De l’histoire du tunnel de LA HAVANE ...

Partager cet article facebook linkedin email

Emprunté tous les jours par des dizaines (voire des centaines) de milliers de cubains et par tous les touristes qui se rendent sur les plages de l’est ou à Varadéro, le "TUNNEL DE LA BAIE" artère stratégique, est le passage quasi incontournable. L’article ci-dessous paru dans LETTRES DE CUBA, vous ne conte l’histoire...

Mais pour en connaitre les suites, plus récentes, rendez-vous dans le post-scriptum...

Un symbole havanais !

« Il permet le voyage vers Matanzas et Varadero, une des principales zones touristiques du pays, en seulement deux heures. »

Le Tunnel de La Havane a été construit par une compagnie française, la Société des Grands Travaux de Marseille, sous la direction technique de l’ingénieur cubain José Menéndez Menéndez.

Avec cinquante-trois ans de service, le Tunnel de La Havane est l’une des plus importantes et impressionnants œuvres de l’ingénierie civile de Cuba et on peut dire qu’il fait véritablement partie de l’identité de la ville. La construction de ce tunnel sous la baie a permis à la capitale cubaine de s’étendre vers la zone Est, et ainsi, de presque doubler son extension territoriale.

Avant le tunnel…

A l’époque coloniale, la Havane était le point de rencontre et de départ de la flotte de l’empire espagnol, chargée d’emporter les trésors et les richesses du Nouveau Monde vers l’Europe. Elle succédait à la première capitale, Santiago située au sud Est de l’île car la position stratégique de La Havane pour le transport maritime fut un poids fondamental pour son établissement définitif.

Avant la construction du tunnel, il était nécessaire de parcourir environ 25 kilomètres autour de la côte havanaise pour sortir de la ville vers l’Est. Aujourd’hui, grâce à cet ouvrage, la distance a été raccourcie à 500 mètres. En automobile ou en autobus, pour passer d’un côté à l’autre, il faut seulement quarante-cinq secondes à soixante kilomètres à l’heure.

Le tunnel fait 733 mètres de long et compte quatre voies, deux dans chaque sens. Il est sous le canal d’entrée de la baie, où transite une bonne quantité de grands navires, à une profondeur allant de douze à quatorze mètres. Il a été construit en trente mois, entre 1952 et 1953, par la Société des Grands Travaux de Marseille et sous la direction technique de l’ingénieur cubain José Menéndez Menéndez. C’est un système de tubes en béton renforcé qui permet de supporter la pression et le poids de l’eau.

Sa construction a été permise par l’application de techniques constructives innovatrices au niveau mondial et a eu lieu dans des conditions très difficiles . En effet, il a fallu travailler pendant 30 mois sous l’eau, avec des équipements spéciaux et sous la menace d’attaques de dangereux animaux marins comme le requin.

Une technique unique pour l’époque.

Ce sont d’abord ses deux entrées aux extrémités qui ont été creusées. Cinq conduits principaux ont été utilisés pour le tronçon sous-marin, mesurant 90 mètres de long, 22 mètres de large et 7 de haut. Tous ont été d’abord construits dans une digue sèche, une œuvre réalisée en seulement quatre mois, sous la direction des ingénieurs cubains Gerardo et Fernando Pérez Puelles. Ces conduits ont été ensuite transportés, en flottant, jusqu’au lieu où ils allaient être placés, et ils ont été submergés jusqu’à leur position définitive sur un lit dragué préalablement dans le fonds marin.

On a ensuite installé un système de ventilation contribuant à assainir l’atmosphère des gaz émanant des moteurs des véhicules. Son intérieur est revêtu de carreaux blancs en faïence non brillante, permettant la réflexion de la lumière et évitant l’éblouissement.
L’œuvre a coûté 35 millions de pesos, incluant l’autoroute jusqu’à la Via Blanca ; mais une partie de cette somme a été détournée et s’est retrouvée sur les comptes bancaires de certains fonctionnaires corrompus du gouvernement de Fulgencio Batista.

Passage indispensable.

Le tunnel de la baie est devenu un passage obligé, qui facilite l’accès à Cojímar et aux multiples plages du littoral nord de la ville. Il permet le voyage vers Matanzas et Varadero, une des principales zones touristiques du pays, en seulement deux heures.

Plus près en distance, il a aussi permis de créer de nouvelles zones urbaines et des centres touristiques. Après le triomphe de la Révolution Cubaine, les terres jusqu’alors aux mains des grands capitaux ont été expropriées et des nouveaux quartiers ont été construits. Sans le tunnel et la facilité d’accès à cette zone, d’autres lieux auraient certainement été choisis.

Ce symbole havanais n’est pas le seul de ce type dans la ville, mais il en est certainement le plus représentatif. Pour ses valeurs constructives, le tunnel de la baie de La Havane occupe une place privilégiée parmi les Sept Merveilles de l’Architecture Civile cubaine. Les autres constructions concernées sont l’Aqueduc Albear, le Collecteur des Égouts de La Havane, l’Immeuble FOCSA, la Route Centrale, le Pont de Bacunayagua (Matanzas) et le Viaduc de la Farola (Guantánamo).

EXPERTISES ET RÉPARATION :

Lors d’une des 1ères missions de Cuba coopération en février 1997, le Ministre cubain des transports Alvaro PEREZ, nous confiait le soin de rechercher des entreprises françaises intéressées par des travaux indispensables de maintenance et de les mettre en contact avec ses services. Avec l’aide de son homologue le Ministre français Jean-Claude GAYSSOT, et de la société DEVEXPORT, un groupement d’entreprises françaises effectua d’abord l’expertise et ensuite exécuta les travaux qui s’échelonnèrent sur plus d’une année...Notre intervention efficace fut mise en évidence le jour de la réouverture du tunnel : le Président de l’association siégeait à la tribune au coté des autorités cubaines et françaises...

UNE PRÉCISION :

Christian HUART, vice-président de notre association en charge du dossier de l’eau et de l’assainissement nous fait parvenir la précision suivante :

J’aurais ajouté cependant que cette méthode d’avant garde a servi de référence à G.T.M. pour établir 9 sur 11 des traversées sous fluviales des émissaires alimentant Achères et surtout les travaux de franchissement de la Seine par Raccordement ST Lazare aux Invalides, pour le métro, ligne 13.

Merci Christian pour cette utile précision...