Los Almendrones ?

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A Cuba, les transports en commun ne satisfont pas les besoins des usagers de La Havane et alentours. Alors on fait appel aux taxis collectifs, avec des routes régulières qui quadrillent la capitale. Une noria permanente…de vieilles voitures américaines, rajeunies, embellies, rafistolées. Héritées des années 50 à Cuba. Et pourtant elles roulent ! Mais attention il faudra débourser un billet de 10 pesos cubains, quand ce n’est pas 20. Mais « l’Almendrón » « assure », fait partie du paysage et du patrimoine du pays.

Hep Taxi ¡ Almendrón mi corazón !

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Par Michel Porcheron

On croyait tout savoir sur ce qu’on appelait depuis toujours dans les dépliants touristiques « les belles américaines » de la capitale cubaine.

Il y a quelques années, un beau livre de 240 pages, d’un format 25x25 cm (de Jean Baudot et Pierre Alibert) présentait même « Les plus belles américaines » de Cuba.

Aujourd’hui, pour peu qu’ils soient curieux, les francophones du monde entier et d’ailleurs, ne les appelleront plus les belles américaines, mais les … « almendrons », à la française. Du féminin « almendra », l’amande, l’almendrón, devenu masculin, étant la grosse amande. Dans ce cas on parle de suffixe augmentatif, le « ón » étant le plus employé en espagnol, langue qui raffole des augmentatifs et des diminutifs.

Car la belle américaine, la vraie, la plus belle, a la forme d’une grosse amande, pour leur profil oblong, élémentaire. Comme l’augmentatif dans ce cas implique une nuance d’affectivité, l’almendrón n’est pas qu’une- vieille- voiture- américaine-qui-roule- encore, mais fait partie à part entière de l’équipement idiosyncratique, donc affectueux, de son chauffeur-mécanicien (el botero) qui la bichonne plusieurs fois par jour.

Plus que son épouse ? Là-dessus, les analyses les plus fines divergent. Emilio, c’est un exemple, appellera sa femme mi Teresita mi corazón ! Mais le même Emilio parlant de sa vieille voiture des années 40 ou 50 dira mi almendrón, mi corazón ! Avec la même sincérité. On en a même fait des chansons …

Lire la suite ... avant d’aller les expérimenter à Cuba !