Cuba-Colombie
Les chemins d’une coopération nouvelle
La Colombie a longtemps occupé le devant de la scène médiatique au cours de ces deux dernières décennies notamment avec l’affaire « Ingrid Bétancourt ». Bon ! Ce que l’on a bien voulu nous en dire ! La lutte armée des guérilleros des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) s’opposant aux gouvernements réactionnaires ne débouchant pas sur une prise du pouvoir, a amené chacun des deux camps à négocier. Un changement d’orientation du Gouvernement colombien et avec la proposition de Cuba d’animer ce difficile dialogue de paix, les négociations avancent.
Ce rôle du gouvernement cubain est reconnu et apprécié en Colombie au point que ce pays vient de demander au gouvernement des Etats-Unis de retirer Cuba de cette infâme liste des pays qui parraineraient le terrorisme.
GD
La Colombie demande aux États-Unis de retirer Cuba de toute liste terroriste
Prensa Latina le 18 mai 2024
Bogota, 17 mai (Prensa Latina) Le gouvernement colombien a réitéré aujourd’hui son appel aux États-Unis pour qu’ils annulent la désignation injuste de Cuba comme État présumé soutenant le terrorisme, désignation qui ignore l’engagement de l’île dans la recherche de la paix.
Le pays sud-américain a également exprimé sa satisfaction quant à l’annonce par Washington de l’exclusion de la plus grande des Antilles de la liste des pays qui ne coopèrent pas pleinement dans la lutte contre le terrorisme.
La déclaration publiée ici par le ministère des Affaires étrangères ajoute que, pour des raisons de politique étrangère, la nation ne partage pas ce type de mesures extraterritoriales unilatérales.
D’autre part, la Colombie est reconnaissante à Cuba pour son soutien et ses efforts considérables en vue de contribuer à la recherche de la paix sur le territoire national.
« À l’époque, ce pays a joué un rôle essentiel dans la signature de l’accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC-EP), aujourd’hui dissoutes et, actuellement, dans le dialogue qui alieu avec l’Armée de libération nationale (ELN) dans le cadre de la politique de paix du gouvernement national », a-t-il rappelé.
La déclaration indique également que le pays sud-américain défend le dialogue et la négociation en tant qu’outils pour parvenir à la paix et à la réconciliation entre les peuples.
Pour cette même raison, a-t-il fait remarquer, « il réitère l’appel lancé aux États-Unis d’Amérique pour qu’ils annulent la désignation injuste de Cuba comme État soutenant le terrorisme, ce qui affecte les processus migratoires et, surtout, ignore l’engagement de Cuba, depuis des décennies, dans la recherche de la paix en Colombie et dans la région ».
Commentant cette déclaration, le Président colombien Gustavo Petro a déclaré que l’ancien Président Iván Duque (2028-2022) avait commis une énorme injustice à l’égard du peuple cubain.
Il a également déclaré que le rétablissement complet des relations diplomatiques et économiques entre La Havane et Washington restait un objectif qui profiterait avant tout aux peuples.
Le 15 mai dernier, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a retiré Cuba d’une liste unilatérale et arbitraire de pays qui, selon les États-Unis, « ne coopèrent pas pleinement » dans la lutte contre le terrorisme.
Le Ministère (NdT : colombien) a déterminé que les circonstances justifiant la certification de Cuba en tant que « pays ne coopérant pas pleinement » ont changé au passage de 2022 à 2023, a déclaré un fonctionnaire anonyme, qui a cité la reprise de la coopération bilatérale en matière d’application de la loi comme l’une des raisons pour lesquelles la désignation précédente n’était plus appropriée.
À la suite de cette annonce, le Ministre cubain des affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a noté que les États-Unis venaient d’admettre ce qui était connu de tous, à savoir que Cuba coopérait pleinement aux efforts de lutte contre le terrorisme.
Le Ministre des affaires étrangères a également ajouté sur son compte X qu’en outre, « ils devraient cesser toute manipulation politique de la question et mettre fin à notre inclusion arbitraire et injuste sur la liste des pays soutenant le terrorisme ».
lam/ifs