Après neuf mois sans plage, première baignade pour les Havanais

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"C’est la meilleure nouvelle depuis deux ans", se réjouit Ana Gloria, qui se baigne à Bacuranao, dans l’est de La Havane.

Privés de plages pendant neuf mois en raison du coronavirus, les habitants de la capitale cubaine ne boudent pas leur plaisir.

Un article de l’AFP publié par le quotidien "La Croix" le 1er Octobre 2021

Après neuf mois sans plage, première baignade pour les Havanais

Un homme porte un parasol sur la plage de Bacuranao beach dans la province de La havane, Cuba, le 30 septembre 2021
AFP

Dès jeudi matin, la jeune femme de 17 ans est venue en profiter avec sa mère et son petit ami. ’Je n’en pouvais plus d’attendre que ça rouvre !’, dit-elle, ravie de pouvoir profiter ’de la plage, de l’air libre, du soleil, du sable’.

Elle l’avoue : ’Je devais étudier aujourd’hui, mais j’ai repoussé ça à demain, au cas où’ les autorités changent d’avis, confie-t-elle en riant, se rappelant encore quand la fermeture avait été décrétée en janvier, du jour au lendemain. Cela a été ’un changement brutal dans notre quotidien’.

Mercredi soir, les autorités de La Havane ont annoncé la réouverture des plages et des piscines - ces dernières à 50% de leur capacité -, ainsi que du Malecon, le célèbre boulevard côtier de la capitale et lieu de rendez-vous de tous les Havanais.

Quelques jours plus tôt, les Cubains avaient déjà commencé à se rapprocher du retour à la normale, quand huit des 15 provinces du pays, dont La Havane, ont ouvert à nouveau restaurants, bars et autres lieux publics, avec capacité d’accueil limitée.

  • ’Sans plage, on n’est rien’ -

Mais pour les habitants de l’île, ne pas pouvoir aller à la plage était un véritable supplice.

’Nous, sans plage et sans été, on n’est rien’, le résume bien Danay Ortega, 47 ans, employée dans une poissonnerie, en montrant la plus petite de ses deux filles : ’Elle était tellement impatiente de venir à la plage pour en profiter’.

Donc ’dès qu’on a entendu la nouvelle, on lui a dit : on va demain à la plage !’

Dès le lever du soleil, des centaines de Havanais se sont dirigés vers les plages de l’est de la capitale, réputées pour leur sable blanc et leurs eaux cristallines.

Ils ont pensé à apporter leurs provisions, car les autorités ont prévenu qu’’en raison de la situation économique’ du pays, confronté à sa pire crise depuis 1993, elles ne pouvaient garantir un service de restauration ’adéquat’ sur les plages.

La réouverture vise à relancer l’économie, notamment avec la reprise du tourisme international prévue à partir du 15 novembre.

Elle s’appuie sur la baisse des contagions ces dernières semaines et l’avancée de la campagne de vaccination, menée avec trois vaccins développés localement, non reconnus par l’OMS.

Désormais 46,4% des 11,2 millions d’habitants sont vaccinés. L’île a enregistré au total 877.428 cas dont 7.436 décès.

  • Masque obligatoire -

Sur les plages, le protocole sanitaire prévoit le respect de la distanciation sociale et le port obligatoire du masque, sauf au moment de la baignade. Des mesures globalement respectées jeudi, a pu constater l’AFP.

Après neuf mois sans plage, première baignade pour les Havanais Une petite fille court sur la plage de Bacuranao, dans la province de La Havane, Cuba, le 30 septembre 2021
AFP

’Le vaccin nous aide, donc nous devons l’aider nous aussi’, estime Rosa Espronceda, 38 ans, la mère de Ana Gloria.

Maintenant ’espérons que les cas n’augmentent pas, pour éviter qu’ils ne referment immédiatement les plages et les centres de loisirs’, parce que cette longue période de fermeture ’a été dure pour les Cubains’, ajoute cette employée du ministère de la Culture.

Pour Jimmy Sanchez, 41 ans, employé de la plage de Bacuranao, si ’on fait bien’ les choses, on peut ’éviter une nouvelle fermeture des plages’ comme cela était arrivé en janvier, après une courte ouverture de deux mois qui s’était accompagnée d’une explosion de cas.

Occupé à désinfecter des chaises longues posées sur le sable, il assure mettre ’du chlore partout : les chaises longues, les parasols, les toilettes’. ’Si on continue comme ça, il n’y aura pas de problème’.

Danay Ortega veut elle aussi y croire. ’J’espère que les gens vont en prendre conscience et appliquer toutes les mesures (...) pour nous protéger, et qu’on puisse profiter de la plage comme toujours’.