La réorganisation monétaire : un signal positif

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Avec I’entrée en vigueur de la Tâche de réorganisation, à partir du 1er janvier, le cuc sera éliminé dans le fonctionnement de l’économie, même s’il restera encore six mois pour collecter cette monnaie.
Il y aura un taux de change unique de 1 dollar x 24 pesos cubains (cup), a rappelé Marino Murillo Jorge, membre du Bureau Politique du Parti et chef de la Commission permanente de mise en œuvre et de développement

Marino Murillo Jorge a précisé que les normes assurant la mise en œuvre de la réorganisation ont été publiées au Journal officiel, soit environ 110, qui ont été conçues presque comme des procédures, afin d’éviter les erreurs.

Concernant les aspects généraux, il a souligné que « procéder à une dévaluation et retirer une monnaie dans n’importe quel pays du monde n’est pas très compliqué en termes techniques, le problème est de le faire et, en même temps, d’éliminer les subventions excessives et les gratuités indue et de transformer les revenus, dans un pays socialiste, où personne ne sera laissé sans protection ».

Il a ajouté qu’avec l’unification, une seule monnaie aura cours légal : le peso cubain (cup) ; toutes les transactions se feront en cup et les dépôts et les espèces détenus par la population sont garantis au taux de 24 x 1.

Marino Murillo a rappelé que deux circuits monétaires existaient dans l’économie cubaine : le secteur des entreprises, qui fonctionnait à un taux de change de 1 x 1, et le secteur des personnes physiques, à un taux de 1 x 24.

Dans ce scénario, a-t-il signalé, le peso cubain était déjà dévalué dans le secteur des particuliers, en raison du taux appliqué dans les bureaux de change (Cadeca). Ainsi, avec le taux de change approuvé de 1 x 24, le problème la dualité de change est résolu sans qu’il faille procéder à une nouvelle dévaluation dans le secteur particulier.

Aussi, a-t-il rappelé, la solution a-t-elle consisté à dévaluer le peso cubain par rapport au dollar dans le secteur des entreprises et de laisser le taux de change qui existait dans le circuit monétaire des particuliers. Ainsi, à partir du 1er janvier, la dualité monétaire et du change sera éliminée, car il n’y aura qu’une seule monnaie et un seul taux de change dans les deux circuits.

Toutefois, a-t-il ajouté, cette mesure aura un effet sur le secteur des particuliers car, en même temps, les subventions sont éliminées et les revenus sont transformés, c’est-à-dire les salaires, les retraites et les pensions.

En ce qui concerne le secteur des entreprises, il a indiqué qu’en modifiant le taux de change de 1 x 1 à 1 x 24, toutes les importations, du moins au début, auront un coût plus élevé.

À cela s’ajoute, selon Murillo Jorge, que la hausse des salaires entraîne des coûts et une augmentation des prix pour les entreprises, si bien que les prix de détail évoluent également ; dans le cas contraire, il faudrait les subventionner, et il a déjà été expliqué que la logique est de subventionner les personnes et non les produits.

Pour résumer, la mesure consiste à supprimer le cuc, à adopter le taux de change 1 x 24, (une seule monnaie et un taux de change uniques pour tous). De ce fait, les prix augmentent pour les entreprises, comme effet de la dévaluation et de la réforme des salaires, les prix de détail augmentent également, et pour que les personnes physiques puissent assumer les nouveaux prix, il faut transformer les revenus.

Afin d’illustrer les effets de la dévaluation sur le secteur des entreprises, Marino Murillo a confirmé que les entités exportatrices obtiendront de meilleurs résultats, ce qui est conforme aux objectifs de Cuba d’encourager les exportations.

La clé, a-t-il ajouté, est de tenter d’exporter beaucoup et d’importer peu, car si vous exportez, vous recevez 24 pesos pour chaque dollar, mais, en retour, chaque dollar d’importation équivaut à 24 pesos. Par conséquent, cette mesure soutient, du point de vue économique et financier, la stratégie approuvée par le pays, puisqu’elle constitue une incitation aux exportations et un élément dissuasif sur les importations.

Marino Murillo a également indiqué que le projet prévoit une multiplication par environ 12 des prix des entreprises. En ce sens, il a signalé que si le taux de change augmente 24 fois et les prix des entreprises 12 fois, c’est le meilleur des avantages.

Par ailleurs, Il a indiqué que cette croissance des prix des entreprises de l’ordre de 50 % du nouveau taux de change est la première mesure anti-inflationniste dans l’économie cubaine. Le contrôle de l’inflation commence par la conception des prix de gros, a-t-il souligné.

Cette situation, selon Marino Murillo, exigera des entreprises qu’elles travaillent avec plus d’efficience, ce qui ne s’obtient pas seulement en fixant un taux de change unique ou en laissant le gouvernement gérer la croissance des prix, mais il est faut également, comme cela se fait désormais, confier des pouvoir accrus pouvoirs au système des entreprises afin d’accroître sa capacité de réaction.

En termes conceptuels, a-t-il expliqué, une dévaluation réelle se produit lorsque la croissance des prix des entreprises est inférieure à la croissance du type de change, ce qui est le but recherché dans l’économie cubaine.

Cependant, si le taux de change passe de 1 x 1 à 1 x 24 et que les prix des entreprises augmentent aussi 24 fois, l’effet de la dévaluation est annulé et on est alors en présence, en matière financière et monétaire, d’une dévaluation nominale.

Mais, selon Murillo Jorge, il peut y avoir une variante pire, si le taux de change passe de 1 x 1 à 1 x 24 et que les prix des entreprises augmentent de 1 x 24 à 1 x 30, alors il n’y a pas de dévaluation, mais plutôt une appréciation de la monnaie, c’est-à-dire qu’il se produit un effet totalement contraire.

Pour Cuba, a-t-il souligné, il est important, la première année, de contrôler l’inflation, ce qui implique de forme naturelle une dévaluation de la monnaie. En outre, il a insisté sur le fait que cette mesure a été conçue pour obtenir des effets positifs, mais il s’impose de générer des richesses et d’être plus efficients dans le travail. •