Après Dallas, des membres de la famille Kennedy rencontraient Fidel Castro

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Dans le livre « Fidel Castro, Biographie à deux voix », recueil (2007) de 700 pages de conversations avec le journaliste français Ignacio Ramonet, c’est en répondant à des questions explicites que le dirigeant cubain évoquait diverses rencontres qu’il eut avec des membres de la famille Kennedy, en 1989 et à la fin des années 90. Plus tard il est revenu de lui-même sur ce thème, au moins à deux reprises.

Après Dallas, des membres de la famille Kennedy rencontraient Fidel Castro

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Lire le précédent article de Michel Porcheron paru le 24 août 2012 : Vous avez votre idée...

http://s147752339.onlinehome.fr/cubadev/spip.php?article752

Ce furent de toute évidence des moments d’ordre privé, discrets ou plus encore, en marge d’évènements officiels ou publics. Marqués certainement par la volonté de chaque protagoniste de respecter toute la réserve habituelle. Loin des journalistes et des photographes.

A notre connaissance, Fidel Castro, à (au moins) deux autres occasions, a abordé (assez brièvement) ces contacts très vraisemblablement non préparés en bonne et due forme.

Dans deux de ses « Réflexions », textes qu’il a entrepris d’écrire après son retrait officiel des affaires, il est revenu de lui-même sur ses rencontres avec « les parents endeuillés de Kennedy ».

Le 30 juin 2007, il écrit (dans “La machine à tuer”, traduction de Jacques-François Bonaldi, JFB) :

Par la suite [après l’assassinat de Dallas], j’ai rencontré plus d’une fois, lors d’activités internationales ou en visite à Cuba, les parents endeuillés de Kennedy qui me saluaient respectueusement. Un des fils de l’ex-président - qui était un petit gosse au moment de l’assassinat de son père - fut même envoyé à Cuba trente-quatre ans après par une revue étasunienne. Nous nous sommes rencontrés et je l’ai invité à dîner.

Ce jeune homme, dans la fleur de l’âge et d’une grande éducation, est mort tragiquement dans un accident d’avion quand il volait avec sa femme vers l’île Martha’s Vineyard par une nuit de tempête.

Je n’ai jamais abordé cette question épineuse avec aucun membre de cette famille. J’ai dit en revanche que si Nixon avait été président au lieu de Kennedy, nous aurions été attaqués par les forces aéronavales qui escortaient l’expédition mercenaire à un coût en vies énorme pour les deux peuples. Nixon ne se serait pas borné à affirmer que la victoire a de nombreux pères mais que la déroute est orpheline. Kennedy, que l’on sache, n’avait jamais été emballé par l’aventure de Playa Girón [la Baie des cochons]où l’avait conduit le renom militaire d’Eisenhower et l’irresponsabilité de son ambitieux vice-président

Lire “La machine à tuer” (dans son intégralité) en français :
http://www.granma.cubaweb.cu/secciones/reflexiones/fra-026.html

Le 24 avril 2009, (“Des gestes impressionnants”, trad.JFB), Fidel Castro écrit à nouveau sur le sujet :

[Le président Kennedy] sortit grandi de cette épreuve [la Crise des Missiles] grâce aux erreurs de son adversaire principal. Il voulut ensuite discuter sérieusement avec Cuba et il décida de le faire. Il envoya Jean Daniel pour s’entretenir avec moi et retourner ensuite à Washington. Le journaliste remplissait justement sa mission au moment où le président Kennedy fut assassiné.

Sa mort et la façon étrange dont elle fut programmée et concrétisée furent vraiment tristes.

J’ai fait ensuite la connaissance de ses proches en visite à Cuba. Je n’ai jamais commenté avec eux les facettes désagréables de sa politique contre notre pays ni fait la moindre allusion à ses tentatives de me priver de la vie. J’ai connu son fils déjà adulte, qui était un gamin quand son père était président des Etats-Unis. Nous avons échangé en amis. Il mourut lui aussi dans un accident triste et tragique. Son propre frère Robert fut assassiné à son tour, ce qui ajouta encore au drame planant sur cette famille”.

Lire en français :

http://www.granma.cu/frances/2009/abril/lun27/reflexiones.html

On a là une occasion de citer un texte (en français) du journaliste cubain Gabriel Molina, intitulé “Quelqu’un savait que Kennedy serait tué”. La question des rencontres famille Kennedy-Fidel Castro n’y est pas traitée, mais il (re) donne la position et l’analyse cubaines sur le crime de Dallas.

Dans Granma International : http://www.granma.cu/frances/internationales/17may-21kennedy.html
(mp)