Blocus de Cuba sans distinctions

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La Havane, 9 décembre (Prensa Latina) Le blocus imposé par les États-Unis à Cuba pour plus de 60 ans touche de nos jours tous les Cubains, indépendamment de leurs âges, genres, états de santé ou positions idéologiques
• Par : Orlando Oramas Leon

Cette politique hostile crée une sensation de place assiégée et condamne les citoyens dans leurs besoins.
Ce n’est pas étonnant car le but exprès de l’encerclement économique, financier et commercial de Washington consiste précisément à provoquer les plus grands dommages possibles aux habitants de l’île voisine.

Et pour comble de malheur, c’est écrit. Lester D. Mallory, sous-secrétaire adjoint pour les Affaires interaméricaines l’a reporté dans un mémorandum secret du Département d’État, le 6 avril 1960.
«  La majorité des Cubains soutiennent Castro… La seule manière prévisible de minimiser cet appui interne passe par la déception et le mécontentement que provoqueront la pénurie économique et les difficultés matérielles… Il faut employer rapidement tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique de Cuba. »

Et il a ajouté : « …une ligne d’action, aussi habile et discrète que possible, assurant des avancements importants dans la privation d’argent et de fournitures qui réduiront les ressources financières de Cuba et les salaires réels afin d’entraîner la famine, le désespoir et la chute du gouvernement. »
On pourrait se demander jusqu’où un pays peut s’immiscer dans les affaires internes d’un autre et si le pays assiégé dispose des moyens pour solutionner ses problèmes.

À l’occasion, demain, dans la Journée internationale des droits de l’Homme, la question pourrait être le prétexte pour argumenter que la politique de blocus nord-américain constitue le plus grand obstacle pour l’exercice des Cubains de ces droits.

En vertu d’une telle politique, la plus grande puissance du monde se sert de sa force pour empêcher l’accès de son voisin aux financements que des organismes internationaux, comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, mettent à la disposition de tous les autres pays du monde.
Le blocus tue, dit Cuba, et il a raison puisque le pays s’est vu refuser les ressources, les consommables et les médicaments pour faire face à la pandémie du Covid-19.

Il n’est pas seulement question d’argent. Pour les Cubains tout est interdit depuis l’accès aux technologies de pointe jusqu’à une simple aspirine. Et cette politique est beaucoup plus perfide lorsqu’il s’agit d’enfants malades.

Au moment où Cuba lutte pour la vie de ses citoyens et soutient la bataille internationale contre la terrible maladie, l’encerclement se montre dans toute sa cruauté.
La preuve en est l’interdiction à un transitaire chargé d’acheminer à La Havane les moyens de protection, les consommables médicaux et les tests diagnostic depuis la Chine.

Washington ne cache pas ses efforts pour couper les fournitures en combustible de l’île antillaise afin de paralyser les services à la population.
Et s’il pouvait la priver d’oxygène, il le ferait. C’est ce qui s’est passé d’ailleurs quand, au milieu d’une forte reprise du Covid-19, l’oxygène médical est venu à manquer suite à une panne de la centrale de production.

Pour ces raisons, Cuba affirme, auprès de l’Assemblée générale de l’ONU et d’autres forums internationaux, que le blocus économique, commercial et financier des États-Unis constitue une violation flagrante et systématique des droits de tous les Cubains.

Cuba affirme également qu’il s’agit d’une politique cruelle et inhumaine, qualifiée comme acte de génocide selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, de 1948.
Le monde célèbre ces jours-ci la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

L’article nº 2 établit que : «  Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. »

Le blocus de Cuba ne fait pas de telles distinctions