Faire en sorte que le quartier soit davantage l’œuvre de tous

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Le 60e anniversaire du CDR ne saurait uniquement signifier plus d’un demi-siècle d’existence, ce qui est déjà beaucoup. Il doit aussi être ressenti comme un anniversaire qui annonce la maturité d’une organisation nécessiteuse d’un nouvel élan de la Révolution

Auteur : Gladys Leidys Ramos | informacion@granmai.cu

« Le nombre d’initiatives générées au niveau des communautés est incroyable, les gens sont enthousiastes et créatifs, se rassemblent pour faire de belles choses », signale Gerardo Hernandez Nordelo. Photo : Juvenal Balán

Lorsqu’il a accepté cet entretien, il n’avait pas encore mis de l’ordre dans son nouveau bureau. Il trouve plus gratifiant de remplir la tâche qui lui a été confiée, en travaillant côte à côte avec les gens du quartier ; et pour ce faire, un bureau bien rangé est une préoccupation mineure.

Relancer le travail indispensable des Comités de Défense de la Révolution (CDR), conscient du défi que représente le fait de redonner leur efficacité aux presque 138 000 de ces unités constituées sur l’Île, telle est la mission qui a été confiée il y a quelques semaines au Héros de la République de Cuba Gerardo Hernandez Nordelo, qui a accepté sans hésiter et avec beaucoup d’enthousiasme cette nouvelle mission.

« Les Comités de défense de la Révolution ont été créés en 1960 avec un objectif spécifique et nécessaire à l’époque, mais toujours aussi important de nos jours. Rien ne dure 60 ans sans transformation, sans perfectionnement. C’est à l’organisation de s’adapter au nouveau contexte cubain et de travailler en conséquence », souligne cet homme admiré par le peuple pour sa volonté de tout donner pour son pays.

Le 28 septembre 1960, au son des pétards, Fidel propose de créer « un système de surveillance révolutionnaire collective » : les CDR. Photo : Granma Archive

Cependant, signale-t-il, cet objectif qui a donné naissance aux CDR n’a pas changé. La défense de la Révolution est primordiale, bien que les scénarios et les façons de le faire aient été révolutionnés. Il convient de se poser les questions suivantes : En quoi consiste aujourd’hui la défense de la Révolution ? Que devons-nous faire pour contribuer à améliorer la société dans laquelle nous vivons ?

Le coordinateur national des CDR estime que la situation privilégiée des communautés cubaines de pouvoir compter sur la présence de cette organisation dans chaque quartier est unique.

« Savoir participer, profiter de ses avantages pour consolider des actions bénéfiques pour tous, parce qu’au bout du compte, nous en sommes tous membres. Tel est le grand défi qui, aujourd’hui plus que jamais, devient visible. Le soutien de cette organisation de masse à toutes les missions sociales de la Révolution, et qui ont eu pour résultat le bien-être du peuple, prouve son utilité », indique-t-il.

LE PLUS GRAND DÉFI : FÉDÉRER LES VOLONTÉS

Les activités menées aujourd’hui par les CDR dans tout Cuba font l’objet de toutes sortes de critiques, nombre d’entre elles constructives, d’autres moins, et quelques-unes s’inscrivant dans des attaques évidentes qui profitent peut-être de leurs faiblesses. C’est pourquoi Gerardo Hernandez Nordelo insiste pour expliquer ce dont les quartiers sont capables lorsqu’ils sont animés par la bonne volonté.

Les CDR ont donné naissance à un courant d’énergie politique polyvalent qui a englobé un cercle croissant d’activités, grâce à la participation active de millions de personnes. Photo : Granma Archive
Pour preuve, leur soutien aux actions visant à prévenir la prostitution et à lutter contre le trafic de drogue, les indisciplines sociales et d’autres phénomènes. Il met également en évidence l’attention particulière accordée aux familles nécessiteuses, ainsi que leur rôle dans le renforcement du lien entre l’école, la famille et la communauté.

À cet égard, le travail des détachements « Les yeux scrutant la mer », des détachements de jeunes « 60e anniversaire », et même des brigades créées en collaboration avec la Fédération des femmes cubaines, sont autant de raisons particulières pour que les gens soutiennent leurs comités.

« À l’heure, avec la situation sanitaire qui prévaut, c’est le CDR du quartier qui connaît les personnes vulnérables, qui peut contribuer à la distribution de nourriture, de médicaments aux personnes âgées. Les gens du quartier aussi peuvent aider au dépistage, et des centaines de jeunes sont impliqués dans ces tâches et bien d’autres encore, dont beaucoup ont été mobilisés par les CDR », dit-il fièrement, mais tout en reconnaissant la nécessité d’intensifier ces actions.

L’initiative la plus appréciée dans les quartiers aujourd’hui est sans aucun doute le mouvement de l’agriculture urbaine, suburbaine et familiale. « Cultive ton petit lopin de terre, c’est ce dont il s’agit, en profitant de chaque parcelle inculte et en la revalorisant », ajoute-t-il.

Il est clair pour Gerardo Hernandez qu’un terrain ou une parcelle de terre ne résoudra pas les problèmes alimentaires à grande échelle, mais comme il le fait observer, cela peut aider la famille à subvenir à ses besoins en produits sains, à ajouter de la variété à son régime alimentaire, voire aider le voisin.

Tant pour ce nouveau coordinateur national des CDR que pour les huit millions et demi de Cubains engagés envers leurs comités, ce 60e anniversaire est bien plus qu’une commémoration de plus d’un demi-siècle d’existence, ce qui en dit déjà long.

Cette date doit aussi être ressentie comme un anniversaire qui marque la maturité d’une organisation nécessitant une nouvelle impulsion, dont la massivité ne laisse aucun doute quant à son existence et à son intention de mieux fonctionner, comme la Révolution en a besoin.