Brèves de la semaine

Partager cet article facebook linkedin email

« Et Leal de se promener par les rues de la ville tel un Vice-roi que la Révolution aurait préposé à faire rejaillir les sources spatiales et temporelles de la cité coloniale », Manuel Vasquez Montalban in Et Dieu est entré à La Havane
L’émotion suscitée par la disparition d’Eusebio Leal montre la place qu’il occupait à Cuba et dans le monde. Seule la disparition de Fidel Castro lui fut supérieure... en émotion ! J’y vois l’importance accordée, à Cuba, à la connaissance, la culture, liées à l’action et à la réalisation de paris fous. Intellectuel de premier plan, d’une culture exceptionnelle, cet homme a choisi de faire et pas seulement de penser. Sauver la Vieille Havane, d’abord au profit de ses habitants, avant que les touristes du monde entier puisse la visiter, former des centaines de jeunes pour cette immense réhabilitation patrimoniale, sont des actes politiques. Leal est l’incarnation d’un pays qui a choisi la société de la connaissance, l’économie de la connaissance. PHM
Pour ceux qui voudraient mieux connaître Eusebio Leal, le quotidien Juventud Rebelde propose un dossier complet, avec une version en français

« Je n’aspire à rien »
Il y a quelques mois, dans une interview accordée à l’émission télévisuelle la Table Ronde du 18 octobre 2019, l’historien de la ville de La Havane déclarait
 :
« Je n’aspire à rien, je n’aspire même pas à ce qu’ils appellent la postérité ; je n’aspire à rien, j’aspire seulement à avoir été utile. Et je m’excuse auprès de tous ceux qui, tout au long de leur vie, dans la recherche nécessaire de ce que je croyais être ma vérité, auraient pu être offensés. Ainsi que de mes propres erreurs faites avec la passion de la jeunesse dans laquelle chaque homme et chaque peuple cherche sa propre voie. Je crois qu’à la fin je l’ai trouvée, et que la lumière que je vois maintenant, là, au milieu des ténèbres du coucher du soleil, est enfin le chemin... »

L’Unesco et la mort d’Eusebio Leal
La Directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a exprimé ses regrets pour la mort de l’intellectuel et historien cubain de La Havane, Eusebio Leal, et a transmis ses condoléances à l’Ile. « Je suis touchée par la mort d’Eusebio Leal, que j’ai eu l’honneur de rencontrer à La Havane en décembre 2019, écrit-elle sur son compte Twitter. Madame Azoulay a également décrit le parlementaire comme un grand historien, lequel a fait renaître, dans toute sa beauté et sa majesté, Habana Vieja, ce quartier historique de la ville inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982.

Les souverains espagnols présentent leurs condoléances à la famille d’Eusebio Leal
Ce samedi, le roi Felipe VI et la reine Letizia ont transmis leurs condoléances à
 la famille de l’historien cubain Eusebio Leal, décédé vendredi dernier, et ont souligné son infatigable acharnement mis à retrouver la splendeur du centre historique de La Havane. Par un télégramme envoyé par l’ambassade d’Espagne à Cuba aux fils et à la femme d’Eusebio Leal, les souverains ont voulu transmettre leur soutien à la famille de l’historien cubain. Les monarques ont loué le travail de Leal et rappelé les moments qu’ils ont partagés lors de leur dernier voyage d’État à Cuba, pour les 500 ans de La Havane. En novembre dernier, Eusebio Leal Spengler, historien de La Havane, a reçu des mains du roi Felipe VI la grand-croix de l’ordre royal espagnol de Carlos III , au cours d’une cérémonie au siège du palais des capitaines généraux. Créée en 1771 par le roi Carlos III, c’est la plus haute décoration civile qui puisse être décernée en Espagne que Leal Spengler a ajoutée à la Grand-Croix de l’Ordre d’Elizabeth la Catholique, décernée en septembre 2017. Après avoir reçu cette distinction, Leal Spengler a fait un bref discours dans lequel il a évoqué l’importance de bien garder à l’esprit les concepts de patrie et de nation, et a rappelé les liens historiques qui unissent les deux pays.

La coopération Union européenne-Cuba s’adapte aux temps de pandémie et s’engage pour 2021-2027
En pleine pandémie du COVID-19, l’Union européenne réoriente ses programmes de coopération avec Cuba dans le domaine de l’agriculture et de la santé durables, pour soutenir les efforts du pays des Caraïbes dans la lutte contre la maladie.
La coopération, qui concerne également la recherche scientifique dans les domaines biopharmaceutiques, la culture, les échanges universitaires et d’autres domaines, devrait être étendue au cours du prochain cycle (2021-2027) à la numérisation et au soutien des mesures visant à moderniser l’économie de l’île. L’ambassadeur de l’UE à La Havane, Alberto Navarro, a déclaré à la presse.
« Dans le contexte de la pandémie, l’Europe s’est rapprochée de Cuba en la regardant avec les yeux d’un ami, d’un partenaire, sachant qu’aujourd’hui chaque partie doit profiter de ses atouts. L’une des grandes forces de Cuba est la santé publique et cela s’est vu dans la réponse résiliente apportée à la pandémie. En envoyant des missions médicales à l’étranger, Cuba a également montré un exemple de solidarité… C’est la première fois dans l’histoire que l’UE reçoit des missions médicales cubaines, comme récemment dans le cas du nord de l’Italie, et maintenant sur l’île de Montserrat, qui fait partie du territoire européen. Nous l’avons également vu en Andorre, qui ne fait pas partie de l’UE mais est dans notre environnement, ou avec des îles britanniques comme les îles Turques et Caïques… J’aime saluer cet exercice de solidarité. Lorsque la pandémie passera, l’une des traces qui demeurera sera cet exemple de solidarité que Cuba aura donné. »
En raison des demandes et des nouveaux scénarios soulevés par la pandémie, l’UE a réorienté les programmes de coopération dans l’agriculture durable tels qu’Agrocadenas (programme de soutien au renforcement des chaînes agroalimentaires au niveau local) et Basal (bases environnementales pour la durabilité alimentaire locale).
« Nous avons réajusté certains de ces programmes, pour un montant d’environ 1,7 million d’euros. Nous avons également approuvé deux contrats pour travailler avec la Société de gérontologie et avec la Société d’hygiène et d’épidémiologie. Nous recherchons surtout de l’aide pour les plus vulnérables, les personnes âgées. En lien avec cela, il existe deux projets à travers l’ONG espagnole MPDL (Mouvement pour la paix) et l’ONG italienne (WeWorld-GVC), qui ont une expérience et travaillent à Cuba depuis des années. Nous promouvons l’aide médicale, les ventilateurs mécaniques, les moyens de protection tels que les masques. »
L’Agence française de développement (AFD) travaille avec les prêts qu’elle accorde et demande ensuite à l’UE de les compléter par des dons. Le diplomate a également évoqué le processus bilatéral que l’UE et Cuba ont suivi ces dernières années. « Nous sommes partenaires, nous poursuivons un dialogue et une coopération de plus en plus importants ; en décembre 2016, nous avons signé l’Accord de dialogue politique et de coopération, qui est entré en vigueur en novembre 2017. Nous avons triplé notre coopération et en même temps favorisé les dialogues politiques pratiquement dans tous les domaines. »

Les aéroports cubains reçoivent une certification pour l’arrivée de voyageurs internationaux
Les aéroports internationaux "Vilo Acuña" de Cayo Largo del Sur, "Abel Santamaría", de la ville de Santa Clara, et "Jardines del Rey", à Ciego de Ávila, sont prêts à recevoir les voyageurs internationaux, après avoir été certifiés pour cela par les autorités cubaines. Luis Alexander Ochoa, directeur adjoint de la Cuban Aviation Corporation (CACSA), a assuré à la télévision que toutes les entreprises du système aéronautique cubain ont un protocole approuvé par le ministère de la Santé publique et une équipe multidisciplinaire « pour garantir la sécurité et le bien-être de tous les passagers » arrivant dans les aéroports internationaux.
La nouvelle réglementation établit que « tout passager entrant dans un aéroport sera soumis à une double vérification de la température corporelle ». De plus, précise le reportage télévisé, « ceux qui arrivent de l’étranger seront obligés de remettre leur attestation de santé, sur la base d’un formulaire préalablement délivré par la compagnie aérienne et seront soumis à un test PCR. Le protocole inclue aussi la désinfection des bagages et la réorganisation des zones aéroportuaires pour garantir la distanciation physique, et pour ce des travaux ont été réalisés dans les terminaux.

Premiers touristes étrangers post-COVID-19
Cuba a accueilli ses premiers touristes étrangers à l’aéroport international Jardines del Rey, à Cayo Coco, dans le cadre de la phase de récupération post-COVID-19. Les visiteurs sont arrivés sur un vol en provenance de Nassau, aux Bahamas, et ont été évalués selon les protocoles d’hygiène et d’hygiène établis pour détecter tout symptôme respiratoire. Les touristes séjournent à l’hôtel Pullman de Cayo Coco, qui appartient à la chaîne française Accor Hotels.

Une agence des Nations Unies fait don de fournitures de santé à Cuba pour ses services de maternité
Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a fait don de fournitures médicales pour les services de maternité et de planification familiale des plus importants hôpitaux cubains, dont l’hôpital gynéco-obstétrique América Arias de La Havane. Le don est composé de 40 kits de contraceptifs hormonaux, 200 pour l’hygiène destinés aux femmes enceintes et 60 pour la prise en charge des complications du travail. Ces derniers contiennent des équipements réutilisables pour garantir des accouchements, des césariennes et d’autres interventions obstétriques en toute sécurité. Les fournitures contraceptives comprennent des pilules, des injectables et la contraception d’urgence.

Un membre du Congrès américain promeut une loi de normalisation des relations avec Cuba et la levée du blocus
Bobby L. Rush, représentant de l’Illinois au Congrès des États-Unis, a réintroduit un projet de loi visant à normaliser les relations avec Cuba, qui établit également l’élimination du blocus économique et des restrictions au commerce et aux voyages entre les deux pays.
« Je reste déterminé à favoriser des relations solides entre les États-Unis et Cuba, et à défaire des décennies de politique désastreuse, exacerbée par l’administration Trump, qui n’a fait que saper la position mondiale des États-Unis et la capacité d’interagir avec l’un de nos plus proches voisins, lequel partage avec nous une riche diversité et une histoire », a souligné l’élu démocrate.

Le NCC reconnaît qu’il y a liberté de cultes à Cuba
Le Conseil national des églises des États-Unis a reconnu que la liberté de cultes existe à Cuba et a critiqué le gouvernement de Donald Trump pour avoir maintenu l’île sur une liste controversée (quel est le mot en espagnol ? La traduction plus juste serait liste noire, à toi de voir). Dans une lettre adressée au secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, et au chef de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le président de la NNC, Jim Winkler, a exhorté à retirer la nation antillaise de la liste des pays qui, selon Washington, ont commis ou toléré « de graves violations de la liberté de cultes ». Je vous écris au nom des 38 Églises membres du NNC, qui à leur tour représentent collectivement 40 millions de chrétiens aux États-Unis, a déclaré Winkler dans cette lettre datée du 24 juillet. « La liberté de cultes existe à Cuba. Cette action de notre gouvernement reflète un déni malheureux de cette réalité, et ne fait que renforcer les tendances qui se dégradent dans les relations entre nos deux pays », a-t-il déploré. Selon Winkler, le Conseil cubain des églises est composé d’une cinquantaine d’églises de tout le spectre des traditions chrétiennes, avec des programmes et des services qui profitent à jusqu’à un million de chrétiens sur l’île. « Sans liberté religieuse, une telle organisation et ses ministères sociaux, humanitaires et pastoraux ne pourraient exister ».

Vu d’Europe

La Communauté Autonome Basque signe un accord de coopération avec Cuba
L’accord vise à étendre les coopérations dans les domaines suivants : agriculture, patrimoine et culture, énergie, environnement, technologie, développement territorial. Il précise les actions de l’Agence Basque pour le développement et la coopération (AVDC) pour les quatre prochaines années avec Cuba. Il fait suite à l’accord de 2007 portant sur dix années. De 1993 à 2019, AVDC est intervenu pour 40 millions d’euros dans des initiatives de coopération avec Cuba. La Communauté Autonome Basque, en Espagne, est l’une des régions les plus industrialisées d’Europe.

Le Crédit Mutuel abandonne ses comptes en dollars à Cuba
Face aux menaces des USA, la banque française Crédit Mutuel a interrompu les services à Fincimex, une société cubaine qui contrôle les envois de fonds. En conséquence, les transferts d’argent en dollars depuis les États-Unis, qui avaient récemment démarré via les agences Cubamax et VaCuba, sont suspendus. Et le gouvernement cubain, par crainte de sanctions, n’a pas trouvé d’autres banques disposées à mener à bien ces opérations. Western Union continue d’envoyer des fonds à Cuba. Pourtant, le bénéficiaire ne reçoit pas l’argent en dollars, mais dans la monnaie convertible locale, le CUC. La banque française Crédit Mutuel a fermé les portes aux entreprises cubaines Havanatur, Cubapack et American International Service, utilisées par Fincimex, Le plus triste est que les habitants de Cuba ont besoin de dollars et que les membres de leur famille à l’extérieur sont privés de la possibilité de les aider.

Une joint-venture cubano-espagnole pour produire du rhum sous la marque Vigía
Ron Vigía SA, la première société de mélanges de rhums sous le parrainage du groupe sucrier AZCUBA, a été créée pour la production et l’exportation de divers assortiments basés sur cette marque vintage. La nouvelle association économique est le résultat de l’alliance entre Zerus, l’actionnaire d’AZCUBA, et la société espagnole Island Rum Brands SL.
Avec une validité de 30 ans et un capital 50-50 %, la production aura lieu à proximité de la centrale électrique Enrique Varona, à Ciego de Ávila, région centrale de l’île.
Lors de la signature, Francisco René Lleó Martín, PDG de Zerus, a souligné la communication continue établie entre les parties et l’engagement mutuel de commencer la fabrication en novembre. Enrique Arias Jorge, président de Ron Vigía SA, a déclaré que cette entité mixte a pour mission d’augmenter le prestige et la valeur du rhum fabriqué dans la nation antillaise et de faire connaître d’autres marques au-delà de celles connues. Il a également fait remarquer que plusieurs marchés sont intéressés par leurs produits, qui recherchent un type de boisson alcoolisée plus artisanale.
Ron Vigía SA comprend également des offres telles que Black Tears, la première liqueur sèche épicée à base de rhum cubain, et La Progresiva 500, une édition limitée en commémoration du demi-millénaire de La Havane. Créé en 2010, le groupe sucrier AZCUBA est le principal producteur et fournisseur national de sucre et d’alcool, et exploite plus de 150 usines industrielles sur tout le territoire. La coentreprise s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement cubain pour diversifier les marchés et promouvoir l’exportation de produits authentiques et de qualité.

Les États-Unis mettent sur liste noire une banque cubaine basée au Royaume-Uni et bloque ses actifs
L’Office of Foreign Assets Control du gouvernement des États-Unis (OFAC) a inscrit la banque cubaine Havana International Bank LTD dans sa liste des ressortissants spécialement désignés et des personnes bloquées.
La banque, également connue sous le nom de Havin Bank Limited, est entrée jeudi sur la liste dite du SDN, rejoignant celle d’ individus, de groupes et d’entités qui, selon le gouvernement américain, pourraient être liés à des activités telles que le terrorisme ou le trafic de drogue. Les actifs de l’entité cubaine basée au Royaume-Uni - avec 400 banques correspondantes dans le monde - seront bloqués, et dès lors les citoyens américains auront interdiction de traiter avec l’une de ses succursales. Havana International Bank LTD a été constituée le 3 octobre 1972 en tant que société à responsabilité limitée, au moyen d’un certificat d’incorporation émis par Company House, conformément aux lois et règlementations britanniques. La Banque d’Angleterre l’a autorisée à opérer à Londres depuis août 1973, étant la seule banque de capital entièrement cubaine constituée en dehors de l’archipel des Caraïbes et ayant pour principal actionnaire la Banque centrale de Cuba.