Yoani SANCHEZ, Authentique business woman de la désinformation pro-USA

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Un article de Jean-Guy GAILLARD publié dans Granma International du 14 NOVEMBRE 2012

LA Société inter-américaine de presse (SIP) – le centre écran de la CIA de presse commerciale basé à Miami qui porte le nom de Jules Dubois, l’agent de la CIA qui a redémarré cette organisation –, a désigné la ciber-mercenaire Yoani Sanchez comme sa représentante à Cuba, confirmant ainsi son implication dans les projets de déstabilisation des services secrets US.

La SIP a désigné sa mercenaire à Cuba

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JEAN-GUY ALLARD

La SIP a désigné il y a quelques jours des « représentants » par pays pour sa Commission de liberté de presse et d’information, un mécanisme de propagande dont elle se sert pour discréditer des pays progressistes, manipuler l’opinion et diffuser le sentiment « pro-américain » que partagent ses membres. Cette Commission est présidée par Claudio Paolillo, de l’hebdomadaire uruguayen de droite Busqueda.

« Dans chaque pays, il y aura des vice-présidences régionales, et le hasard a voulu que Yoani Sanchez soit notre représentante à Cuba

 », a annoncé Paolillo dans un communiqué condamnant la « répression » dont seraient victimes les journalistes et les écrivains de l’île, s’en tenant à la vieille rhétorique du Département d’État.

PETITE FILLE DU « COLONEL AUX OREILLES VELUES »

La SIP fut créée à La Havane en 1943 et répondait à des fins légitimes de représenter les journalistes et les organes de presse. Cependant, les services de renseignement des États-Unis firent main basse sur cette organisation, qu’ils transformèrent en un instrument du pouvoir impérial.

Lors de la réunion de la SIP tenue en Équateur en 1949, les États-Unis furent représentés par trois personnages, dont deux étaient des hauts officiers des services secrets : Jules Dubois et Joshua Powers ; le troisième, Tom Wallace, était un haut fonctionnaire du Département d’État.

Dubois était le seul à pouvoir revendiquer le statut de journaliste. Cet authentique colonel des renseignements militaires – comme le décrit une notice biographique publiée après sa mort – s’est reconverti dans les années 40 en écrivain du quotidien Chicago Tribune, assez influent à l’époque.

Anticommuniste farouche, il prend aussitôt le contrôle de ce qui deviendra par la suite la Chambre de commerce pour magnats de l’industrie de l’information.

De 1951 à sa mort, Dubois présida la Commission de liberté de presse et d’information, qualifiée d’« épine dorsale » de la SIP en raison de son rôle dans la direction idéologique dans la presse commerciale du continent.

La mainmise de Dubois – également connu comme le colonel aux oreilles velues – sur les mécanismes de désinformation de la SIP était si forte que cette organisation mafieuse finit par donner son nom à son siège central basé à Miami.

DES PUTSCHISTES DE CARACAS À TEGUCIGALPA

Au fil des ans, cette association de magnats intervint à l’UNESCO pour défendre le contrôle de l’information par les entreprises privées, et participa à la campagne de propagande et de subversion contre le président chilien Salvador Allende.

Se posant en champion de la liberté d’expression, la SIP a cautionné en 2002 le coup d’État contre le gouvernement légitime du Venezuela, et a refusé de se prononcer sur le black-out imposé par ses membres pour soutenir les militaires putschistes.

Jorge Canahuati Larach, un membre éminent de la SIP, propriétaire des journaux honduriens El Heraldo et La Prensa, non seulement a soutenu activement le complot des militaires putschistes dans son pays contre le gouvernement de Manuel Zelaya, mais il a financé la campagne de relations publiques dirigée aux États-Unis par Roger Noriega pour légitimer le gouvernement putschiste.

Lors d’une assemblée générale de la SIP, M. Canahuati a qualifié la presse hondurienne – au moment où la police et l’armée réprimaient et assassinaient les manifestants – de victime des « d’attaques » des « deux camps en conflit, surtout des partisans de Zelaya ».

Tout en appuyant le putsch de Tegucigalpa, la SIP accusait publiquement le président bolivien Evo Morales de « persister dans ses attaques » contre les médias de son pays ; elle reprochait au président vénézuélien Hugo Chavez de « menacer la presse », et au chef d’État équatorien Rafael Correa d’être responsable de « la situation de plus en plus préoccupante de la presse » dans ce pays.

Alors qu’elle prétend représenter « plus de 1 300 publications d’Amérique latine », comme le fait remarquer son matériel de propagande, la SIP a du mal à réunir plus d’une centaine de membres à ses réunions malgré le tapage publicitaire dont elles font l’objet.

L’ « ÉLUE POUR CUBA »

Le journaliste et écrivain chilien Ernesto Carmona a révélé que les articles de Yoani Sanchez sur le Net sont publiés depuis un serveur situé en Allemagne, et sont « gérés par des serveurs de l’entreprise Cronos AR Regensburg, filiale de la société Strato, le deuxième grand fournisseur du marché européen d’hébergement et applications web, qui « n’offre pas de services à des clients ordinaires, comme par exemple les blogueurs ».

« Yoani Sanchez a vécu en Suisse et en Allemagne avant de retourner à Cuba pour y créer son propre blog (Generacion Y) et diffamer l’île », souligne Carmona.

On a su plus tard qu’elle a été en contact au moins avec un individu, qui est apparu ensuite comme diplomate à Cuba et qu’il l’a prise en charge.

« Le nom de domaine est enregistré chez GoDaddy, l’une des sociétés de sous-traitance employées par le Pentagone dans la guerre cybernétique et de propagande ces dernières années. Ainsi, Yoani Sanchez bénéficie d’un accès privilégié à ces mêmes technologies US qui sont interdites à Cuba en vertu du blocus

 », ajoute l’écrivain chilien.

Bradeuse de patrie – elle est très plébiscitée par certaines agences de presse internationales – Sanchez a ainsi pu toucher un beau pactole grâce à des « prix internationaux » concoctés par le Département d’État, et qui s’élèvent à plusieurs centaines de milliers d’euros.

En vertu d’une décision du Département d’État US, Yoani Sanchez dispose du seul compte PayPal existant à Cuba. Par ailleurs, elle demande constamment des « dons » soi-disant destinés à la « dissidence ».

Certains observateurs évaluent sa fortune personnelle déposée à l’étranger à au moins d’un demi-million d’euros.

Authentique business woman de la désinformation pro-USA, comme s’en félicite le Département d’État, Sanchez s’est à présent vu confier la responsabilité de représenter la SIP – une organisation d’extrême droite qui ne cesse d’attaquer, de calomnier et de discréditer son pays – et d’appuyer les projets élaborés en Virginie par les cerveaux de la guerre psychologique contre l’Amérique latine libre et souveraine.