La balle de riz, source d’énergie

L’Actualité des provinces

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Après la valorisation des déchets de la canne à sucre pour produire de l’énergie (cogénération) à proximité des centrales sucrières, on expérimente avec succès depuis 2019 dans la province de Pinar del Rio, à l’ouest du pays, l’utilisation de la balle de riz pour produire du gaz qui rend la rizerie autosuffisante et même « exportatrice » vers le réseau électrique, dans un contexte tendu dans ce domaine.

Pascale Hébert

On produit de l’énergie à partir de la balle de riz dans la commune de Los Palacios

Article d’Esmeraude-Grondin, Cuba ES Euro News, 22 juin 2022, traduit par Pascale Hébert

Grâce à cette précieuse technologie, on peut économiser plus de 200 tonnes de fuel par an dans l’industrie de la province de Pinar del Río.
Photo : - Fátima Rivera Amador

Ce qui a commencé avec l’objectif de résoudre un problème de pollution environnementale est devenu une alternative rentable qui a aujourd’hui un effet économique et social positif dans le chef-lieu de la commune de Los Palacios dans la province de Pinar del Río.

L’ingénieur Yusniel Illas Ramírez dit que les montagnes de cosses générées par le traitement industriel du riz dans la rizerie Enrique Troncoso –la plus grande du secteur de Vuelta Abajo- ont été un vrai casse-tête pour les habitants du territoire et pour la direction de l’entreprise agro-industrielle qui y est implantée.

C’est pourquoi, en collaboration avec la commission municipale de l’énergie et le projet Basal (Bases environnementales pour la durabilité alimentaire locale), piloté par le Ministère des Sciences, de la Technologie et de l’Environnement, ils ont entrepris l’acquisition et le montage d’une unité de gazéification qui permet aujourd’hui de sécher le riz en transformant en énergie la balle qu’auparavant on entassait et que le vent dispersait dans le centre ville de Los Palacios.

Ils disent que, la rizerie étant située dans la périphérie du chef-lieu de la commune, on avait placé à proximité la décharge de balle qui résultait du processus de décorticage, ce qui avait causé une kyrielle de problèmes qui vont de la pollution du sol et de l’air au risque d’incendie et à la prolifération de nuisibles.

D’autre part, parmi les gros consommateurs d’énergie du territoire on distingue aussi ce complexe industriel qui pourrait utiliser plus d’une tonne de fuel par jour pour le séchage des céréales.

D’où l’idée de technologie de recherche qui éliminerait le problème de l’élimination des coques et les transformerait en quelque chose d’utile.

L’investissement comprenait un réacteur qui produit suffisamment d’électricité pour alimenter tous les équipements, sans aucune consommation de fuel.

D’une manière générale, son fonctionnement consiste à transformer la balle en un gaz combustible, avec lequel on sèche ensuite le riz et avec lequel on produit aussi de l’électricité pour abaisser la consommation du complexe industriel.

Pendant les 327 heures de travail de cette récolte, c’est-à-dire environ 45 jours, on a séché 1 367 tonnes de riz, avec une économie de 22 000 litres de fuel, précise Yusniel Illas.

Grâce à cette technologie, notre usine utilise exclusivement la balle de riz pour sécher la céréale et, de cette façon, elle ferme un cycle complet, qui est l’une des solutions que réclament les hauts responsables du pays, dit-il.

Le fonctionnaire ajoute que l’entité veut même injecter cette énergie qu’elle ne consomme pas dans le Système Électrique National et que l’usinage du riz de cette campagne laissera un reliquat de balle qui pourrait être consacré intégralement à la fourniture d’énergie électrique.