Qu’implique le plan d’aménagement du territoire des marais de la péninsule de Zapata ?

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L’important est de prendre soin du patrimoine naturel de la région et de favoriser le développement et, en vertu de cet objectif, l’attitude responsable de la population, attachée à la légalité et aux décisions émanant du plan, est essentielle.

Le plan d’utilisation territorial, récemment approuvé par le Conseil des ministres, met en évidence la volonté claire des principaux dirigeants du pays pour la défense de cette zone. Photo : Ventura de Jesús García
Juste à l’entrée de cette région, en provenance de Jagüey Grande, une pancarte en gros caractères avertit que tout ce qui est visible sur le territoire est l’œuvre de la Révolution.
C’est un message spécialement destiné aux touristes nationaux et étrangers qui viennent ici attirés par l’histoire et les charmes naturels.

Marais de la péninsule de Zapata [1].

L’information est nécessaire, car cette contrée méridionale de Cuba était un site définitivement oublié avant le 1er Janvier 1959, peut-être l’endroit le plus abandonné du pays.
Cette triste réalité a fait que dès les premiers jours après la victoire, Fidel s’est montré particulièrement intéressé par le sort des habitants et a, par conséquent, conçu divers projets au profit de la commune actuelle, la plus étendue et la moins peuplée du pays.

Un endroit où la nature joue un rôle essentiel dans la vie des habitants, qui doivent vivre en équilibre harmonieux avec un environnement qui constitue la plus grande zone humide des Caraïbes insulaires et, en même temps, l’un des endroits de Cuba parmi les plus sensibles au changement climatique.

Le territoire occupe la majeure partie du bassin hydrographique des marais de la péninsule de Zapata, une zone de grande richesse hydrique et dont la protection se traduit par une responsabilité vitale et incontournable.

Le plan d’aménagement du territoire dudit bassin, récemment approuvé par le Conseil des ministres, montre la volonté claire des plus hauts dirigeants du pays pour la défense de cette zone, selon l’avis de Mario Sabines Lorenzo, gouverneur de la province de Matanzas .

Le gouverneur a fait valoir que l’accord contribuera à l’utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles et à l’amélioration des conditions de vie, en plus de promouvoir la protection d’un écosystème unique.

METTRE DE L’ORDRE POUR PROTEGER

Dulce María Rodríguez Sánchez, directrice adjointe de l’aménagement du territoire à la Direction provinciale de l’aménagement physique, a fourni d’autres considérations sur cet outil qui vise également à "maintenir l’ordre, la discipline et l’hygiène ».

Selon ses dires, le plan précité, qui court jusqu’à l’horizon 2030, confirme l’engagement de protection de ce patrimoine naturel selon des critères techniques, scientifiques et de développement durable.

Elle assure que le modèle de gestion des terres est le résultat de l’effort de nombreuses institutions sous la direction de la planification physique et entrevoit les principales transformations, dans un territoire où l’eau est le facteur écologique essentiel qui conditionne les caractéristiques des écosystèmes complexes, en particulier sa flore et faune.

Cet outil juridique est-il opportun ?

–C’est vital, car pour protéger la nature et l’environnement, tout doit être correctement planifié et géré.

Quelle est sa valeur la plus notable à court et à long terme, son plus grand avantage ?

Garantir un développement équilibré et durable du territoire, de manière cohérente et en fonction de ses potentialités et contraintes. De plus, il permet d’intégrer les projections de l’économie, d’orienter le processus d’investissement et promouvoir le développement local.

Comment sa mise en œuvre est-elle réalisée ?

Le plan est déjà en cours et contient plus de 80 actions prévues pour être menées en

trois étapes jusqu’en 2030, certaines visant à l’entretien et la réhabilitation des
habitations et d’autres liées à des services tels que les infrastructures hydrauliques techniques, transports, électricité et communications.

Quelle serait l’influence de cette décision sur le bien-être des habitants des marais et leur richesse naturelle ? Comment ces avantages s’expliquent-ils dans la pratique ?

Actuellement, des mesures sont prises dans divers domaines ; elles conduisent à des améliorations, telles que la restauration de la végétation côtière et la construction du barrage du canal Soplillar, visant à minimiser les inondations dans les villages face aux événements météorologiques extrêmes.

"Les effets de la variabilité climatique, en particulier les sécheresses alternant avec les ouragans, ont été fortement ressentis ces dernières années, augmentant en durée et en intensité. Le dernier exemple était la tempête subtropicale Alberto, qui a touché un grand nombre de communautés et a montré la nécessité de se préparer à éviter ou à réduire l’impact de l’ampleur de ces activités atmosphériques.

« En raison de l’intrusion saline et de son effet négatif sur la qualité de l’eau, plusieurs usines de dessalement sont installées, en particulier dans les villes les plus peuplées, comme Playa Girón et Cayo Ramona.

"Il y a également un grand intérêt à améliorer les services de communication, les infrastructures routières et le réseau électrique, et de promouvoir le développement local, notamment celui qui concerne l’artisanat, ainsi que l’agriculture urbaine."

Jusqu’où cette mesure d’aménagement pourrait-elle influencer la vie des habitants des marais ?

–L’important est de prendre soin du patrimoine naturel de la région et de favoriser son développement et, en vertu de cet objectif, l’attitude responsable de la population, attachée à la légalité et aux décisions émanant du plan, est essentielle.

"Cette planification considère l’éducation environnementale, la mise en œuvre de la politique du logement et l’élimination des illégalités comme incontournables, ainsi que l’utilisation efficace de l’eau et la conservation de la diversité biologique."

La construction de la digue du canal Soplillar a permis de minimiser les inondations
face aux événements climatiques extrêmes. Photo : Ventura de Jesús García

PLAN D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE DU BASSIN HYDROGRAPHIQUE DES MARAIS DE LA PENINSULE DE ZAPATA

  • Il a été récemment approuvé en Conseil des ministres, ce qui contribuera à l’utilisation rationnelle et durable de ses ressources naturelles et à l’amélioration des conditions de vie dans ce territoire.
  • Selon le site Internet de la présidence cubaine, le président de l’Institut de planification physique, Samuel Rodiles Planas, a déclaré que le bassin continue d’être une zone protégée de ressources gérées et que son économie sera basée surtout, sur la production de riz et le tourisme de nature.
  • Pour élaborer le modèle de gestion des terres, une programmation pluriannuelle a été établie jusqu’en 2030, période au cours de laquelle les principales transformations se produiront dans le tourisme, l’habitat et les infrastructures techniques.
  • Sur cette question, la vice-première ministre Inés María Chapman Waugh a précisé que « ce plan d’aménagement, comme tous ceux qui ont été approuvés, constitue un outil pour maintenir l’ordre, la discipline et l’hygiène dans les villes et, bien sûr, prendre soin des ressources naturelles dans chacun des lieux " précise le rapport de la présidence cubaine.

Quelques données du bassin des marais de la péninsule de Zapata

  • Le bassin hydrographique des marais de Zapata est le dixième d’intérêt national.
    Il couvre une superficie de plus de 5 000 kilomètres carrés et occupe la partie sud de la province de Matanzas et les marais de la péninsule de Zapata dans son intégralité. Ce système constitue le bouchon hydraulique des bassins souterrains du versant sud de cette partie de l’île.
  • Ce bassin est l’un des systèmes de drainage karstique les plus vastes et les plus complexes du pays. Du point de vue hydrologique, la zone humide est alimentée par les eaux de ruissellement de surface et souterraines.
  • Selon les études de plusieurs chercheurs, la zone de marais de la péninsule de Zapata est recouverte de forêts exotiques, de rivières, de lacs, de cavernes inondées, de piscines naturelles, de zones vierges et de savanes marécageuses typiques et marais qui offrent un refuge à une grande variété de la faune autochtone des Grandes Antilles.
  • Il constitue l’un des espaces verts les plus importants de Cuba et, en raison des espèces de flore et de faune qu’il abrite, il représente un lieu d’intérêt mondial.
  • On estime qu’il existe des centaines d’espèces végétales indigènes, et parmi les oiseaux, la Gallinuela de Santo Tomás et Ferminia se distinguent,
    considérées comme celles de l’habitat le plus restreint au monde.
  • Considérée comme une réserve de biosphère, le site Ramsar, zone d’importance pour les oiseaux, figure sur la liste indicative pour son inscription au registre du patrimoine mondial.

La Gallinuela de Santo Tomás ou encore Le Râle de Zapata (Cyanolimnas cerverai) [2]

Ferminia ou encore Le Troglodyte de Zapata (Ferminia cerverai) [3]

[1ndt situation de la zone des marais dans la pénisule de Zapata