Une compagnie maritime avec des matières premières pour médicaments n’a pu débarquer sa cargaison à cause du blocus...

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Granma du 28/04/20
Auteur : Rédaction Numérique ( /archivo ?a=900) internet@granma.cu

FarmaCuba nous informe qu’en mars, une compagnie maritime a renvoyé deux containers de matières premières à leur port d’origine et pourtant ils étaient déjà arrivés à La Havane, car on l’a avertie qu’elle serait sanctionnée. Ceci se traduit par des coûts et un manque de disponibilité de médicaments pour des patients hospitalisés dans un état grave et pour les pharmacies communautaires.

Au mois de mars, en essayant de se procurer des matières premières pour l’industrie pharmaceutique, en plein milieu de sa bataille contre le COVID -19, Cuba a subi les conséquences du blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats Unis.

Neya Muguercia, Directrice générale de FarmaCuba, a informé le journal Trabajadores ( http://trabajadores .cu/20200426/farmacuba-esquivando-el-bloqueo/) que le mois dernier, une compagnie maritime a renvoyé deux containers de matières premières au port d’origine, pourtant déjà arrivés à La Havane, car on l’a avertie qu’elle serait sanctionnée.

Cela a signifié la perte de 30 jours pour la traversée (il y a eu aussi des cas de 60 jours), même délai pour le retour, nouvelles démarches ( de notre part, des fournisseurs et des transitaires cubains) pour les embarquer avec une autre compagnie qui a mis 30 jours de plus , a – t-elle déclaré .

Muguercia a signalé que ceci se répercute non seulement sur les coûts, mais aussi sur le manque de disponibilité des médicaments.

Nous sommes en train de parler de ruptures d’approvisionnements de longue durée, car la situation financière de FarmaCuba, compromise aussi à cause des obstacles dressés par les Etats-Unis pour acheminer l’argent issu de nos propres exportations, empêche de garantir les premiers échantillons des cycles de production, a-t-elle fait remarquer .

Le manque de matières premières fait perdre à l’industrie des capacités de production, sans qu’elle puisse toujours les récupérer, cependant, quand arrivent certaines quantités, l’effort fourni pour la fabrication est extraordinaire, on organise des roulements journaliers pour ne pas s’arrêter et rattraper le temps perdu, bien que parfois cela s’avère impossible, a affirmé Muguercia.

Elle a souligné que ce genre de situation, ils l’ont connu avec les médicaments destinés à l’assistance médicale en général (patients hospitalisés et dans un état grave), et à la pharmacie communautaire où se rendent les personnes munies d’une ordonnance ou bien de leur carte d’immatriculation et qui ne trouvent pas ce qu’elles cherchent.

Ces médicaments, hautement sensibles, sont pour nous ce que sont quelques-uns des produits du panier de la ménagère pour le Ministère du Commerce Extérieur : priorité numéro un, a-t-elle dit.

Un autre secteur dans lequel nous souffrons directement du blocus, c’est le secteur bancaire, a-t-elle déclaré, tout en mentionnant qu’il y a à peu près 21 jours, pour citer un exemple récent, ils avaient payé à un fournisseur l’équivalent de plus de un million de dollars pour l’achat d’une matière première.

Alors que les containers étaient prêts, la banque intermédiaire a restitué les fonds en argumentant qu’elle ne pouvait réaliser ce transfert parce qu’elle serait pénalisée en raison des lois du blocus, a précisé la directrice.

Et elle a ajouté que le fournisseur n’avait pu embarquer la marchandise et il avait fallu chercher un autre circuit bancaire pour lui faire parvenir les fonds, ceci entraînant une nouvelle perte de temps, ce qui finit par une perte de moyens et une rupture de stocks.

En définitive, le blocus se traduit en souffrance humaine, car ne pas avoir accès à un médicament affecte directement la qualité de vie et compromet la santé des personnes.

Chez FarmaCuba nous avons rencontré des fournisseurs qui disent : « Je te cherche le produit » et puis ils envoient une lettre d’annulation parce que le fabricant ne peut pas le vendre si sa destination est Cuba . Nous avons mis en évidence leur façon de traquer nos transactions, les banques nous ont envoyé des questionnaires qui nous font abandonner certaines opérations car elles mettraient en péril les ressources financières du pays, a-t-elle fait remarquer.

FarmaCuba, entreprise importatrice et exportatrice de l’Organisation Supérieure de La Direction des Entreprises des Industries Biotechnologiques et Pharmaceutiques, BioCubaFarma, travaille avec plus de 400 fournisseurs étrangers, en majorité européens…

Plusieurs ont gagné leur rang de collaborateurs, car malgré la situation de l’organisation, qui ne leur permet pas toujours de compter sur les moyens financiers nécessaires, ils nous garantissent un approvisionnement stable et cela c’est, pourrions nous dire, une des premières réponses au blocus…

Les actions des Etats-Unis contre Cuba sont de plus en plus agressives, elles traquent toutes les transactions de l’île et souvent, ils se voient obligés d’importer depuis un deuxième, troisième ou quatrième pays, en raison de la peur des sanctions chez les fournisseurs, a-t-elle expliqué.

L’industrie pharmaceutique concentre son principal marché de matières premières en Inde et Chine. Avec le géant asiatique, on a un important volume de transactions mais avec le premier, on a besoin d’intermédiaires, comme c’est le cas avec des producteurs d’autres pays qui ne sont pas toujours disposés ou ne peuvent pas commercer directement avec la plus grande île des Antilles.

Il y a des produits indispensables qui sont uniquement fabriqués aux Etats-Unis ; si le blocus n’existait pas, y avoir accès pourrait être facile et bon marché, peut-être, mais nous devons batailler dur pour nous les procurer ou alors, si c’est possible, s’en passer, a-t-elle rapporté.

Ella a déclaré que pour surmonter les obstacles, ce qui est décisif, c’est la collaboration de plusieurs institutions cubaines, parmi lesquelles la Banque Centrale et les entités bancaires en général, lesquelles collaborent à la recherche de solutions, soit pour financer des achats, soit pour faire rentrer l’argent des exportations.

Nous avons pu compter, d’autre part, sur l’accompagnement du Ministère du Commerce Extérieur, spécialement ces dernières semaines, pour garantir l’approvisionnement nécessaire et fabriquer les médicaments utilisés pour la prophylaxie et le traitement du COVID-19, comme l’Interféron Alfa -2B, l’azythromycine , la chloroquine, la biomoduline T .

Elle a fait remarquer que le blocus met aussi à l’épreuve la capacité de gestion et
le savoir-faire des acheteurs car il faut agir avec des moyens financiers limités et les multiplier, ce qui passe par la préparation professionnelle et l’engagement moral avec le pays.

(Source : ACN)