Jardin botanique de Cienfuegos, 97 hectares d’espèces exotiques

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Publié dans Radio Ciudad del mar le 7 novembre 2020
Repris de Cubadebate du 20 août 2020

Compte tenu de l’intérêt qu’il pouvait représenter pour des études d’agronomie et pour la diversification des espèces végétales en particulier, le Jardin Botanique de Cienfuegos (JBC) est aujourd’hui un digne exemple de la préservation de la nature.

Depuis ce premier hybride de canne à sucre obtenu par le professeur nord-américain Robert Gray jusqu’aux dernières plantations réalisées dans le verger cubain, le site est devenu un espace idéal pour regrouper comme des sœurs les palmiers d’Asie, les ficus d’Afrique jusqu’au Bambou le plus prolifique parmi les cultures de l’Inde.

Comme une tour de Babel cubaine pour ce qui concerne le monde végétal, l’arboretum centenaire réunit plus de 80 pour cent d’espèces exotiques à l’intérieur de son périmètre.

Déjà depuis ses débuts, comme en janvier 1929, des cadres de l’Université de Harvard ont parcouru les mers du sud dans l’Atlantique dans le bateau Utowana et ont visité des pays latino-américains et des Caraïbes comme le Honduras, Haïti, Saint Domingue et Porto-Rico pour collecter des spécimens de plantes et de semences pour leur introduction dans des stations expérimentales, spécialement celle du Jardin Botanique de Cienfuegos.

Sur les 97 ha de cet empire poussent plus de 1 600 espèces dont les plus remarquables sont les collections de palmiers, une des plus complètes de la planète, avec plus de 230 espèces dont 21 palmiers cubains.

Parmi cette espèce, on trouve le coco des Maldives en un seul exemplaire et qui ne peut pour cela se reproduire. Cependant, dans l’enceinte du verger, on conserve une de ses noix considérée comme le fruit le plus grand de la terre et son aspect ressemble aux fesses d’une femme.

De leur côté, les ficus, en seconde position pour leur importance dans le Botánico qui a un trésor de 54 espèces de ces arbres gigantesques où se distinguent certains exemplaires qui ont jusqu’à cent ans.

Les bambous, qui firent leur entrée dans les années 20 du siècle dernier, sont devenus la troisième collection avec 27 espèces très singulières du style de la Bambusa vulgaris, unique variété au port ligneux dans l’Ile et qui pousse au bord des rivières et ruisseaux et est la plus utilisée au monde.

Ce qui est remarquable, c’est le travail des experts pour préserver quelques 500 espèces avec des exemplaires uniques et c’est pourquoi ils ont pu multiplier l’Annona havanenses, déclarée disparue il y a plusieurs décades mais heureusement, un spécimen de cette famille botanique fut retrouvé dans la Lagune de Guanaroca qui appartient à la province de Cienfuegos.

Dans le verger, ils ont aussi fait reproduire tout d’abord plus de 500 plants de l’arbre de Jagua, symbole de la ville de Cienfuegos dont un seul représentant poussait péniblement dans le parc José Marti de cette cité maritime.

Vasallo a souligné que depuis trois ans, ils ont réussi à conserver le noyer du pays ainsi que la Erythrina elenae tandis qu’ils ont fait reproduire le cannelier dont la germination est difficile.

Fondé en 1901 par le nord-américain Edwing F.Atkins, un puissant investisseur nord-américain, le JBC fut connu au début comme le Harvard Tropical Garden car il était associé à cette université en tant que station expérimentale pour l’étude de la canne à sucre.