Production alimentaire : volonté de beaucoup et désintérêt des autres

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Cela fait déjà plus d’une décennie que le gouvernement cubain a mis l’accent sur les efforts à réaliser pour parvenir à s’approcher, à défaut de l’obtenir, de l’autosuffisance alimentaire dans un pays où « tout pousse » mais qui importe 80% de son alimentation.
Les terribles problèmes générés par l’embargo étasunien qui ne fait que se renforcer, ajoutés à la crise économique liée à la fermeture du pays au tourisme durant ces 2 derniers mois en raison de la covid 19, font émerger ceux qui sont propres à l’agriculture cubaine en dépit des progrès réalisés.
Chantal Costerousse

L’objectif est d’augmenter la production alimentaire pour répondre à la demande de la population. (ACN FOTO)

Las Tunas - La production alimentaire dans la province de Las Tunas est une réalité et de nombreux hommes et femmes sont impliqués dans des batailles différentes, contre le marabu* la sécheresse, les parasites et la mauvaise qualité des sols, pour ne citer que certains facteurs qui entravent les semailles, les récoltes et l’élevage.

Mais, d’autres phénomènes corrodent le processus et sont plus liés au subjectif, au comportement des producteurs et de certains dirigeants du secteur agricole ; ils indiquent que les rencontres ne valent rien si depuis la base, il n’y a pas d’effort supplémentaire ou si la volonté exprimée en mots, n’est pas la même que celle qui se manifeste par les actions.

Ces jours-ci, les étals des marchés agricoles d’État sont presque toujours vides et lorsque certains produits arrivent, les files d’attente deviennent interminables, ce qui provoque un sentiment de frustration pour beaucoup et c’est logique, car il faut manger.

Les autorités politiques et gouvernementales de Las Tunas et du pays appellent constamment à augmenter les productions, et leur appel est basé sur la nécessité de produire ici ce qui est nécessaire, car il devient de plus en plus difficile pour nous de trouver des aliments sur le marché international.

Mais, pour une raison ou une autre, les résultats ne sont pas toujours ceux qui sont attendus.
La province compte environ 29.253 hectares consacrés à diverses cultures. Et parmi ceux-ci, un peu plus de 26 000 sont exploités, seuls 16.815 sont employés sur des lignes différentes.

La plupart des cultures sont des tubercules, des légumes et des céréales.
Mais ce n’est pas suffisant. Il en faut plus.
A leur recherche, tous les producteurs individuels et étatiques ont été visités dans un processus qui a fait apparaître des embauches au dessous du possible, des usufruitiers qui ne vendent pas leurs productions à l’entreprise de stockage ainsi que d’autres carences.

Il y a des propriétaires de vaches qui n’ont même pas livré un litre de lait en avril ; des propriétaires terriens qui, en deux ans n’ont pas été capables de mettre en production deux hectares et des gens qui se croisent les bras au passage envahissant du marabu [1].

Il y a des discussions avec tout le monde et, en temps voulu, des mesures devront être prises, comme l’a dit à plusieurs reprises Manuel Pérez Gallego, président du Conseil provincial de défense de Las Tunas.

Si la situation actuelle se poursuit, le programme municipal d’autosuffisance ne

pourra jamais être mis en œuvre : il implique que chacun des 534 184 habitants de la province reçoive 30 livres par personne de nourriture, céréales, légumes et fruits.

Ce mois d’avril a été négatif à certains égards.
Tous les territoires n’ont pas rempli les expéditions de différents produits au chef lieu de la province ; Le plan de production laitière n’a pas non plus été atteint et la main-d’œuvre nécessaire pour produire des aliments n’est pas encore complète.

Tout n’est pas perdu car dans les champs il y a beaucoup de zones ensemencées et les pluies sont arrivées. De nouvelles motivations de paiement apparaissent liées aux résultats productifs et dans la plupart des cas il y a des engagements pour garantir la nourriture des populations.

La population et les agriculteurs aspirent à plus de production, et c’est ce qui est nécessaire. Espérons que ce soit ainsi.

[1(ndt plante parasite)