Réduction des tarifs de l’électricité et le prix du gaz liquide

Une décision du gouvernement Cubain !

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Lors de la dernière session de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le président Miguel Diaz-Canel Bermudez avait déclaré : « Nous suivons les préoccupations de la population avec intérêt et respect. Nous allons revoir ce qui doit être revu et corriger ce qui doit et peut être corrigé »
Le rédacteur de cet article rappelle que 48 % des combustibles utilisés pour la production d’énergie sont importés, de pays éloignés et à des prix élevés. C’est pourquoi le gouvernement poursuit une politique de production d’énergies renouvelables et qu’il fait appel aux particuliers et aux entreprises afin qu’elles utilisent rationnellement les ressources.
RG

Le gouvernement a écouté chaque opinion de la population de manière respectueuse

Par décision du gouvernement révolutionnaire, les tarifs d’électricité inclus dans la Tâche de réorganisation seront réduits par rapport aux prévisions initiales, selon une information de Marino Murillo Jorge, membre du Bureau politique du Parti et chef de la Commission pour la mise en œuvre et le développement des Orientations, lors de l’émission télévisée la Table ronde.

Expliquant les analyses effectuées pour arriver à cette décision, et son effet sur les finances publiques du pays, Murillo Jorge a déclaré que le gouvernement a tenu compte de chacune des opinions de la population de manière respectueuse, et a apprécié la façon dont le général d’armée Raul Castro Ruz, premier Secrétaire du Comité central du Parti, a réitéré la nécessité de garder les pieds et les oreilles sur terre.

Il a rappelé que lors de la dernière session de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, le président Miguel Diaz-Canel Bermudez avait déclaré : « Nous suivons les préoccupations de la population avec intérêt et respect. Nous allons revoir ce qui doit être revu et corriger ce qui doit et peut être corrigé », car il y a des questions de pratique objective de l’économie dans lesquelles il faut continuer à évaluer, dans la mesure du possible, ce que l’économie peut et ne peut pas supporter, en pleine crise de l’économie mondiale, de la pandémie de COVID-19, de l’intensification du blocus économique, et rien de tout cela ne peut être minimisé.

À ce propos, il a déclaré qu’une réforme salariale avait été conçue, de l’ordre de 160 milliards de pesos de fonds de salaires, mais qu’en fin de compte, elle s’est maintenue à un peu plus de 139 milliards.

Il a ajouté qu’une dévaluation a un impact direct sur les prix et les tarifs, en particulier sur ceux qui ont une forte composante importée.

« Nous passons directement d’un taux de change 1x1 à un taux de change 1x24. Toutes les matières premières importées deviennent plus chères, ce qui a un effet sur les tarifs de l’électricité et de tous les autres services », malgré les critères des gens selon lesquels l’utilisation de pétrole brut cubain non importé intervient dans une certaine mesure dans la production d’électricité.

MATRICE DE LA PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ À CUBA

Concernant les différentes sources d’énergie utilisées à Cuba pour la production d’électricité, le ministre de l’Énergie et des Mines (Minem), Livan Arronte Cruz, a expliqué que 95% correspondent aux combustibles fossiles.

Afin de couvrir la demande, on utilise d’abord les carburants les moins chers, puis on incorpore les autres dans le processus de production, jusqu’au diesel, qui est le plus cher, a-t-il expliqué.

Il a déclaré que l’on commence déjà à noter la participation des sources renouvelables dans la matrice de production du pays.

En outre, on utilise le gaz naturel extrait des puits de pétrole, qui est la deuxième source la moins chère, le pétrole brut national pour alimenter les centrales thermoélectriques, et le mazout et le diesel pour les batteries des générateurs, qui sont les plus chers.

Il a signalé que 48% des combustibles utilisés dans la production sont importés, à des prix qui, outre le produit, incluent des primes de risque imposées par les fournisseurs pour compenser le risque éventuel d’être sanctionnés, en raison de l’application du blocus économique des États-Unis contre Cuba, auquel s’ajoutent les coûts du fret et des assurances. « Le carburant doit être apporté de pays qui sont éloignés de Cuba », a-t-il précisé.

« En bref, la production, le transport et la distribution d’électricité sont des processus coûteux, pour lesquels le budget de l’État utilise une masse de subventions élevée pour couvrir les coûts de l’électricité.

« C’est pourquoi nous travaillons à la transformation de la matrice de production, avec une participation des sources d’énergie renouvelables et l’utilisation de combustibles nationaux », a-t-il ajouté.

À cet égard, Marino Murillo Jorge, a déclaré qu’un examen approfondi avait été effectué.

« Nous avons fait de nombreuses analyses, en conservant certains principes. Le premier d’entre eux est de maintenir l’objectif d’encourager les politiques d’économie d’énergie », a-t-il déclaré.

« Le critère selon lequel le taux est progressif et que plus vous consommez, plus vous devez payer, se maintient dans la nouvelle proposition. »

Il a indiqué que le deuxième principe est de contribuer à ne pas modifier la structure de la matrice de consommation résidentielle pour la cuisson des aliments, puisque les Cubains cuisinent à l’électricité, au GPL (gaz de pétrole liquéfié), au kérosène, bien que celui-ci ait été réduit, mais « nous ne voulions pas changer cette matrice », a-t-il dit.

Enfin, il a souligné que le gouvernement est prêt à faire un sacrifice fiscal en ce qui concerne le tarif approuvé, ce qui signifie que si les consommations augmentent et que se produisent des écarts de coûts au-delà de l’analyse, cette décision pourrait coûter environ 5 milliards de pesos en plus des 17,8 milliards prévus dans le budget de l’État pour les subventions tarifaires.

Il a précisé qu’il a été décidé de faire face à ce coût avec le même déficit fiscal récemment approuvé par l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire. Pour cette raison, lors de l’exécution du budget, il faudra être très attentif aux dépenses pour faire face à cette réduction des tarifs sans avoir à assumer cette dépense supplémentaire.

À propos des nouveaux tarifs, Marino Murillo, a expliqué que la proposition qui est faite comporte plusieurs combinaisons. « Il s’agit d’une combinaison de réduction des coûts du kilowattheure (kWh). Cette réduction ne profitera pas seulement aux trois tranches où se concentraient les plus grandes préoccupations de la population. Du fait de la réduction des coûts, toutes les tranches en bénéficieront. »

Autre élément important dans l’analyse effectuée : les tranches sont modifiées. « Cette variante combine une réduction des coûts et une variante de modification des tranches. Dans cette variante, jusqu’à 500 kWh, toutes les tranches sont découpées de 50 en 50, ce qui est une aide pour la population et stimule les économies. »

Cela signifie que pour la tranche au-dessus de 500 kWh de consommation (c’est celle qui a généré le plus d’opinions dans la population) qui n’est plus subventionnée, le prix passe maintenant à 1 530 pesos, avec une réduction approximative de 700 pesos.

Dans tous les cas, a-t-il précisé, une tendance demeure : jusqu’à 500 kWh, se trouve 97,8% des consommateurs, qui bénéficient de la réduction établie à partir de l’analyse réalisé avec l’Union électrique.

Même si Murillo Jorge a souligné la nécessité pour la population de rester dans les limites de la consommation maximale de 500 à 700 kWh, il a précisé qu’après 500 kWh, avec l’utilisation de certains équipements de climatisation, les tranches varient.

« L’autre problème est qu’après les 500 kWh, les tranches ne sont pas de 50 en 50. Ce sont de tranches de 100 et de 300 et 800. Cela commence à coûter plus cher. Ce sont des personnes qui disposent de plus d’équipements et d’un plus grand pouvoir d’achat pour payer cette consommation élevée », a-t-il ajouté.

« L’intérêt de cette proposition, bien que tout le monde profite de la réduction des coûts, est de se maintenir dans ces 98,7% des personnes du secteur résidentiel qui sont en dessous de 500 kWh de consommation », a déclaré Murillo Jorge.

Il a également annoncé la décision de séparer les tarifs des activités de production et de services des formes non étatiques de gestion du tarif résidentiel [paladars, chambres chez l’habitant].

À cet égard, il a indiqué que toutes les formes de gestion non étatique qui payeront l’électricité à travers le tarif non résidentiel, dans la pratique, c’est comme si elles avaient accès à un marché de gros, une demande qui avait été faite par ces formes non étatiques de gestion.

Le ministre du Minem a souligné que les consommateurs pourront décider de conserver le tarif résidentiel ou non résidentiel, pour lequel ils signeront un contrat avec la compagnie d’électricité, qui pourra être modifié annuellement si nécessaire.

Marino Murillo a informé que, dans le cas du GPL également, en correspondance avec les modifications apportées aux tarifs électriques, le prix de la bouteille de gaz liquéfié de 10 kg passe de 213 CUP à 180 CUP.