LE MODÈLE SOCIALISTE TOUCHE-T-IL A SA FIN ?

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* Cet article est basé sur deux conférences de Marc Ingelbrecht qui ont eu lieu le 9 février et le 5 mai 2012 par invitation du Groupe de travail ‘Cuba’ de l’organisation Chrétiens pour le Socialisme (Belgique), du groupe de travail ‘Cuba’ du Mouvement Ouvrier Chrétien (Belgique) et de la direction de Solidarité Mondiale de Louvain (Belgique).

Tuur Van Empten est l’ex-redacteur en chef du Gids op maatschappelijk gebied Guide (Guide dans le domaine social).
Marc Vandepitte est l’auteur de plusieurs livres sur Cuba.

Cuba : LE MODÈLE SOCIALISTE TOUCHE-T-IL A SA FIN ?

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Marc Vandepitte y Tuur Van Empten

Traduction de l’espagnol au français : R. Muller

Il y a quelque temps, Cuba annonçait qu’elle réaliserait d’importantes réformes économiques. Cette nouvelle a poussé certaines personnes à interpréter que le modèle socialiste arrivait à sa fin. Quelle est la situation actuelle ? Comme réponse nous offrons ici l’exposition de Marc Ingelbrecht, jusqu’à récemment représentant d’Oxfam Solidarité (Belgique) à Cuba, où il a longuement vécu.

Une actualisation nécessaire

Cuba a un niveau social élevé, mais elle l’obtient avec des moyens réduits. Dit d’une autre façon, le pays ne possède pas de base économique qui lui permette de continuer de maintenir ses réussites sociales.

Cuba est une société excessivement subventionnée, le gouvernement intervient dans pratiquement tous les terrains : l’éducation, les soins de santé, le transport, l’électricité, l’emploi, etc. A l’exception d’un faible pourcentage de paysans privés et de petits entrepreneurs, presque tous les travailleurs ont travaillé comme fonctionnaires étatiques. Cette situation était insoutenable. Pour pouvoir maintenir et continuer d’alimenter les réussites sociales une adéquation à fond était nécessaire.

Pour cette raison on a mis en place une batterie complète de dispositions. La plus évidente a été celle qui consistait à réduire petit à petit 1,5 million de postes de travail du secteur public. Au début on a pensé supprimer un demi-million déjà en 2010, mais il y a eu un retard du au fait que les nouveaux postes d’emploi, à savoir dans la construction et l’agriculture, ont été principalement occupés par des retraités et des jeunes
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En plus de cette mesure, on a élargi le système du travail indépendant. Pour le moment il y a un demi-million de personnes qui travaillent de cette façon, c’est-à-dire plus du double de celles qui le faisaient avant la mise en place de la mesure. Cependant, cela ne va pas toujours comme sur des roulettes.

De nouvelles formes de rémunération s’appliquent aussi, celles dans lesquelles le salaire dépend du rendement, avec l’objectif d’augmenter la production. Finalement, on veut élargir le système existant de coopératives. A Cuba, la diminution de l’intervention de l’état n’est pas une question de privatisation, mais plutôt une question de décentralisation et coopérativisation.

Nos médias ont aussi donné à connaître qu’on avait introduit la vente libre d’autos et de logements. 85 % des Cubains sont propriétaires de leur propre maison. Cependant, jusqu’à présent ils pouvaient seulement la changer pour une autre, et ne pas la vendre. L’objectif de la vente libre est de résoudre le problème du logement et de créer des emplois.

Des crédits sont aussi prévus pour l’amélioration des logements et, pour ceux qui en ont besoin, des matériaux gratuits de construction. De nombreuses personnes se demandent si cette disposition ne va pas augmenter les inégalités. Ne vont-ils pas augmenter les prix de telle façon que le cubain commun soit empêché de s’acheter un logement ?

Les allocations ont été aussi prises en considération. On passe de l’allocation "indisciplinée" à la "disciplinée". Actuellement, les Cubains doivent payer plus pour une quantité de services offerts, comme par exemple le gaz et l’électricité. Comme on dit, avant c’était moins cher de laisser le réchaud à gaz allumé que d’utiliser des allumettes pour l’allumer de nouveau. La carte de rationnement disparaîtra dans un certain délai et sera remplacée par une allocation pour les personnes qui en auront besoin.

L’éducation et la santé se maintiennent gratuites mais elles se rationalisent. Les services de santé s’utilisaient excessivement ; les Cubains allaient à l’hôpital pour le plus petit ennui, et on leur faisait un scanner pour la moindre maladie. Maintenant on veut revaloriser le médecin de la famille et faire un usage plus rationnel des appareils techniques. Dans le domaine de l’éducation, on veut orienter le choix des carrières vers les secteurs techniques, c’est-à-dire on préfère des experts et des techniciens à des médecins et des avocats. La population résiste à cette idée qui la choque.

Finalement, on veut en finir avec la double circulation monétaire. La monnaie subventionnée c’est le peso (CUP), la non subventionnée le CUC = 24 pesos. Les salaires se paient en pesos et comparativement ils sont très bas. Cependant, l’actuelle situation financière ne permet pas encore d’éliminer le double système monétaire.

Une large base de soutien

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