Tous !

La responsabilité citoyenne.

Partager cet article facebook linkedin email

Il y a quelques jours, nous avons appris la nouvelle qu’une activité festive à Bauta, une ville de la province d’Artemisa, s’était soldée par l’infection de plus d’une douzaine de personnes par la COVID-19. Par ailleurs, le nombre de ceux qui, en quelques heures, ont contracté le virus et les itinéraires possibles qu’ils ont empruntés pour quitter les lieux, ont amené les autorités de la province à prendre la décision d’isoler toute la ville ; c’est-à-dire qu’en termes mathématiques, environ 28 000 habitants devaient être placés en confinement à cause de la décision de quelques-uns de participer à la fête.

S’agissant d’une maladie que nous pouvons contracter soit directement (en recevant des gouttes de salive invisibles d’une personne qui éternue, tousse ou dont nous sommes trop proches), soit indirectement (en touchant des objets qui ont reçu cette salive et en portant ensuite nos mains vers nos yeux, notre nez ou notre bouche), jusqu’à présent, les trois seuls moyens de prévenir la transmission sont : l’utilisation du masque de protection, le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon ou la désinfection à l’hypochlorite, et le respect permanent d’une distance physique adéquate entre les personnes. Il est clair qu’une fête n’est ni le moment ni le type d’environnement où ces règles sont respectées, puisque la fête est l’occasion de contact corporel : étreintes, accolades, poignées de main, baisers sur la joue et, peut-être… transmission.

Rendre hommage ou se divertir en groupe sont des souhaits légitimes, ainsi que des réactions naturelles, face aux mois d’enfermement et de surveillance que nous avons été contraints de vivre, mais ce qui s’est passé nous confronte à la désagréable et dure réalité de ce qu’est une pandémie : un type de maladie qui progresse, précisément en raison de la grande capacité de contagion qu’elle comporte et parce qu’il n’existe pas – je le répète – de vaccin qui nous aide à la prévenir. Si la manière dont le nombre quotidien de nouvelles infections a été réduit dans les provinces d’Artemisa et de La Havane est un indicateur qui nous permettait de prévoir le passage à une nouvelle étape dans l’assouplissement des mesures de protection/confinement et vers le retour à ce que l’on a appelé une « nouvelle normalité », le foyer infectieux de Bauta et un autre récemment à La Lisa, nous ouvrent les yeux sur ce qui se passe lorsque la recherche du divertissement est plus forte que la perception du risque et que la responsabilité personnelle et citoyenne.

Je dis cela parce que le pire de tout cela est de voir, dans les reportages télévisés, les images de rues et de lieux vides ; de constater une fois de plus l’énorme effort de l’État cubain pour prendre en charge les malades, pour faire les tests, pour localiser ceux qui ont pu contracter le virus, ceux qui peuvent continuer à le transmettre (où qu’ils aillent) ; mais aussi d’imaginer la réalité d’un territoire qui, maintenant pendant plusieurs jours, doit vivre en suspens avec les conséquences inévitables sur l’économie et les interactions sociales de ses milliers d’habitants.

En ce sens, il y a une autre leçon à tirer : comprendre que la responsabilité citoyenne est un concept qui va de pair avec son effet sur la citoyenneté. En d’autres termes, en situation de pandémie, le non-respect des règles édictées par le gouvernement et les autorités sanitaires se traduit par des dommages importants pour les membres de la famille, les amis, les voisins, les collègues de travail ou, en général, la population. Il convient de renforcer le rappel à la réalité, ainsi que les contrôles effectués à travers toutes les dispositions légales applicables en ces temps de pandémie par les organes de police, les organisations de voisinage et les citoyens, c’est-à-dire par tout le monde