A Cienfuegos : foire-exposition gastronomique pour la Journée de la Cuisine Cubaine
Par divers auteurs, traduits par Pascale Hébert
Le Quotidien en ligne de Cienfuegos 5 de septiembre aborde, entres autres, des sujets concernant l’alimentation, donc la vie quotidienne de la population. Saviez-vous, par exemple, que la pomme est un produit de luxe à Cuba, que le haricot noir est à la base du régime alimentaire et que, malgré les difficultés d’approvisionnement, complaisamment relayées par certains, la gastronomie a toute sa place sur l’Ile, avec la Journée de la Cuisine Cubaine qui, à Cienfuegos, a revêtu cette année la forme d’une foire-exposition gastronomique, avec en point de mire un concours de cocktails apéritifs. D’ailleurs, l’approvisionnement devrait s’améliorer à Cienfuegos grâce à la plantation de bananiers et de manioc, sur 600 hectares auparavant improductifs.
Pascale Hébert.
A Cienfuegos : foire-exposition gastronomique pour la Journée de la Cuisine Cubaine
Article de Yudith Madrazo Sosa (Quotidien en ligne 5 de Septiembre, 18 octobre 2018) traduit par Pascale Hébert
Dans le cadre de la célébration, tous les 18 octobre, de la Journée de la Cuisine Cubaine, des professionnels de la gastronomie de Cienfuegos ont organisé la Foire-Exposition Commerce-et-art, avec laquelle ils saluent également le bicentenaire de la fondation de cette ville, jadis appelée Fernandina de Jagua.
Les abords du Parc Martí, dans le centre historique de la cité, ont servi de scène pour que des représentants des différents restaurants de la commune, membres de l’Entreprise de Services Gastronomiques, y présentent au public leurs principaux plats, et entre autres, des mets typiques de la Perle du Sud.
Un moment significatif a été le concours de cocktails qui s’est déroulé au restaurant Le Polynésien pour choisir le cocktail gagnant du Prix 200ème Anniversaire de la Ville. Cette compétition a réuni cinq éminents barmen de notre territoire, lesquels, devant un jury de grande qualité, dont des juges nationaux, ont présenté leurs combinaisons, qui devaient répondre à la double condition d’être apéritives et inédites.
Le barman Yohany Ávalos Rodríguez, employé du restaurant Café, situé dans l’emblématique Club Cienfuegos, de la succursale Palmares, a remporté les lauriers pour le cocktail Perle du Sud, qui à partir de maintenant sera préparé sous le nom de 200ème Anniversaire de la Ville.
Ávalos Rodríguez, qui s’est montré satisfait et ému tout à la fois, a déclaré que le Prix lui appartenait non seulement à lui, mais à tous les adhérents de l’Association des Barmen de Cuba, car ils se soutiennent et se préparent toujours mutuellement, en prévision d’évènements comme celui-ci.
« Chaque cocktail a des caractéristiques différentes et l’on essaie de rechercher ce qui est demandé. Dans ce cas, c’était un cocktail apéritif, qui requiert des notes d’acidité, un degré d’alcool moyen et un arrière-goût qui doit vous donner des notes d’amertume. Tout ceci est assez compliqué à obtenir, d’où l’importance des ateliers où nous analysons quelles boissons on peut mélanger et dans quelles proportions, pour que le cocktail résulte équilibré, avec un arôme, avec un bon goût, avec de l’éclat, avec de la présence. Dans la décoration, par exemple, on doit utiliser des produits qui soient en harmonie avec le mélange », explique-t-il.
D’après ses affirmations, les notes d’agrumes que comporte sa préparation constituent l’élément distinctif de Cienfuegos, parce que cette province a une longue tradition dans la culture des espèces de cette famille.
Selon Yoel Sánchez Chaviano, directeur de l’Entreprise Provinciale de l’Hébergement et du Loisir, la Foire-Exposition représente une bonne occasion pour que le public fasse connaissance avec les différents plats qu’il peut trouver dans le réseau des restaurants publics de Cienfuegos, lesquels sont proposés à des prix modiques mais avec une qualité reconnue.
La Journée de la Cuisine Cubaine se déroule le 18 octobre en référence au fait qu’à cette même date de 1984, une délégation de l’Ile triée sur le volet a reçu la Médaille d’Or de l’Effort Décisif lors des Olympiades Culinaires qui se déroulaient en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main.
Pour Cienfuegos, cette Journée représente une occasion spéciale car un chef légendaire de notre ville, José Luis Santana Guedes, figurait parmi la délégation qui a gagné le trophée en or.
Cienfuegos destine de nouvelles terres à la production d’aliments
Article de Mireya Ojeda Cabrera (site web radiorebelde) 17 décembre 2018 Traduit par Pascale Hébert
L’Entreprise Agricole Horquita, de la commune d’Abreus, dans la province de Cienfuegos, récupère d’importantes surfaces en hectares qui étaient couvertes de marabou¹, pour les utiliser pour la plantation de bananiers et de manioc destinés au Programme d’Autosuffisance et au bilan national, avec des livraisons à La Havane.
On plante 13,42 hectares pour mille habitants de chacun de ces légumes d’accompagnement (viandas)², ce qui, d’après le Directeur de Production, équivaut à plus de 600 hectares.
On terminera ce mois-ci avec 250 hectares de bananiers et on continuera pour 2019, avec les variétés de banane fruit, banane « âne » et banane-légume³, tandis que l’on plante plusieurs espèces de manioc.
« Nous avons quatre variétés de manioc pour l’année qui vient toute entière, dit-il, par exemple la Demoiselle qui s’attendrit après quelques minutes de cuisson seulement. Aujourd’hui, nous sommes en train de récolter la production, en plus de faire de nouveaux semis, qui sont ceux qui sous-tendent 2019 ».
« La totalité des semis, ajoute-t-il, sont destinés au Programme d’Autosuffisance Municipale et il inclut même des livraisons à la capitale du pays, La Havane. Les projets sont d’arriver à 600 hectares, qui assureraient l’Autosuffisance Municipale.
Toutes les formes de productions concourent au Programme d’Autosuffisance, qui inclut d’autres légumes d’accompagnement (viandas)², des légumes verts, des fruits et des grains, pour remplacer les importations, comme celles des haricots secs et du maïs.
¹Le marabou ou mimosa clochette est un arbuste ligneux qui peut atteindre 8 m de haut. Cette plante invasive originaire d’Afrique du Sud a colonisé des terres abandonnées. Son bois s’utilise pour fabriquer des manches et aussi du charbon de bois.
² A Cuba, on appelle « viandas » les racines, tubercules et rhizomes, ainsi que la calebasse et les bananes légumes que l’on fait cuire pour accompagner principalement le riz et les haricots noirs.
3 A Cuba, on cultive la banane sucrée comme nous la connaissons qui se mange en dessert, le plus souvent crue, et aussi deux espèces de bananes-légumes, classifiées comme « viandas », qu’il faut impérativement faire cuire : la banane « âne » ‘musa sp. ABB’, jaune, courte et grosse et la banane macho ‘musa paradisiaca’, verte, fine, longue et incurvée.
Il n’y a pas de haricots durs
Article de Magalys Chaviano Álvarez (Quotidien en ligne de Cienfuegos 5 de Septiembre) 18 octobre 2018 Traduit par Pascale Hébert
Le haricot est un légume sec riche en protéines, parmi ceux qui ont la plus faible teneur en graisses (idéal pour les régimes alimentaires qui doivent être riches en protéines et minéraux) ; il a un taux de sucre bas (parfait pour les personnes diabétiques) et il se distingue parce qu’il possède des fibres ; en outre, il contient du calcium et du potassium en abondance ainsi que des antioxydants qui aident à réduire les risques cardiaques.
Il y a des années, des chercheurs ont déterminé qu’il est originaire de Mésoamérique, spécifiquement du Mexique, et non des Andes, comme on le pensait, bien que sa production et sa consommation soit presque générale.
Ah, mais pour les Cubains, les haricots noirs sont indispensables à leur régime alimentaire, et n’allez pas croire que ce soit à cause de leur teneur en minéraux, en protéines ou en fibres, non, pensez-vous, pour les habitants de l’Archipel (si j’écris encore une fois l’Ile, l’éditeur va me sanctionner), les haricots noirs sont le principal plat présent sur la table, car ils ont la vitale et incontournable fonction d’« ensaucer » le riz.
Oh ! Les haricots avec de l’ail, du cumin, de la coriandre et une petite feuille de laurier, les noirs ont un goût divin si on leur ajoute aussi une petite cuillerée de sucre blanc, qui leur donne une saveur spéciale. Comme vous le voyez, ils sont économiques du point de vue de l’assaisonnement ; en revanche les rouges exigent davantage : un pied de porc, de l’ail, de l’oignon, de la purée de tomates, une petite racine de taro¹, et ceci complique le menu, déjà en lui-même difficile à équilibrer.
Dans certains foyers cubains, on les cuisine pour plusieurs jours, et on les met par portions au congélateur pour les réchauffer au fur et à mesure et ainsi gagner du temps et faire des économies. Dans d’autres on les préfère cuisinés quotidiennement, car on n’aime pas la cuisine réchauffée. Et il y a des variantes comme celle où on en mange pendant deux jours et le troisième on fait un riz « congrí »², et cette variante se classe comme l’option la plus intéressante pour tirer profit de la petite livre³ de légumes secs, celle qui coûte 13 pesos.
Mais jusqu’à présent, nous avons parlé de grains bien tendres, de ceux qui en une demi-heure ou en 45 minutes sont déjà cuits à point ; quelle différence quand ils sont durs et exigent que la cocotte électrique fasse plusieurs fois le tour du minuteur et que, en fin de compte, ils sont toujours là , dans le fond, durs comme des chevrotines, avec un bouillon qui a un goût de flotte et même une saveur amère ; c’est bien là l’une des plus grandes déceptions que peut ressentir la maîtresse de maison, qui regarde l’horloge avec désespoir, sans marge de temps pour « inventer » autre chose.
Nous ne pourrons jamais sous-estimer la maîtresse de maison cubaine, cette reine ou ce roi de la cuisine, car personne n’a dit, légiféré ni voté que ce rôle était au féminin. Dans ce cas, on sort les grains, on les met dans une poêle et on leur ajoute tout ce qu’on a sous la main : oignons, ail, persil, coriandre, tomates, poivre, huile et même quelques couennes de porc frites, pour en faire une salade ; tandis qu’au bouillon on ajoute du riz, et voilà tout !
Il existe aussi un truc dont on dit par ici qu’il est infaillible ! Si, quand vous ouvrez la cocotte, les camarades haricots sont durs et au fond du récipient, mettez dedans deux fourchettes, parmi les plus vielles de la ménagère, garantie qu’ils sont en acier inoxydable, car celles de maintenant s’oxydent trop facilement. On raconte, moi je n’ai pas testé l’efficacité du procédé, qu’il se produit une réaction chimique, inoffensive, qui les attendrit d’un coup. Un de ces jours, nous entendrons les vendeurs ambulants qui sillonnent les quartiers entonner : « Allez, achetez vos haricots noirs ici, avec des fourchettes pour les attendrir ! ».
Et puisque nous abordons le sujet des distributeurs, nous en profiterons pour parler des prix, ouille… ! Comment acheter de la viande si nous passons tout notre budget dans les haricots ? Ah, rappelez-vous qu’ils sont riches en protéines. Je vous recommande de faire une sauce, dont nous avons déjà parlé dans un autre commentaire ; avec du vinaigre, de l’huile, de l’ail, des oignons et tout ce que vous trouverez dans votre cuisine, ils sont très bons ; et avec du riz et des haricots noirs c’est divin. Assurez-vous aussi qu’ils sont produits localement ; au naturel, ils sont toujours tendres. Oui, parce que s’ils sont importés, bien propres, c’est qu’on leur a extrait leur humidité pour les conserver et ils sont durs comme des cailloux rapportés de Mésoamérique,
¹Le taro est un tubercule alimentaire ou légume-racine des régions tropicales qui se consomme cuit. ² Le riz « congrí » est un riz blanc aux haricots noirs assaisonnés avec ail, oignon, poivron rouge, cumin, laurier, sel et huile. ³ La livre, mesure de poids utilisée à Cuba dans le marché intérieur est l’ancienne livre espagnole qui équivaut à 460,93 gr.
Lorgnette citoyenne : Des pommes « roulantes »
Article du Quotidien en ligne de Cienfuegos 5 de septiembre 20 septembre 2018 Traduit par Pascale Hébert
Il ne manquait plus que ça : tous les vendeurs des rues en train de vendre des pommes. Est-ce que par hasard les paysans de Cienfuegos auraient commencé à en produire ? Elles ont été effrontément détournées des marchés en devises pour les revendre au peuple. Ce pourrait être, sinon la meilleure, du moins l’une des preuves que les autorités ne contrôlent pas les charrettes des vendeurs ambulants. Et en guise de réponse, l’impunité persiste.
www.5septiembre.cu/en-cienfuegos-expoferia-gastronomica-por-el-dia-de-la-cocina-cubana/ www.radiorebelde.cu/noticia/cienfuegos-destina-nuevas-tierras-para-produccion-alimentos-20181217/ www.5septiembre.cu/no-hay-frijoles-duros/ www.5septiembre.cu/lente-ciudadano-manzanas-rodantes/