Les travailleurs cubains et les jeunes mènent la lutte pour accroître la production

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Article publié le 11 mai dans l’édition française de l’Hebdomadaire "THE MILITANT". L’édition originale en anglais est publié aux Etats-Unis.

Le siège social se situe à New-York avec des antennes dans la plupart des états.

Les travailleurs cubains et les jeunes mènent la lutte pour accroître l’approvisionnement alimentaire

Les travailleurs et les jeunes dans tout Cuba, soutenus par leur gouvernement, s’organisent pour faire face aux défis auxquels ils sont confrontés du fait de la chute du commerce mondial et de la guerre économique punitive que Washington mène contre eux depuis plus de 60 ans. Ils se mobilisent dans la lutte pour accroître la production alimentaire.

Leur capacité à le faire découle de la révolution de 1959, une révolution qui est bien vivante aujourd’hui.

La pandémie de coronavirus a mis en évidence « l’incapacité du système de santé capitaliste à réagir efficacement et à sauvegarder la vie des gens, » a déclaré la Centrale des travailleurs cubains (CTC)dans un communiqué le 22 avril. Sous le régime capitaliste, « les patrons donnent la priorité aux mesures économiques et financières sans se soucier des droits des travailleurs. »

Les syndicats à Cuba offrent leur « solidarité militante avec les luttes des organisations syndicales dans ces pays, » a déclaré la CTC.

Une nouvelle génération de Cubains intègre des brigades de travail volontaire pour contribuer à fournir des soins de santé, de la nourriture et d’autres produits de première nécessité aux travailleurs face à la pression impérialiste et à l’épidémie mondiale de COVID-19.

Les syndicats, la Fédération des femmes cubaines, les Comités pour la défense de la révolution dans chaque quartier, les groupes d’étudiants, l’Union des jeunes communistes (UJC) et l’Association nationale des petits paysans s’organisent pour augmenter la production et veiller à ce que personne ne soit abandonné à lui-même.

Les brigades de travail du 1er mai de cette année

Dans le cadre des mesures prises pour prévenir la propagation du virus, le gouvernement cubain a annulé la marche annuelle du 1er mai pour la Journée internationale des travailleurs, qui attire chaque année plus d’un million de personnes à La Havane.

À la place du défilé, la CTC s’organise pour faire du 1er mai un autre front dans la lutte pour l’augmentation de la production alimentaire. À Santa Clara, en vue du 1er mai, les syndicats organisent 17 brigades spéciales qui proviennent des usines et des lieux de travail de la région.

La première, composée de 30 jeunes travailleurs du Syndicat des travailleurs du sucre, a été inaugurée le 22 avril à la ferme maraîchère urbaine de La Riviera. Ils prennent la place des travailleurs plus âgés qui sont plus vulnérables au virus.

Le même jour, leSyndicat national des travailleurs de l’énergie et des mines a inauguré une brigade qui plantera du boniato, une variété de patate douce, dans l’entreprise agricole d’État Valle del Yabú.

L’augmentation de la production alimentaire à Cuba est particulièrement importante face aux effets de la crise économique capitaliste mondiale. Cuba importe habituellement environ 60 % de sa consommation alimentaire, ainsi que des engrais et des pesticides.

Augmenter la production n’est pas une tâche facile. À Ciego de Ávila, seulement 20 % des terres agricoles sont irriguées ; dans la province de Granma, à peine 6 %. Et une grande partie de l’île est confrontée à la sécheresse.

Federico Hernández, président du Conseil de défense de la province de Bayamo, qui réunit à la fois des fonctionnaires du gouvernement et des dirigeants d’organisations de masse, a déclaré à la presse :« Nous devons redoubler d’efforts pour gérer de manière équitable ce que nous avons afin que personne ne soit abandonné à lui-même. »

Plus de 9 000 travailleurs dont les lieux de travail sont actuellement à l’arrêt s’organisent pour travailler dans l’agriculture à travers l’île.

L’Union des jeunes communistes dirige150 contingents, avec plus de 2 700 jeunes, qui travaillent dans les champs, aident dans les centres de mise en quarantaine et accomplissent d’autres tâches essentielles.

Diosvany Acosta Abrahantes, deuxième secrétaire du Comité national de l’UJC, a déclaré à Juventud Rebelde que toutes les précautions sanitaires nécessaires sont prises. « Tous ensemble et bien informés, nous aidons de manière responsable, avec conviction et discipline, » a-t-il déclaré.

À Santiago de Cuba, les travailleurs dont les lieux de travail ont été fermés pour l’instant ont préparé 4 400sacs de nourriture à livrer aux personnes les plus vulnérables. Cela a été fait en consultation avec les médecins de famille du quartier, qui visitent systématiquement toutes les personnes de leur secteur. Ils « nous ont dit où trouver les personnes âgées qui vivent seules, les femmes enceintes et les patients atteints de maladies complexes, » a déclaré Frank Hierrezuelo Betancourt, qui supervise la gestion des stocks de nourriture dans la ville.

Peu importe les grades ou les postes officiels

Juventud Rebelde a interviewé deux étudiants et un professeur d’université de la province d’Artemisa qui se sont portés volontaires pour faire tout ce qui peut être utile. Leur travail quotidien consiste maintenant à nettoyer et à stériliser les chambres des personnes qui sont placées sous observation dans les centres d’isolement pour voir si elles sont atteintes du virus.

Le professeur de droit Yuliesky Amador Echevarría a dit qu’ils ne sont pas différents des autres travailleurs. « Les diplômes scientifiques, les statuts académiques ou les postes occupés au sein de l’université n’ont pas d’importance. » Ce qui compte, a-t-il dit, « c’est de faire preuve de tout ce que nous possédons d’humain et de sensible. »

Maikel Manuel Barrios Pérez, un étudiant en éducation physique, a déclaré que jusqu’au début de la pandémie, il aimait passer du temps avec ses amis et « profiter de la vie. » Il n’avait jamais fait ce genre de nettoyage auparavant, a-t-il dit, mais en participant à l’effort de travail volontaire, il voit les choses différemment.

Dans les pays capitalistes, les patrons font monter les prix des denrées alimentaires pour augmenter leurs profits face auxpénuries alimentaires. Ils obligent les agriculteurs àrépandrele lait au sol ou à enterrer les fruits et légumes qu’ils ne peuvent pas conditionner et vendre de manière rentable. À Cuba, en revanche, le gouvernement s’organise pour minimiser les pénuries alimentaires des travailleurs.

Reutersa publié le 23 avril un article sur les mesures prises par la direction révolutionnaire de Cuba dans ce sens,« Le carnet de rationnement de Cuba revient en force en raison de la pandémie de coronavirus. » La presse capitaliste présente généralement le carnet de rationnement comme une mesure sévère de restriction imposée par une dictature sans cœur.

En fait, le rationnement est populaire parmi les travailleurs car il permet de garantir que chacun, quelle que soit sa situation, y compris s’il a des parents aux États-Unis qui lui envoient des dollars, puisse obtenir des produits alimentaires et d’hygiène essentiels, souvent à des prix très bas.

Le gouvernement a récemment ajouté davantage d’articles au carnet de rationnement, communément appelé la libreta, dont du savon de lessive et des portions supplémentaires de poulet.

Esperanza Moreno, résidente et retraitée de La Havane, a dit à Reuters que la libreta est « comme une bouée de sauvetage en ces temps de virus. »

Des brigades de volontaires visitent également des millions de foyers chaque jour pour s’assurer que toute personne malade reçoit les soins de santé dont elle a besoin.

Contrairement aux prisons américaines surpeuplées et déshumanisantes où le coronavirus sévit, à Cuba, pas un seul prisonnier n’a contracté la maladie.

Un autre exemple des valeurs morales qui sont à la base de la révolution cubaine est celui des plus de1 400médecins et infirmiers bénévoles qui travaillent actuellement dans 22 pays à la demande des gouvernements de ces pays pour soigner les patients du COVID-19. Ces internationalistes disent qu’un des principes de la révolution est que« nous ne donnons pas ce que nous avons de trop, nous partageons ce que nous avons. »

Cela n’est possible que parce que les travailleurs de Cuba, sous la direction de Fidel Castro et du Mouvement du 26 juillet, ont renversé la dictature de Batista soutenue par les États-Unis en 1959, initiant la première révolution socialiste des Amériques. Ils ont été transformés au cours de ce processus, et ils ont utilisé le gouvernement des travailleurs et des agriculteurs qu’ils ont créé pour offrir leur exemple, et leur aide, aux travailleurs du monde entier. C’est la raison pour laquelle l’impérialisme américain ne leur a jamais pardonné.