Pour une plus grande résilience de la production agricole face au changement climatique à Cuba

Ana Maria Dominguez Cruz anamaria@juventudrebelde.cu

Samedi 5 juin 2021

Dans le cadre de la décennie des Nations Unies sur la Restauration des Ecosystèmes (2021-2030), le projet IRES profitera à 204 000 personnes et réduira de 2,7 millions de tonnes les émissions de gaz à effet de serre.

Augmenter la résilience de la production agricole et garantir la sécurité alimentaire face au changement climatique à travers des services écosystémiques améliorés à Cuba, tel est le principal objectif du projet IRES, soutenu par la FAO. Il s’agit de la première initiative approuvée et financée par le Fond Vert pour le Climat et de la quatrième conçue par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture en Amérique Latine et dans les Caraîbes.

En association avec le Ministère de l’Agriculture et en tenant compte du fait que que notre pays est identifié comme étant à haut risque d’après l’Indice de Vulnérabilité et d’Adaptation au Changement Climatique dans la région, le projet intitulé Accroissement de la résilience des foyers et communautés rurales vulnérables à travers la réhabilitation des paysages agroforestiers productifs dans des lieux sélectionnés en République de Cuba répond aux actions stratégiques définies par le Gouvernement cubain pour faire face aux effets néfastes du changement climatique dans le secteur agricole.

Corralillo, Quemado de Güines y Santo Domingo dans la province de Villa Clara ; Amancio Rodríguez, Colombia et Jobabo dans la province de Las Tunas et Los Arabos dans la province de Matanzas sont quelques- unes des 78 localités les plus touchées en terme d’intensité de sécheresse agricole plus de 50 jours par an où de développent les premières actions dans le cadre de la décennie des Nations Unies sur la Restauration des Ecosystèmes (2021-2030).

D’après Wilfredo Arregui Valdés, coordinateur national du projet, IRES atteindra ses objectifs à partir de la gestion du paysage, en utilisant des systèmes agroforestiers, sylvopastoraux ainsi que la reforestation et la régénération naturelle assistées des forêts.

« Son aire d’intervention sera de 35 734 hectares, dont 15 444 infestées de « marabu » *, permettant d’accroître la résilience face au changement climatique grâce à l’agrosylviculture, la reforestation et l’emploi de la régénération naturelle assistée.

« De plus, les bénéfices sont attendus sur 20 190 ha de pâturages dont les sols sont tassés et la résilience face au effets du changement climatique augmentera grâce à l’établissement de systèmes sylvopastoraux. »

Arregui Valdés a expliqué qu’une première étape de recherche a été consacrée aux tests et analyses des différents systèmes d’utilisation des terres possibles permettant d’améliorer la résilience ; la deuxième phase consiste à mettre en pratique des modules à une échelle moyenne et une troisième, à venir, permettra de tirer les leçons du projet et d’étendre ces connaissances.

« Grâce à cette mise en oeuvre, les écosystèmes deviendront plus résilients face au changement climatique, particulièrement en ce qui concerne la régulation du cycle hydrologique, grâce à la restauration et à la gestion des paysages permettant d’améliorer la productivité et la durabilité des écosystèmes agricoles. »

Cette initiative, importante pour le plan de Cuba visant à faire face au changement climatique (Tarea Vida**) profitera indirectement à 240 000 personnes et de façon directe à 51 713 personnes, dont 23 505 femmes.

Arregui Valdés a précisé que seront impliqués 15 968 agriculteurs, en particulier 3123 femmes. Il y aura de plus des investissements en technologie, machinisme, équipement et intrants qui contribueront à la restauration de paysage productifs, la reforestation et la régénération naturelle assistée.

« Le projet, qui aura également un impact sur le plan social, créera des postes de travail permanents, avec un accent particulier mis sur la création d’opportunités pour les femmes et les jeunes.

« En même temps que le projet, qui s’étendra sur sept ans, il sera conçu et mis en place un Fond de résilience du paysage pour soutenir l’adoption et la mise en place de systèmes agroforestiers, sylvopastoraux et forestiers. »

Arrgui Valdés conclut que l’assistance technique, la création de savoir-faires et de connaissances contribueront à ce que les agriculteurs et agricultrices remplacent peu à peu les pratiques de production qui ne permettent pas l’adaptation aux effets du changement climatique. « Nous obtiendrons ainsi une gestion intégrée des ressources naturelles et dans ces contextes, d’autres dimensions seront renforcées, comme la perspective de genre et de génération. »

« La science, mon garçon, est faite d’erreurs, mais d’erreurs qu’il est bon de commettre, car elles mènent peu à peu à la vérité. » Jules Verne ***

Ndt :

 * Marabu  Dichrostachys cinerea - Mimosa clochette ou Lanterne chinoise. Plante invasive originaire d’Afrique et répandue dans le monde entier. Cet arbre épineux peut atteindre 8m de haut.

** Tarea vida « Tâche vie ». Plan de l’Etat cubain pour lutter contre le changement climatique adopté en 2017. Il prévoit un programme d’investissements importants à court (2020), moyen (2030-2050) et long terme (2100).

*** « Voyage au centre de la Terre »