Ahmed BEN BELLA : "AINSI ETAIT LE CHE"

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Le 9 octobre 1967, dans une petite salle de l’école de La Higuera (Bolivie), Ernesto Che Guevara, fait prisonnier la veille, était assassiné. Celui que Jean-Paul Sartre qualifia d’« être humain le plus complet de notre époque » achevait ainsi une vie de révolutionnaire qui l’avait conduit, dans l’espoir généreux de soulager les souffrances des pauvres, de l’Argentine au Guatemala, de Cuba au Congo, et finalement à la Bolivie.

Grace à nos amis de CUBA SI PROVENCE, que nous remercions et à l’occasion de la mort d’Ahmed Ben Bella,Premier Président de l’Algérie Indépendante, nous publions cet article ;

RG

BEN BELLA, CHE L’ALGERIE ET CUBA !

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Depuis trente ans, Che Guevara interpelle nos consciences. Par-delà le temps et l’espace, nous entendons l’appel du « Che » qui nous somme de répondre : oui, seule la révolution peut parfois faire de l’homme un être de lumière. Cette lumière, nous l’avons vue irradier son corps nu, étendu quelque part au fond du Nancahuazu, sur ces photos parues dans les journaux des quatre coins du monde, alors que le message de son dernier regard continue de nous atteindre jusqu’au tréfonds de l’âme.
Le « Che » était un preux, mais un preux conscient, au corps affaibli par l’asthme. Je l’accompagnais parfois sur les hauteurs de Chréa, au-dessus de la ville de Blida, lorsque je voyais la crise arriver et qu’elle donnait à son visage un teint verdâtre. Qui a lu son Journal de Bolivie(1) sait avec quelle santé délabrée il a dû faire face aux terribles épreuves physiques et morales qui ont parsemé son chemin.

Il est impossible de parler du « Che » sans parler de Cuba et des relations particulières qui nous unissaient tant son histoire, sa vie, sont liées à ce pays qui fut sa seconde patrie avant qu’il ne se tourne vers là où l’appelait la révolution.

Je fis la connaissance d’Ernesto Che Guevara à la veille de la crise internationale de l’automne 1962 liée à l’affaire des fusées et au blocus de Cuba décrété par les Etats-Unis.

L’Algérie venait d’accéder à l’indépendance, son premier gouvernement venait d’être constitué et, en tant que chef de ce gouvernement, je devais assister, en ce mois de septembre 1962, à New York, à la session de l’ONU pour la levée symbolique du drapeau algérien au-dessus du siège des Nations unies ; cérémonie qui consacrait la victoire de notre lutte de libération nationale et l’entrée de l’Algérie dans le concert des nations libres.

Le bureau politique du FLN avait décidé que ce voyage aux Nations unies devait être suivi d’une visite à Cuba.

Plus que d’une visite, il s’agissait surtout d’un acte de foi marquant nos engagements politiques. L’Algérie souhaitait souligner publiquement sa totale solidarité avec la révolution cubaine, particulièrement en ces moments difficiles de son histoire.

Invité le 15 octobre 1962 au matin à la Maison Blanche, j’eus de franches et chaudes discussions avec le président John Fitzgerald Kennedy à propos de Cuba.

A la question directe que je lui posai : « Allez-vous vers une confrontation avec Cuba ? », il ne laissa planer aucun doute sur ses intentions réelles et me répondit : « Non, s’il n’existe pas de fusées soviétiques ; oui, dans le cas contraire. »

Kennedy tenta de me dissuader avec insistance de me rendre à Cuba par un vol direct à partir de New York ; allant même jusqu’à évoquer l’éventualité d’une attaque de l’avion des forces aériennes de Cuba qui devait me transporter par l’opposition cubaine installée à Miami. A ces menaces à peine voilées, je lui rétorquai que j’étais un fellaga et que les menaces des harkis algériens ou cubains ne m’intimidaient pas.

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