Coronavirus : les médecins cubains appelés en renfort dans les pays occidentaux

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A Cuba, la santé c’est un des piliers de la révolution socialiste. C’est presque une religion.

On y compte 25 facultés de médecine et une prestigieuse Ecole latinoaméricaine de médecine (Elam), où viennent se former chaque année des milliers d’étudiants étrangers.

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A Cuba, la santé c’est un des piliers de la révolution socialiste. C’est presque une religion. On y compte 25 facultés de médecine et une prestigieuse Ecole latinoaméricaine de médecine (Elam), où viennent se former chaque année des milliers d’étudiants étrangers.

L’île communiste dispose aussi d’un maillage médical bien supérieur à la moyenne : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Cuba compte 82 médecins pour 10 000 habitants, contre 32 en France et 26 aux Etats-Unis.

Une brigade humanitaire Henry Reeve

Si bien que cette armée de blouses blanches est devenue un outil majeur de sa politique extérieur. En 2005, une brigade humanitaire appelée Henry Reeve (du nom d’un combattant américain de la guerre d’indépendance cubaine), est née pour offrir son aide aux Etats-Unis après le passage de l’ouragan Katrina. Si ces derniers ont refusé, ses membres sont ensuite intervenus dans plusieurs pays, mobilisés notamment contre Ebola en Afrique en 2014, à la demande de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, cette brigade est aussi très active. L’île a ainsi envoyé 593 professionnels de santé dans 14 pays, dont l’Italie, pays européen le plus touché, et Andorre, qui compte une dizaine de morts pour 77 000 habitants.

D’autres pays semblent aussi intéressés par l’intervention de cette brigade humanitaire. En France, un décret vient d’autoriser l’intervention de médecins cubains dans certains territoires d’outre-mer (Guyane, Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon) afin de combler les déserts médicaux.

Et l’émissaire des Nations unies en Syrie a appelé la Chine et Cuba à fournir une « assistance directe » au pays.

Une présence dans 59 pays

Mais les médecins cubains n’agissent pas seulement en temps de crises : 28 729 d’entre eux sont présents à l’année dans 59 pays, où ils aident à compléter le maillage sanitaire. 

Un service gratuit des années 1960 jusqu’en 2000 quand l’île, fragilisée par la crise économique due à l’effondrement du grand frère soviétique, a commencé à le facturer aux pays les plus aisés.

C’est d’ailleurs désormais l’une des principales sources de revenus de Cuba (6,3 milliards de dollars en 2018).

Sous les critiques du Brésil et des Etats-Unis

Mais c’est aussi la cible de Washington, qui a renforcé son embargo – en vigueur depuis 1962 – depuis l’arrivée de Donald Trump. Les Etats-Unis accusent le gouvernement d’ »exploiter une main d’oeuvre esclave » en retenant 75% de leur salaire, et d’utiliser parfois ces docteurs comme militants politiques dans leur pays d’affectation.

Leur allié, le président brésilien d’extrême-droite Jair Bolsonaro, affirme aussi que parmi les rangs des médecins s’étaient infiltrés des agents du renseignement.

Et la pandémie ne donne lieu à aucune trêve. Le département d’Etat américain a récemment estimé dans un tweet que « Cuba offre ses missions médicales internationales aux pays touchés par le Covid-19 uniquement pour récupérer l’argent perdu quand d’autres pays ont arrêté de participer à ce programme abusif ». « Les pays demandant l’aide de Cuba pour le Covid-19 devraient scruter ces accords et mettre fin aux conditions de travail abusives », a-t-il insisté.

Mais l’urgence de la crise sanitaire pourrait bien, à terme, balayer ces arguments…