 1960 comporte parmi ses missions « la création d’une organisation secrète d’intelligence et d’action sur le territoire cubain ». Ce même plan ajoute : « la C.I.A. devra établir des contacts directs avec un certain nombre de cubains et, pour les protéger, elle utilisera comme couverture et avec attention un groupe d’hommes d’affaires nord-américains ».

Le recrutement de collaborateurs secrets fut dirigé, à cette époque, vers les organisations politiques, sociales et religieuses.

Les officiers suivaient aussi personnellement les chefs des réseaux organisés sur le territoire national, le lien avec des groupes terroristes internes, l’organisation d’actes de sabotage et les projets d’assassinat des principaux fonctionnaires de l’Etat. Ainsi, ils ont soutenu les infiltrations maritimes pour introduire des armes et des explosifs en même temps qu’ils sécurisaient les informations d’intelligence envoyées au Centre Principal à Langley.

Entre 1959 et 1960, la C.I.A. a créé de nombreux réseaux de collaborateurs que des enquêteurs cubains ont approximativement chiffré au nombre de 24 et comportant 539 membres, tous infiltrés par les Organes de la Sécurité de Cuba.

En janvier 1961, au moment de la rupture des relations diplomatiques, les Etats-Unis ont fermé les bureaux de la C.I.A. et ses agents sont restés avec l’aide de services secrets alliés. L’établissement de la Section des Intérêts à La Havane (SINA) le premier septembre 1977 a rendu possible la réinstallation de services d’espionnage de la C.I.A. sous couverture diplomatique.

Des publications officielles de Cuba affirment que de septembre 1977 à juin 1987 38 officiers de l’Agence ont été démasqués sur un total de 79 personnels diplomatiques affectés au SINA. 113 autres officiers avec couverture de fonctionnaires en transit sur un total de 418 diplomates qui arrivèrent sur l’île, furent également démasqués publiquement .

Ces actions ont été dénoncées par le gouvernement cubain pendant l’été 1987, en retirant le nombre de 27 agents de la C.I.A. qui étaient en réalité des agents de la Sécurité cubaine infiltrés.

Cette révélation accusatrice des actions de la C.I.A., la plus importante de celles qui ont été faites, fut tenue sous silence par la presse yankee.

Ces 27 agents ont été recrutés par des officiers yankees pour obtenir des informations sur l’économie cubaine avec l’objectif d’entraver le développement productif de la Révolution et éviter que le modèle socialiste fût imité par d’autres pays de la région. Ceci a été exprimé dans des documents officiels du Council of Foreign Relations qui affirment : « L’opposition des Etats-Unis à la Révolution cubaine et le soutien à la démocratie et au développement dans cet hémisphère ont réussi à limiter les ambitions cubaines de répandre son modèle économique et son influence politique ».

La C.I.A. a toujours été concentrée sur le recrutement de hauts fonctionnaires cubains, ceci est exposé dans un mémorandum qui porte la date du 15 août 1968 et qui dit : « Approcher les leaders autour de Castro pour les assurer que les Etats-Unis ne désirent pas mettre à terre les acquis de la Révolution et sont prêts à coopérer avec eux et les soutenir autant que nécessaire dans un gouvernement post-Castro. En échange, la C.I.A. leur proposera de travailler secrètement pour fournir des informations et peut-être même exécuter des actions opportunes qui accélèreront le remplacement de Castro à la tête du pays ».

Non par plaisir, la Maison Blanche déclara le 17 décembre 2014 : « L’administration Obama continuera d’élaborer des programmes destinés à promouvoir le changement positif à Cuba et fomentera des réformes dans le cadre de notre haut niveau d’engagement avec les fonctionnaires cubains ».

Fausses illusions car comme aurait dit José Marti : « l’illusion est un délit dans la chose publique ».

Posté par Heraldocubano