“Une anthologie de près de 50 textes de Victor Hugo “l’irréductible”

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Victor Hugo est un des « Rebelles », titre d’une collection de 10 ouvrages que publie le quotidien Le Monde une fois par semaine depuis le mercredi 12 septembre. « Victor Hugo l’irréductible », anthologie présentée par Sylvain Ledda et Judith Wulf (222 pages, 5,90 €) est le n° 3.

Sur la collection : http://boutique.lemonde.fr/home/moment-product/les-rebelles-1a10.html

Une anthologie de près de 50 textes de Victor Hugo « l’irréductible »

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Sylvain Ledda et Judith Wulf, auteurs de l’introduction de « Victor Hugo, l’irréductible », signent un texte intitulé « Hugo, l’engagement et l’indignation », paru dans l’édition du Monde du samedi 29 septembre 2012.

« Le célèbre portrait de Victor Hugo en vieil homme barbu cache le visage d’un rebelle. Avant d’être une gloire nationale célébrée par la IIIe République, Hugo ne cessa de résister aux sirènes institutionnelles.

Au "siècle des révolutions", il fut poète de génie et homme de combats : pour les autres, pour lui-même, pour la liberté de l’artiste. Il livra des batailles littéraires, politiques, sociales. Derrière le chemin politique sinueux qui le mena du royalisme de jeunesse à l’extrême gauche se dessine l’unité d’un homme qui, dans ses paroles comme dans ses actes, s’indigna. Il dénonça la condition des prisonniers alors qu’il était pair de France.

Il contesta, comme s’il était dans l’opposition, la politique sociale du parti de l’ordre dont il était pourtant élu, s’insurgea contre la peine de mort en dépit du consensus dont elle bénéficiait à son époque.

Il prit même la tête de la résistance armée au coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte, se révolta contre le régime autoritaire instauré par "Napoléon le Petit" ; il refusa de transiger et préféra l’exil volontaire à toute forme de compromission ; enfin, Hugo soutint les communards et tous ceux qui, dissidents, factieux, insoumis, insubordonnés, luttaient pour la liberté et la justice. Telles sont les grandes lignes d’une vie tendue entre engagement et indignation.

Si cette position de franc-tireur ne se dément pas tout au long de sa vie, c’est que Hugo agit moins en politicien pragmatique qu’en poète qui ne reconnaît d’autre loi que celle du génie créateur. C’est parce qu’il choisit l’avant-garde romantique qu’il prend ses distances avec le régime de Charles X ; sous la monarchie de Juillet, ses drames sont autant d’occasions de réfléchir sur le peuple et la démocratie.

Ses romans donnent vie, dans le détail du style, à tout l’éventail des causes à soutenir et des combats à mener. Son travail sur la forme poétique accompagne toujours une pensée de l’Histoire, directement associée à la question de la révolution.

Loin de se limiter à l’expression d’un sujet biographique, son lyrisme n’existe qu’à travers l’écho des voix que l’autorité, qu’elle soit politique ou intellectuelle, ignore injustement.

Ses discours parlementaires, débordant le cadre institutionnel, ont alors une portée collective. Chez celui qui se présente lui-même comme une "chose publique", même les écrits les plus intimes engagent une responsabilité. Courage politique et audace littéraire ne vont pas l’un sans l’autre chez Hugo.

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