Biocubafarma garantira les 22 médicaments pour traiter le Covid-19

On compte spécialement sur l’INTERFERON Alfa 2B pour les cas estimés qui pourraient se déclarer à Cuba dans un délai de trois a six mois .

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Actuellement, le médicament fait partie des protocoles du Ministère de la Santé Publique ( MINSAP) pour la prise en charge du patient avec le nouveau coronavirus (Ariel Cecilio Lemus) /Granma

CORONAVIRUS :
Infection pulmonaire qui existe depuis la décade des années soixante. L’actuel qui provoque la maladie COVID-19. est une nouvelle souche de coronavirus SARS-Coronavirus-2 ou bien 2019-n CoV, pour lequel , pour le moment, il n’y a pas de vaccin susceptible de protéger les personnes contre ce type de maladie contagieuse, et qui s’est répandue dans plus de 100 pays dans le monde et a été déclarée pandémie par l’Organisation Mondiale de la Santé ( OMS).

Les scientifiques essaient de développer les modalités de l’immunisation ( vaccination).

Bien que, pour le moment, il n’existe pas dans le monde un vaccin préventif ou un traitement spécifique pour le nouveau coronavirus SARS Cov-2, responsable de la maladie Covid-19, l’industrie pharmaceutique cubaine garantit la production de médicaments déjà éprouvés et d’une grande efficacité comme « l’Interféron Alfa2B Humain Recombinant », et aussi d’un autre groupe de médicaments, qui font partie du protocole pour soigner des patients porteurs de cette maladie ainsi que les complications qui pourraient s’ensuivre.

D’après le directeur de BioCubaFarma, le docteur Eduardo Martinez Diaz, pour ce processus, le groupement d’entreprises a tenu compte de l’expérience de la Chine à travers un travail publié par une Association Pharmaceutique de ce pays qui offre un guide pour le dépistage et le traitement du virus.

Ce guide, a-t-il précisé, recommande comme premier médicament, l’Interféron que nous sommes tout à fait en mesure de fournir au système de santé, autant dans le pays comme au niveau international .

Cuba a déjà fourni ce médicament, produit avec une technologie cubaine dans l’entreprise mixte Changchun Heber Biological Technology située à Jilin, Chine, et on l’utilise actuellement pour les personnes vulnérables et sous suivi médical à titre préventif ainsi que chez les malades atteints du Covid-19 sous forme de nébulisation car c’est une voie rapide pour atteindre les poumons et agir au tout début de l’infection, a fait remarquer Marta Ayala Avila, sous directrice du Centre d’Ingéniérie Génétique et de Biotechnologie (CIBGB).

En même temps, a-t-elle déclaré, nous sous sommes préparés pour l’utilisation de l’Interféron à Cuba car nous en avons la capacité dans l’entreprise mixte mais aussi dans le pays.

En ce qui concerne cette thérapeutique , qui a une action antivirale, la sous-directrice a expliqué que les interférons sont des molécules que produit l’organisme lui même face aux attaques virales, c’est pourquoi ils sont la première réponse organique du système immunitaire pour combattre la maladie .

Lors des précédentes manifestations du coronavirus, le SARS en 2002 et le MERS en 2012, on a aussi utilisé les interférons pour soigner et traiter les personnes infectées. Des études publiées à posteriori ont démontré que ces virus, au lieu d’induire la création d’interféron dans l’organisme, diminuent la production de ces molécules, d’où l’efficacité dont a fait preuve le médicament dans le traitement du Covid-19, a précisé Ayala Avila .

De son côté, Eulogio Pimentel Vázquez, directeur général du CIGB, a précisé qu’ils disposent d’une quantité d’interféron suffisante pour les cas estimés et pour ceux qui pourraient se déclarer à Cuba dans une période de trois à six mois. D’autre part, a-t-il souligné « nous avons en réserve une quantité de produit en cours de fabrication qui équivaudrait , pratiquement, à la quantité nécessaire pour traiter tous les gens qui ont été infectés en Chine .

Actuellement, ce médicament fait partie des protocoles du Ministère de la Santé Publique ( MINSAP) pour la prise en charge du patient infecté par le nouveau coronavirus et l’on reçoit des demandes des ministères de la santé de plusieurs pays. Dans ce sens, Pimental a assuré que le centre a la capacité non seulement de répondre à une possible augmentation de la demande du pays, mais aussi de satisfaire les 15 demandes qu’ à ce jour, ils ont reçues d’autres nations et qui concernent autant l’information que l’acquisition du produit .

GARANTIE DE LA CAPACITE DE PRODUCTION D’AUTRES MEDICAMENTS DU PROTOCOLE

Même si l’Interféron Alfa 2B Humain Recombinant a, ces derniers jours, fait la une des divers milieux de presse internationaux pour son efficacité dans le traitement de patients atteints du nouveau coronavirus, ce n’est pas le seul médicament dont dispose Cuba pour faire face à cette pandémie mondiale.

Il existe 21 autres produits, qui font partie du protocole de santé à Cuba, dont des antiviraux, antirarythmisants et antibiotiques, pour le traitement des complications des malades, qui ont attrapé le Covid-19, et l’industrie en assure la production, a souligné Martinez Diaz.

Par exemple, dans les Entreprises Laboratoires AICA on fabrique 170 médicaments injectables ou collyres stériles et cinq d’entre eux sont inclus dans le protocole basique des soins pour le patient, d’après son directeur général , Antonio Vallín.

A partir de là, on a revu la couverture, au niveau national, de produits intermédiaires et mis au point dans l’entreprise, ainsi que les capacités à continuer la fabrication, avec le fait que, on travaille avec des produits naturels qui puissent aider le système immunitaire à augmenter sa capacité de réponse face à n’importe quel virus, a-t-il ajouté.

Rita Maria García, directrice des Opérations et Technologie de BioCubaFarma, a assuré qu’ils se sont préparés d’avance pour faire face à la situation actuelle et on constate un niveau stable dans les institutions de santé, bien que l’ on continue à mettre en place des stratégies pour augmenter la couverture.

Parmi eux, par exemple, nous avons l’azitromycine en comprimés et en suspension, la vancomicine injectable , l’atenolol, metilprednisolone, diazepam, midazolam, paracetamol, ibuprofeno, dipirona , des anesthésiques généraux en plus de solutions parentérales, nécessaires pour les soins intensifs comme des quantités de dextrose, ringer et d ’albumine , entre autres .

En ce qui concerne la dipirone, le Directeur de BioCubaFarma a précisé que l’on a besoin , chaque année, dans le pays de 600 millions de comprimés et bien qu’il n’y ait pas, aujourd’hui, la capacité de production pour assurer une telle quantité, par contre sa couverture est garantie pour un usage hospitalier .

Nous espérons qu’avec les mesures de confinement et de surveillance épidémiologique que le MINSAP ( Ministère de la Santé) a mises en place, il n’y aura pas un un nombre élevé de gens contaminés dans le pays. Malgré tout, a-t-il signalé, nous sommes prêts pour que ces 22 médicaments puissent assurer le traitement de milliers de malades potentiels .

Pour Martinez Diaz, il est certain qu’aujourd’hui 15% des médicaments fournis par l’industrie, manquent dans nos pharmacies et qu’il a fallu allonger les cycles de distribution. Cela est dû aux difficultés que nous avons pour acheter la matière première nécessaire et à l’absence de pièces de rechange pour les équipements utilisés dans les lignes de fabrication .

Dans ce sens, il a rappelé que le blocus nous affecte de façon significative, car il y a des fournisseurs qui refusent de nous vendre ces équipements à cause des poursuites financières, d’autres ne veulent pas engager de nouveaux contrats et ceux qui, bien sûr, maintiennent les relations commerciales et doivent affronter bien des obstacles .

De fait, nous avons une quantité importante de ressources financières qu’on
n’a pas pu faire rentrer dans le pays en raison des restrictions du blocus imposées aux banques, … a-t-il expliqué .

D’autre part, un médicament qui est aussi apprécié comme alternative pour traiter le nouveau coronavirus , c’est la Biomoduline T. D’après Mary Carmen Reyes, spécialiste en immunologie et cheffe du Groupe d’Essais Cliniques du Centre National de Bio préparations, (BioCen), il s’agit d’un modulateur, inclus dans le cadre de base des médicaments, qui est employé pour les infections respiratoires et récurrentes chez l’adulte d’un certain âge car il augmente les défenses des patients.

Nous avons de l’expérience quant à son utilisation qui s’ est révélée d’une grande efficacité et sécurité, avec très peu d’effets secondaires, a-t-il ajouté.

Dans le cas du Covid-19, dit-elle, les données publiées dans des articles scientifiques signalent comment le virus affecte la réponse immunitaire chez les patients infectés et diminue les cellules T. Comme réponse, ce médicament a, précisément, la capacité de stimuler la production de ces cellules en question .

D’autre part, si on tient compte du fait que les patients les plus enclins à tomber gravement malades sont les personnes d’un âge avancé, en raison d’une baisse de leur système immunitaire qui est d’ordre physiologique, son utilisation est possible autant pour les personnes infectées, que pour les patients à risque et le personnel de santé

LA RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT DANS LA LUTTE CONTRE LA PANDÉMIE
Une autre stratégie suivie par l’industrie pharmaceutique cubaine, c’est la recherche et le développement (R+D) de nouveaux produits, que l’on pourrait utiliser dans le traitement de cette maladie et qui, bien qu’ en phase de développement, ont la propriété d’inhiber la multiplication des virus.

Conférence de Presse de BIOCUBAFARMA Photo : Ariel Cecilio Lemus

D’après Gerardo Enrique Guillén Nieto, directeur des Recherches biomédicales du CIGB, on travaille actuellement sur deux peptides inhibiteurs.

L’un d’entre eux est le CIGB 210, un projet en cours de développement depuis des années comme antiviral contre le virus du sida. « A partir des preuves des écrits scientifiques, nous sommes en train d’expérimenter maintenant l’effet de ce peptide sur un coronavirus d’origine bovine, pour évaluer ainsi sa capacité d’inhibition . Si cela marche, en collaboration avec des laboratoires en Chine, nous analyserions son effet contre le nouveau coronavirus ».

L’autre projet en cours d’évaluation, avec le code CIGB 300, est employé pour traiter différents types de cancer, comme celui du col de l’utérus et celui du poumon, et sa capacité antivirale a été évaluée, en plus, contre le virus du Sida et l’hépatite C, entre autres .

Conférence de Presse de BIOCUBAFARMA Photo : Ariel Cecilio Lemus

En même temps, on met en place un projet de vaccination, basé sur la plateforme de particules semblables au virus et la plateforme d’immunisation nasale comme voie d’administration, méthode employée pour le vaccin thérapeutique contre l’hépatite B chronique, développée chez CIGB. Ce projet a été mis à la disposition des autorités sanitaires du géant asiatique pour travailler ensemble à son développement, a-t-il dit en conclusion .