L’intégrale des Misérables en …2 fois 240 grammes. Qui dit mieux ?

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Vous avez toujours voulu lire ou relire Les Misérables. Mais obstacle, le poids de plusieurs volumes du chef d’œuvre de Victor Hugo vous rebutait et vous rebute encore. Pour vous et vos amis nomades, « mobiles », une solution existe : un ultra-poche, ultra-chic, ultra-lisible. Le tout pour 480 grammes et une poignée d’argent de poche. Etonnant non

L’intégrale des Misérables en …2 fois 240 grammes. Qui dit mieux ?

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Par Michel Porcheron

Parlera-t-on un jour du livre portable, mieux, ultra facile à (trans) porter, chic, ostensif, sortable, hyper-léger, à l’image de tous ces objets, petit format, élégants, à la mode, qui désormais font partie de notre décor ? Comme un jour le bon vieux téléphone fixe s’est transformé en very smart smartphone. Comme votre vieille Remington, objet de collection, est devenu mini-clavier ultra-rapide pour vos pouces seuls.

Ce n’est pas demain la veille. Ce qu’on appelle le-livre-de-poche, non seulement à une éternité devant lui, mais gagne de plus en plus de terrain. Les groupes qui les éditent sont puissants. Mais ne devrait-il pas améliorer son look (c’est souvent fait pour la couverture) qui a 50 ans d’âge ? Il a et il aura deux avantages sans discussion : son prix, parfois mini, et son côté objet ultra-commun, que l’on peut éventuellement froisser, plier, écorner. Un produit jetable.

N’est-il pas la plupart du temps qu’un bon produit incontournable sur le marché, en tête de gondole ? Certes il a du texte bien sûr, le pire et le meilleur, mais est-ce toujours un livre digne de ce nom ? Longtemps (et encore ?) il a été perçu comme un sous-livre, un livre au rabais, un sous-produit de l’édition.

Existerait-il une alternative ? Tout en continuant de nous fournir en poche, de tradition, budget serré oblige, peut-on trouver des « poche » présentables sur nos rayonnages, susceptibles d’être collectionnés ?

Le livre de poche s’appela ainsi, rappelons-le, car pour la première fois il était, par rapport aux formats antérieurs, comme son nom l’indique, de taille réduite, comme son poids, environ 125 grammes. Il pouvait occuper une poche extérieure de votre veston, celle revolver de votre pantalon ou être glissé sobrement dans le sac à main féminin. C’était dans les années 50/60.

Le 9 février 1953 est, en France, la date du lancement officiel du Livre de poche, édité par la Librairie générale française, une filiale d’Hachette. A cette époque, le livre de poche coûtait six fois moins cher que le livre traditionnel. Les premiers livres de poche ne furent que des reproductions de classiques français.

Aujourd’hui le format de poche existe chez presque tous les éditeurs et concerne (presque) tous les titres. Les collections 10/18 et Pocket ont 50 ans. Folio (Gallimard), lancé en 1972, a aujourd’hui 8000 titres à son catalogue.

Créée il y a dix ans, la collection « Folio, 2 euros », qui rassemble des grands textes brefs tous azimuts, connaît un succès croissant avec jusqu’ici 300 titres.
Mais le format poche a existé depuis les années 40 avec la célèbre collection – didactique- des « Que Sais-Je ? » (première encyclopédie de poche qui existe toujours) de format à peu près identique 11,3 x 17,5 cm, et d’environ 100 grammes pour 128 pages.

Alors dans ce contexte, comment innover ?

Prenons Les Misérables. Cet exemple n’est pas pris au hasard. Il y a un certain temps, pour vos Misérables il fallait un cartable ou un sac à dos. Lourdingues à trimballer.

Dans l’édition actuelle, impossible ou presque de s’y retrouver, ils sont publiés en 2, 3, 4, 5 volumes, grand et gros format, volumineux, en plusieurs « poche » aussi, pour retrouver Jean Valjean, Gavroche, Marius, Cosette, Javert, les Thénardier, etc, il est proposé souvent une version abrégée, en extraits, en « lecture facile » et en version audio…sur CD mp3 (55 heures, tout de même)…

Mais vous préférez LIRE Les Misérables, dans sa version intégrale et vous aviez toujours eu l’idée de vous plonger dans cet Hugo monumental, imposant, en voyage, en vacances, à l’hôtel, au camping ou sur la plage. On vous a soufflé la solution de « la liseuse », mais vous n’êtes pas encore décidé, la lecture de livres sur écran ne vous a pas jusqu’ici convaincu et trop d’offres de liseuses tue l’offre.

Votre libraire préféré a la solution. Il suffisait de lui poser la question. Il vous dirige vers un de ses tourniquets, un présentoir rotatif à plusieurs faces de livres-papier. Mais pas n’importe lesquels. Ces ouvrages sont surprenants, novateurs au premier et au second regard.

Quelques instants plus tard, une fois payé à la caisse une petite poignée d’argent de poche, vous vous retrouvez, les mains libres, avec Les Misérables Version In-té-gra-le dans la (même) poche latérale de votre jean. Sous forme de deux menus objets… Soit deux fois 123 grammes, c’est moins qu’un smartphone.

Le tourniquet avait annoncé la couleur : « Rendre le livre papier encore plus léger, plus joli. Grâce à ce format, l’équation « encombrement / poids / confort de lecture » trouve aujourd’hui une solution radicale »

L’éditeur- « .deux » ou « .2 » ou « Point Deux », collection de chez La Martinière - a trouvé divers arguments pour vous mettre dans sa poche : premièrement « texte intégral, encombrement minimum  ». Car ce qui saute aux yeux, c’est bien sûr le format réduit, comparable à une sorte d’ultra-poche qui peut vraiment se glisser partout : fermé, il ne mesure que 8 x 12 cm. « C’est le compagnon idéal des transports en commun ou des voyages ».

Deuxièmement : «  un sens de lecture à 90° » : avec un texte imprimé parallèlement à la reliure cousue, parfois appelée « vol-au-vent », Point-Deux propose une lecture dite verticale inédite. Les pages se tournent de bas en haut, et non de droite à gauche. De plus, la reliure est telle que votre livre reste ouvert à la page choisie, que vous le teniez d’une seule main ou qu’il soit posé à plat.

Lire : http://www.editionspoint2.com/page-format-ultra-poche.htm

Les marges centrales habituelles disparaissent au profit de lignes plus longues qui reposent les yeux. La police utilisée (verdana 8) a, elle aussi, été choisie dans un souci de confort maximal. Ce qui fait que la lecture n’offre aucune difficulté.

C’est confirmé

Quant au papier, il est opacifié et très lisse, et « sensuel au toucher », précise l’éditeur

Voir les nouveautés : http://www.editionspoint2.com/nouveautes.php
Dans le catalogue (outre la littérature, y figurent les genres histoire, guides, humour, policier, poésie, thriller…), on trouve notamment Cent ans de solitude de G. Garcia Marquez, de Marcel Proust : A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Du côté de chez Swann, La Chartreuse de Parme de Stendhal, Poésie complète de Baudelaire, la Route de Cormac McCarthy, le Nouveau Testament, Les Chutes de Joyce Carol Oates…

Offensive de l’édition de poche

Crise ou pas, affaire de format, nouvelle manière de lire, bonne saison, toujours est-il que cet été 2012, le livre- de- poche tous azimuts reste le format roi avec 12 des 20 meilleures ventes du tableau du Top 20 Ipsos/Livres Hebdo (tous genres confondus)

D’autre part, à l’occasion de la rentrée littéraire de septembre prochain, Le Livre de Poche, Folio, Pocket et J’ai lu vont « coller », comme jamais ils ne l’ont fait, à des auteurs publiés en grand format. Résultat : ces auteurs auront une double actualité, leur nouveauté et leur roman précédent édité en petit format.

D’après Livres Hebdo, ce sont plus de 50 auteurs qui profiteront de cette synergie.

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(mp)