Vingt-sept ans de la Maison de l´Afrique

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Le travail a toujours été très stimulant avec les enfants pour la Maison de l´Afrique, je me rappelle le début de ce programme qui apparaît suite à une nécessité qu´avaient les écoles et, toujours avec cette pensée rapide et révolutionnaire qui distingue notre directeur général, l´Historien de la Ville, le Dr. Eusebio Leal Spengler, il lui est venu l´idée brillante de faire venir les enfants dans les musées. C´était une nécessité car en ce moment le Bureau de l´Historien de la Ville réalisait des travaux très importantes et les écoles ne pouvaient pas rester hors de ces œuvres de restauration.

Un travail permanent avec les enfants des écoles...

Dans ce projet social qu’effectue notre révolution et comme une partie du projet social du Bureau lui-même, il était très important que les écoles soient restaurées, mais on ne pouvait pas arrêter le processus d’enseignement, de là l’apparition de cette idée dont j´ai toujours pensé qu´elle est une des plus révolutionnaires qu´a développé l´institution ces derniers temps. Personne n´a pensé à tout ce qu’allait révolutionner le travail dans les musées. Par rapport au concept de la nouvelle muséologie, le projet des « salles de classes dans les musées » est parvenu à convertir les musées en centres d´éducation.

Quand il a commencé il y a 17 ans nous n´étions peut-être pas tous préparés ou nous n´avions pas toutes les conditions créées pour exécuter cette idée, mais je crois que l´important a été que nous l´assumions et nous l´avons fait avec un amour indiscutable. Les débuts remontent à la restauration de la Vieille Place, un moment où l’on a décidé de transférer les étudiants de l´école Ángela Landa dans plusieurs musées.

La Maison de l´Afrique a impliqué le personnel du musée dans le projet, nous lui avons expliqué l´importance de ce travail et surtout avec l´intérêt de l’enthousiasmer et de l’engager avec tout le travail qui pouvait être fait pour que les enfants et le corps d’enseignants soient bien accueillis. En moins de trois mois nous avons intégré totalement le travail du musée avec celui de l´école et nous leur avons expliqué que le plus important, pour que triomphe le projet, soit de démontrer que le processus d’enseignement n´allait pas être interrompu et qu´ils allaient apprendre ce qui leur correspondait et ce que nous pouvions apporter depuis le musée.

Dans le cas des étudiants qui sont passés dans la Maison de l’Afrique, je crois que nous avons obtenu une orientation, un intérêt vers les thèmes patrimoniaux que nous abordions. Je rappelle que l´importante mission était de transmettre aux enfants, à la famille et au reste de la communauté la portée du patrimoine.

Les différents ateliers qui ont été réalisés ont permis d´évaluer le patrimoine et l´importance de sa préservation. Dès le début, pour les caractéristiques du musée, nous nous sommes donnés la tâche d´introduire la connaissance sur les différentes cultures africaines chez les élèves car, bien que nous soyons impliqués dans la religiosité populaire d´origine africaine, qui est si vivante dans cette commune, nous étions intéressés qu´ils connaissent un peu plus de ce continent, de ses caractéristiques géographiques, de son histoire, car je considère que dans l´enseignement général la connaissance sur les anciens empires et royaumes du continent africain est déficitaire, et nous avons commencé à travailler dans ce sens, comme une ligne d´intérêt de l´institution quant au travail avec les enfants.

Tout le personnel du musée prenait part aux activités, nous allions dans la salle de classe, nous apportions des pièces, nous expliquions comment était réalisée une conservation, quel était le comportement qu´ils devaient avoir dans le musée, et ceci a peu à peu enrichi le travail jusqu´au point où nous avons commencé non seulement à intéresser les élèves, mais hors de l´horaire scolaire, les fins de semaine, dans les activités didactiques et culturelles, nous convoquions les parents et nous avons obtenu une forte communication entre les enfants et leurs familles avec le musée.

Les parents découvraient beaucoup de choses car ils méconnaissaient le savoir et les habilités qu´avaient les enfants, ceci nous a permis de gagner le respect de la famille, réellement nous avons gagné l´affection de nombreuses personnes. En outre, nous les avons lié avec un autre projet, un des plus nobles du Bureau, je me réfère au Programme Social d´Attention à la Personne du Troisième Âge, nous invitions les grands-parents aux activités dans lesquelles les enfants étaient les protagonistes.

Une chose que nous avons obtenue et qui nous satisfait beaucoup est que ces enfants, maintenant adultes, viennent dans le musée avec leurs enfants pour prendre part aux activités. Nous avons obtenu cette communication avec la communauté, ils voient le musée comme une partie de leur quotidienneté. Ils se rappellent toujours avec plaisir les moments de leur passage dans la salle de classe du musée, les exigences que nous faisions en ce qui concerne leur conduite, et cela nous satisfait parce que je crois que nous avons contribué à la formation d´une génération.

Pendant ce temps nous ne nous sommes pas limités au travail avec la salle de classe dans le musée, mais nous recevons aussi des visites, ce qui est un travail plus habituel, auquel nous donnons une grande importance car il représente la possibilité de participation des enfants de toutes les écoles primaires de la commune dans le Programme.

Nous dosons les visites avec les écoles qu´il nous correspond, nous apportons des spécialistes dans les écoles, nous nous réunissons avec le conseil de direction pour coordonner ces activités et trouver la meilleure façon de les organiser conjointement car ce n´est pas la même chose de préparer une visite pour des enfants de cours élémentaire (CE1, CE2) de ceux de cours moyen (CM1,CM2), par exemple, s´ils sont très petits, nous leur montrons un documentaire sur la campagne africaine, ou nous réalisons un dialogue simple et nous adaptons tout ceci aux caractéristiques de l´école et en relation directe avec les professeurs et les auxiliaires. Nous sommes très exigeants quant à l´attention à ces visites, nous traitons toujours que, chaque fois qu’ils viennent dans le musée, ils voient quelque chose différent.

Nous avons aussi essayé de maintenir, au long du temps, un travail non seulement avec les enfants du Programme Social Infantile mais, en outre, avec d´autres écoles qui pour une raison ou une autre ont une grande relation avec le travail du musée.

Par exemple, la Maison de l´Afrique fait partie de la Route de l´Esclave, un des projets du Programme des Écoles Associées à l´UNESCO, et, comme une partie des activités de préparation, des experts de l´occident du pays et des responsables du MINED (Ministère de l’Éducation) qui s´occupent du projet, se réunissent tous les mois dans le musée.

Liés à ce projet, nous avons travaillé avec des enfants de l´enseignement primaire et secondaire et nous avons obtenu des résultats très intéressants. Dans ce travail nous nous occupons aussi méthodologiquement des différentes écoles de la commune et nous organisons des débats, des visites de l´institution, nous avons une responsabilité dans l´orientation des actions qui sont réalisées dans les différentes écoles quant à la préparation des enseignants qui coordonnent le projet.

Actuellement, nous maintenons trois ateliers ayant des résultats que nous avons pu partager dans différents domaines, par exemple, l´événement international d´Anthropologie Sociale et Culturelle où les enfants ont pris part et où ils ont montré leur travail, et le cours lors de la Journée de l´Afrique, avec tous les ambassadeurs et les représentants africains, où les enfants ont présenté une œuvre de théâtre relative à une fable africaine. Ils ont pris part à l´organisation générale de l´activité depuis la mise en scène jusqu´à l´élaboration des marionnettes, c’étaient des enfants de CM2 et actuellement ils viennent avec leurs uniformes du secondaire et ils se rappellent de ces activités avec beaucoup d’affection.

Ce travail nous a permis de pouvoir montrer, à travers nos collections et notre didactique culturelle, un continent africain différent, admirable, qu’ils connaissent mieux sa géographie, son histoire et surtout la culture de ses peuples, connaître l´Afrique est essentielle pour pouvoir mieux nous connaître.